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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
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Science & env.

Nyiragongo : une catastrophe imminente avec des milliers de morts ?

2021-05-28
28.05.2021
2021-05-28
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Au plus près d'un lac de lave : Olivier Grunewald, photographe, l'a fait. Pour la beauté du spectacle mais aussi pour la volcanologie. Ces bouillonnements instables sont en effet en connexion directe avec la chambre magmatique. L'équipe a pu y faire des prélèvements et expérimenter le survol de la surface surchauffée par un drone.

 Le Nyiragongo un volcans dangereux. Les autorités de la République démocratique du Congo, conseillées par les volcanologues, ont lancé l'évacuation d'une bonne partie de la ville de Goma. Les observations font craindre une nouvelle éruption qui pourrait se produire dans le lac Kivu, ce qui pourrait libérer massivement du gaz carbonique tueur.

Les volcanologues et les autorités de la République démocratique du Congo (RDC) s'interrogent sur la fin réelle de l'activité éruptive du stratovolcan qu'est le Nyiragongo. Des phénomènes, comme la forte activité sismique, les fissures dans la ville de Goma et les mesures de déformation du sol dans la région laissent penser qu'elle pourrait reprendre. Mais il est à craindre que, tout comme pour le week-end dernier, aucun signe précurseur n'annonce vraiment l'occurrence d'un épanchement de lave comme Futura l'a expliqué dans le précédent article ci-dessous.

Dans le doute, et devant les risques, le principe de précaution s'impose et ce matin, a été ordonnée l'évacuation presque complète de la ville de Goma qui compte 600.000 habitants. En effet, pour expliquer les manifestations qui s'observent déjà, on peut suspecter la présence de mouvements de magma sous la zone urbaine de Goma et sous le lac Kivu.

Si tel est bien le cas, on peut envisager un terrible scénario catastrophe. On sait en effet que, pour plusieurs raisons, les couches d’eau profondes du Kivu sont riches en gaz carbonique et en méthane. La solubilité de ces gaz et la pression des colonnes d'eau supérieures du lac maintiennent ces gaz en solution et dans les profondeurs.


Mais une augmentation de température provoquée par un épanchement de lave sur les hauts fonds du Kivu pourrait déstabiliser ces eaux profondes et provoquer une brusque libération de CO2 et de CH4. Le CO2 est particulièrement inquiétant parce que l'éruption est dite limnique avec donc libération du gaz carbonique par une brusque décompression des eaux profondes remontant vers la surface, comme ce qu'il s'est passé avec le lac Nyos au Cameroun en 1986 et qui avait fait plus de 1.700 victimes.

Bien que plusieurs scénarios soient possibles dans les jours qui viennent -- comme le montre un communiqué de l'Observatoire Volcanologique de Goma (OVG), partagé sur sa page Facebook --, celui qui serait l'analogue du lac Nyos ferait sans doute bien plus de victimes si l'on ne prenait pas les devants en évacuant les populations de zones à risques.

Le Nyiragongo un volcan dangereux. Il est donc censé être sous la surveillance de l'Observatoire volcanologique de Goma et on peut s'interroger sur le fait que la coulée, qui a atteint Goma le weekend dernier, n'a pas été prévue. Mais est-ce bien le cas ?

Ce 26 mai 2021, c'est toujours un peu la confusion quant à savoir ce qui s'est passé dans la nuit du samedi au dimanche il y a quelques jours quand une coulée de lave en provenance du Nyiragongo a atteint la ville de Goma. Ce qui est sûr, c'est que le bilan de l'éruption s'est alourdi et que l'on parle désormais d'une trentaine de morts au moins. Près d'une vingtaine de villages ont été partiellement ou totalement détruits et ce serait donc au moins 5.000 personnes qui auraient perdu leur maison selon certaines estimations. Pour ne rien arranger, un demi-million de personnes sont menacées d'une pénurie d'eau potable car un réservoir a été endommagé par la coulée de lave.

