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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
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Centrafrique : les mercenaires russes accusés d’atrocités sur les civils pour le contrôle de l’or et des diamants

2021-06-16
16.06.2021
2021-06-16
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CNN et l’ONG The Sentry ont publié le 14 juin un rapport alarmant dénonçant les atrocités commises en Centrafrique par les mercenaires russes pour contrôler les mines d’or et de diamants et renforcer l’influence de Moscou sur le continent. Le rapport fait ainsi état « de massacres, d’exécutions extrajudiciaires, de cas de torture, de pillage, d’enlèvements pour rançon, d’incendies de villages et de viols collectifs » perpétrés par le groupe Wagner, une société militaire russe ayant des liens avec le Kremlin, en alliance avec des forces armées loyales au président centrafricain Faustin-Archange Touadéra.

« Crimes de guerre »

Les enquêtes menées par CNN et The Sentry leur ont permis de rassembler des preuves et témoignages sur plusieurs cas de violations de droits humains, dont sont victimes les civils centrafricains qui se retrouvent au milieu de la lutte entre les forces armées nationales soutenues par les mercenaires russes et les rebelles connus sous le nom de Seleka. Par exemple, le rapport raconte comment des dizaines de personnes ont perdu la vie le 15 février 2021 lors de l’attaque de la ville de Bambari. Les témoins cités par CNN affirment que les mercenaires ont ouvert le feu sans discernement sur des civils qui se cachaient dans la mosquée al Taqya, alors qu’ils chassaient les rebelles.

« Il n'y avait pas un seul élément de la Seleka trouvé dans la mosquée. C'est uniquement la population civile qu’ils ont tuée. Nous n’avons même pas vu un corps de Seleka mort sur le sol, ce sont nos enfants qu'ils ont tués », déplore un témoin qui a perdu deux enfants durant l’attaque.

L’incident survenu l’après-midi du 15 février à Bambari ne serait qu’un exemple parmi tant d’autres. Plusieurs témoins ont parlé d'exécutions sommaires, de cas de viols et de tortures, ainsi que d'attaques aveugles contre des civils, notamment des incendies de maisons. CNN et The Sentry ont également cité un autre rapport compilé par la force de maintien de la paix de l’ONU en Centrafrique, connue sous le nom de MINUSCA qui corrobore les accusations. Ce rapport indique que « les FACA et les forces bilatérales, en particulier les Russes et des éléments supposés être syriens, pourraient avoir commis des crimes de guerre, notamment en exécutant des civils et d’autres individus qui ne participaient pas aux hostilités ».

Piller les ressources minières

Le nouveau rapport publié par CNN et The Sentry dénonce une croissance de la présence de militaires russes en Centrafrique. La plupart des mercenaires sont présentés comme des formateurs venus de Russie pour entrainer l’armée locale. Seulement, apprend-on, si en 2017, le nombre de formateurs russes pour l’armée centrafricaine était de 170, en 2021, il s’élève à 2300. Selon les auteurs du rapport, cette croissance sert des objectifs multiples, y compris le contrôle des zones riches en minéraux. Près de Bambari par exemple, il existe d'importants gisements d'or à Ndassima. En 2020, le gouvernement aurait révoqué la licence d’une société canadienne dans cette zone, et l’aurait accordé à une société du nom de Midas Resources répertoriée comme une entité russe. Des témoins affirment aussi que les mercenaires russes expulsent les habitants des mines.

« Tout ce qui est minier est leur priorité [...]. A Bambari, dans les quartiers de Bornou et d'Adji, ils pillent à la recherche d'or et de diamants », déclare un témoin.

Pour John Prendergast, cofondateur de Sentry, il s’agit véritablement d’une machine à piller et à tuer servant les intérêts du président de la République centrafricaine et de ses alliés étrangers, en particulier l’armée privée connue sous le nom de Groupe Wagner qui possède des liens avec le Kremlin et qui s’approprie les réserves d’or, de diamants et d’autres minéraux du pays.

« Ce nouveau mode de pillage très lucratif constitue une menace grandissante, semant la mort et la dévastation, et mettant en danger la paix et la sécurité non seulement en République centrafricaine, mais également dans diverses autres zones sensibles de par le monde. Des mesures urgentes sont requises de la part de la communauté internationale », a-t-il indiqué.

Agir en urgence

Comme le dit un dicton, il n’y a pas de fumée sans feu. The Sentry et CNN ne sont en réalité pas les premiers à s’inquiéter de l’escalade de violences en Centrafrique. Dans un communiqué publié le mercredi 31 mars, l’Organisation des Nations unies (ONU) a émis des inquiétudes sur la présence de mercenaires russes en République centrafricaine. Trois organisations russes ont été pointées du doigt par l’institution dans son rapport. Il s’agit en l’occurrence de Sewa Security Services, Lobaye Invest SARLU, et du fameux Groupe Wagner déjà connu pour être impliqué dans la guerre civile libyenne.

D’après l’ONU, il est essentiel de clarifier les rôles de tous les partenaires internationaux de la RCA et de distinguer les actions des forces de la MINUSCA de celles des organisations militaires privées. Dans leur rapport publié le 14 juin, CNN et The Sentry ont également fait un certain nombre de recommandations aux gouvernements et aux institutions financières internationales pour l’arrêt des atrocités en Centrafrique.

Face à l’urgence de la situation, l’heure ne devrait normalement plus être aux dénonciations, aux expressions d’inquiétudes, ou aux recommandations, mais plutôt à une prise de conscience de la gravité des incidents en RCA. Il faut pour la communauté internationale agir pour mettre fin à ces cas de violations des droits humains, dont plusieurs pays africains riches en ressources minérales font l’objet. Plusieurs ONG ont par le passé dénoncé comment des conflits sont entretenus sur des années en Afrique centrale (RDC, Rwanda, Ouganda, Burundi) avec pour but le pillage des ressources minérales.

Louis-Nino Kansoun
Agence Ecofin / MCP, via mediacongo.net
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