Style et Beauté
Si la mode africaine connaît actuellement un franc succès à travers le monde, Pathé’O et tous les jeunes créateurs africains qu’il a soutenus ces dernières années, rappellent que le chemin vers cette réussite n’a pas toujours été facile.
Caché dans l’une des centaines de ruelles du quartier populaire de Treichville à Abidjan, se trouve l’atelier historique de Pathé’O. Ici, une soixantaine d’employés taillent, découpent, retouchent, plient et replient les tissus singuliers qui ont contribué au succès du styliste depuis 50 ans. Des pagnes tissés traditionnels Faso Dan Fani, mais surtout des voiles teintés. Chaque teinture, étant imaginé par ce couturier originaire du Burkina, faisant de ses pagnes des pièces uniques.
C’est à quelques kilomètres de là, dans le quartier cossu de la Riviera Palmeraie que l’on rencontre le styliste. Il inaugure son nouveau centre de création avec un grand défilé, qui célèbre aussi ses 50 ans de carrière. Ministres, artistes, mannequins sont venus pour l’occasion. Tout de blanc vêtu, Pathé’O, couturier d’origine modeste, savoure ce moment de fête.
Il se souvient qu’à ses débuts, le métier de couturier était déconsidéré. « Quand je suis arrivé à Abidjan, on me réservait que le métier d’apprenti tailleur… Mais au fur et à mesure quand on commence à se rendre compte c’est un vrai métier. Quand j’ai eu la chance de côtoyer la maison Dior lors d’un défilé que nous avons fait ensemble à Marrakech, je me suis rendu compte que c’est une industrie. Mais l’Afrique n’a pas compris ça. Maintenant nous nous battons. On conseille les jeunes, tous ceux qui ont embrassé ce métier, de se battre et de mieux apprendre le métier. La mode, c’est l’avenir ! », insiste-t-il.
La patience, vertu prônée par Pathé'O
« Mieux apprendre le métier », Gilles Touré couturier ivoirien, a reçu ce conseil du maître alors qu’il était encore adolescent. Dans la salle d’essayage, où il s’active au milieu des mannequins avant le défilé, il remercie celui qui l’a poussé à se professionnaliser.
« Quand je suis arrivé au début, il m’a découvert, j’avais 14,15 ans, j’étais fou. J’aimais la mode, il m’a guidé, il m’a dit ce qu’il fallait faire, il m’a dit quelque chose de très important que je retiens depuis 20 ans que je suis dans la mode. “Gilles, il faut que tu sois patient, patient, patient”. Je suis allé me former à Paris puis je suis revenu. On ne s’est plus lâché depuis.
« Un homme qui a tenu avec rien »
De la patience, il en a fallu à Pathé’O avant de trouver la respectabilité. Robe mouchetée aux couleurs vives et foulard noué autour du crâne, Maky Sy, ancien modèle de Pathé'O, mais aussi de Paco Rabanne et de Givenchy, se souvient des débuts difficiles du créateur ivoirien d’adoption.
« C’est un homme fort. C’est vraiment un homme qui a tenu avec rien, il a tenu vraiment à faire ses pagnes à lui, ses imprimés à lui, alors que souvent beaucoup de tailleurs, c’est : “on prend le pagne et puis on découpe”. Au début on se disait “ça ne va pas marcher, c’est des Faso Dan Fani (...), ce n’est pas moderne”, et puis, après les chefs d’État, les personnalités ont commencé à s’intéresser à ça, parce que c’est vraiment des pièces uniques. »
Nelson Mandela, Koffi Anan, ou encore Miriam Makeba ont porté des vêtements signés Pathé’O.
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