Le Nyiragongo est l'un des deux volcans encore en activité de la chaîne des Virunga en RDC. Ce stratovolcan abrite le plus grand lac de lave permanent au monde. Sa dangerosité est due aux coulées de lave extrêmement rapides qu'il génère. © TV5Monde Info
L'activité sismique est très importante en ce moment (plus de 130 séismes de magnitude comprise entre 2 et 5 ont été enregistrés en 24 heures, précise le site GeoRiskA) et deux fissures ont fendu le sol dont l'une s'étend sur plusieurs centaines de mètres dans la ville de Goma et une autre à proximité de son aéroport. Des cendres volcaniques sont également tombées sur la région.

On ne sait pas très bien ce que cela signifie et les tentatives pour survoler le Nyiragongo ces derniers jours n'ont pas vraiment permis de voir ce qui se passait à son sommet.

Une colonne de produits volcaniques peut laisser penser qu'une partie du volcan s'est effondrée mais on ne sait pas si cela signifie que le lac de lave s'est vidé et si tel est bien le cas, s'il est en train de se remplir à nouveau. Il se pourrait aussi que la coulée de lave provienne d'un réservoir dans l'édifice du stratovolcan qui n'alimente pas directement le lac de lave.

Des séismes précurseurs de l'éruption du Nyiragongo ?

On dispose tout de même d'images satellitaires de radars ayant percé les brumes du sommet du Nyiragongo et qui sont commentées sur Twitter par des géologues et des volcanologues comme Simon Carn. Un important effondrement dans le cratère semble s'être produit et on a l'impression que le lac de lave s'est bel et bien vidé.

D'autres images radars prises avec un des satellites Sentinel de Copernicus, le programme d'observation de la Terre à l'échelle de la planète de la Commission européenne, montrent clairement la mise en place de la coulée de lave du 22 mai.

Comme on le sait, les précédentes éruptions du Nyiragongo ont fait des centaines de morts et celle qui avait donc débuté le 22 mai vers 18 h 15 heure locale (16 h 15 UTC) aurait pu être bien plus meurtrière encore étant donné que la population de Goma a augmenté depuis 1977 et 2002. Cette même population s'interroge sur la compétence et l'utilité des membres de l'Observatoire volcanologique de Goma. Or on sait que l'OVG ne disposait plus de ses moyens pendant plusieurs mois et que la surveillance avait été interrompue avant de reprendre il y a peu. L'OVG avait été pointé du doigt et ses fonds en partie d'origine internationale avaient été coupés parce qu'on le soupçonnait d'entretenir un très grand nombre d’emplois fictifs.

Mais aujourd'hui, des voix s'élèvent pour défendre les volcanologues de l'OVG car ils travaillent aussi avec le consortium belgo-luxembourgeois (GeoRiskA/AfricaMuseum et le Centre européen de géodynamique et de sismologie/Musée national d'histoire naturelle, au Luxembourg). On trouve ainsi sur le site de GeoRiskA les informations suivantes : « Comme enregistré sur le réseau sismique KivuSNet et le réseau géodésique KivuGNet maintenus par l'OVG, l'ECGS/MNHN et le MRAC (voir figures ci-dessous), aucun précurseur n'est survenu avant l'ouverture des fissures éruptives sur les flancs du volcan. Cette absence de précurseurs a empêché toute prévision et alerte ».

Parmi les témoignages de soutien d'experts, on trouve par exemple sur Twitter celui du volcanologue Benoît Smets, que l'on voit dans la précédente vidéo : « Il n'y avait AUCUN PRÉCURSEUR pour cet événement désastreux. Le financement de l'OVG et les capacités de surveillance ne sont pas à blâmer ici.S'il vous plaît, arrêtez de partager de telles fausses nouvelles et montrez votre soutien au personnel de l'OVG ! »

Une éruption prévue pour 2027 au plus tard  ?

On sait malheureusement que la science volcanologique fait rarement des miracles bien qu'elle ait tout de même progressé et qu'elle peut se targuer de quelques succès modestes, sur des volcans bien étudiés. Malgré cela, un groupe de volcanologues avait sonné l'alerte, si l'on peut dire, dans un article publié en août de l'année dernière dans le journal Geophysical Research Letters. Dario Tedesco, volcanologue à l'Université Luigi Vanvitelli de Campanie, qui connaît bien le Nyiragongo qu'il étudie depuis 2002 (que l'on a vu dans la vidéo de TV5Monde du précédent article de Futura) et le géophysicien Pierre-Yves Burgi, de l'Université de Genève, y exposaient avec leurs collègues les conclusions de leurs derniers travaux conduits à partir d'observations et de mesures qu'ils avaient pu faire au début de l'année 2020 lors d'une expédition au Nyiragongo, expédition dont on voit les images dans la vidéo ci-dessous.


Les données collectées rappelaient malheureusement celles décrivant l'état du Nyiragongo avant l'éruption de 2002. La hauteur du lac de lave, interprétée dans le cadre d'une modélisation du volcan, laissait penser qu'une pression trop importante du magma pour que les roches du stratovolcan puissent résister bien longtemps était présente. Les calculs laissaient donc penser qu'une éruption se produirait peut-être entre 2024 et 2027, et peut-être bien avant, en raison de l'activité sismique de la région du rift qui pouvait déstabiliser ce qui restait d'un frêle équilibre.

On en sait plus sur le bilan de l'éruption du Nyiragongo qui a fait paniquer les Congolais de la ville de Goma en République démocratique du Congo dans la nuit de samedi à dimanche. Une impressionnante coulée a atteint les abords de Goma, faisant quelques victimes et des dégâts que montrent bien des images prises par des drones. La population s'interroge sur le fait que l'éruption n'ait pas été prévue.

Le bilan de l'éruption du Nyiragongo survenue dans la nuit du samedi 22 au dimanche 23 mai 2021 est désormais plus clair en République démocratique du Congo. Même s'il est heureusement nettement moins tragique qu'en 2002 et surtout qu'en 1977, les images du quartier de Buhene prises par des drones au-dessus de la ville de Goma montrent néanmoins une immense mer de lave en cours de refroidissement.

Au petit matin de cette effroyable nuit, le bilan provisoire est de quinze personnes. L'éruption a fait deux morts et les autres décès sont consécutifs à la panique qui s'est emparée de la ville de Goma. Dans sa précipitation, un véhicule dont le conducteur a perdu le contrôle, a fini sa course dans un ravin causant la mort de 9 personnes. Quant aux détenus de la prison centrale, 4 d'entre eux ont tenté leur chance et se sont échappés ; malheureusement, ils ont été atteints par les balles des forces de sécurité. Autour de la ville, les dégâts matériels sont considérables.


La ville est coupée de l'extérieur, privée d'électricité, de distribution en eau et en ravitaillement alimentaire. Dix-sept villages ont été touchés, la lave engloutissant sur son passage des maisons et détruisant les infrastructures, dont les routes... Dans la ville de Goma, et dans ce contexte de panique générale, des malfrats en ont profité pour piller des maisons. Les organisations humanitaires sont à pied d'œuvre.

Comme le montre la vidéo ci-dessus, les membres de l'Observatoire volcanologique de Goma (OVG) sont mis en cause par certains habitants qui ne comprennent pas pourquoi une alerte n'a pas été donnée concernant l'existence d'un danger imminent d'éruption.

Malheureusement, comme l'a expliqué Kasereka Mahinda Célestin, le directeur de l'OVG, à Radio Okapi (une radio indépendante de la Mission de l'Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo), l'OVG avait arrêté sa surveillance du Nyiragongo pendant sept mois, soit depuis octobre 2020 jusqu'à avril 2021, faute de moyens.


C'est ce que confirme en détail Dario Tedesco, un volcanologue italien résidant à Goma depuis des années et qui a travaillé avec le Bureau des Nations unies pour les services d'appui aux projets (UNOPS) sur la surveillance du Nyiragongo.

Sur Twitter, les volcanologues Alan Whittington et Boris Behncke donnent leur point de vue sur l'origine de l'extraordinaire vitesse des laves du Nyiragongo dont parle Dario Tedesco (100 km/h).

« Des expériences ont révélé que les coulées de lave du Nyiragongo ne sont pas beaucoup moins visqueuses que les coulées de lave à Hawaï. Elles se déplacent rapidement parce qu'elles coulent le long d'un stratovolcan aux parois abruptes (pas un volcan bouclier en pente douce comme l'est le Kilauea) », avance Alan Whittington.

Mais, pour Boris Behncke, spécialiste des éruptions d'un autre stratovolcan, l'Etna, l'explication est différente : « En réalité, lorsque la lave perce les flancs du Nyiragongo, cela se produit généralement à basse altitude, où les pentes sont relativement faibles. Ainsi, la vitesse de la lave est principalement due à des taux d'épanchement extrêmement élevés (comme à l'Etna en 1981). Ce qui cause ces taux d'épanchement élevés, c'est la pression de la colonne de magma  au-dessus de la fissure à l'intérieur du volcan - plus la fissure est basse, plus la pression "magmastatique" est élevée et plus le taux d'épanchement est élevé ».

Les Congolais de la ville de Goma en République démocratique du Congo étaient dans la frayeur dans la nuit de samedi à dimanche car le volcan Nyiragongo a fait une nouvelle éruption comparable à celle de 1977 qui avait fait des centaines de morts. C'est probablement le lac de lave de ce stratovolcan qui s'est vidé par une fissure. Une coulé a atteint les abords de Goma mais apparemment sans faire de victimes directes.

La nouvelle a tout de suite résonné le 22 mai 2021 sur les réseaux sociaux du « village global », selon l'expression que l'on doit à un philosophe et sociologue des médias, le Canadien Marshall McLuhan, et, en premier lieu, parmi les Homo volcanicus dont certains sont membres de la Fédération des Volcanologues de Canapé sur Facebook : une activité volcanique éclairait le ciel au-dessus de la ville de Goma dans l'ex-Congo belge, aujourd'hui la République démocratique du Congo (RDC).

Tous ceux qui ont vécu du temps où Haroun Tazieff était encore parmi nous, ainsi que Maurice et  Katia Krafft, savent qu'à seulement une dizaine de kilomètres de Goma, s'élève à 3.470 m d'altitude le Nyiragongo.

Un lac de lave qui se vidange périodiquement

C'est un stratovolcan mythique depuis qu'Haroun Tazieff a découvert en 1948 à son sommet l'un des rares lacs de lave quasi permanents de notre Planète bleue avec, notamment l'Erta Ale, en Éthiopie, et le Kilauea, à Hawaï. Or, le 10 janvier 1977, le lac de lave du Nyiragongo s'était brutalement vidangé en moins d'une heure via une des fissures sur les pentes de l'édifice volcanique. Une coulée de lave rapide avait alors causé la mort de 600 personnes sur son chemin en direction de la ville de Goma.

Le lac de lave s'était ensuite reformé au début des années 1980 mais une nouvelle vidange s'était produite en 2002, générant deux coulées de lave d'une soixantaine de mètres de largeur, faisant une centaine de victimes et coupant la cité de 250.000 habitants en deux.

Inutile de dire qu'avant même que les autorités aient confirmé l'éruption du volcan Nyiragongo, ce 22 mai vers 19 h 00 heure locale, la population avait commencé à  s'affoler, d'autant plus qu'une odeur de soufre devenait bien perceptible dans cette ville de l'est de la RDC. Avant cette confirmation, on pouvait encore penser que l'activité volcanique était en fait peut-être liée à l'un des huit édifices volcaniques s'étalant sur quelques kilomètres de distance non loin de Goma et en bordure du lac Kivu. Les éruptions du Nyamuragira, par exemple, sont tout aussi spectaculaires et cette région, située sur le rif Africain, est volcaniquement très active.

Des milliers de Congolais et de résidents de la ville frontalière de Goma ont donc fui en direction de la ville de Rubavu, au Rwanda, alors que la lave s'approchait de Goma et que l'électricité avait été coupée dans une grande partie de la ville. La coulée a finalement presque atteint l'aéroport avant de s'arrêter aussi dans les faubourgs de Goma. La ville est donc pour le moment essentiellement épargnée et certains Congolais ont déjà commencé à rentrer chez eux.


futura-sciences / MCP, via mediacongo.net
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