Recherche
  Home Actualités Petites annonces Offres d’emploi Appels d’offres Publireportages C'est vous qui le dites Medias & tendances Immobilier Recherche Contact



Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
mediacongo
Retour

Science & env.

Six contrats de concessions forestières de conservation attribués à Tradelink SARL, la grosse bourde de Claude Nyamugabo

2021-06-19
19.06.2021
2021-06-19
Ajouter aux favoris
http://www.mediacongo.net/dpics/filesmanager/actualite/2021_actu/06-juin/14-20/foret_du_congo_20_02145.jpg -

Les faits remontent au 17 Juin 2021. Alors que la République démocratique du Congo (RDC) tenait à démarrer dans un contexte pénible du processus d’aménagement du territoire, le ministre de l’Environnement de l’époque Claude Nyamugabo a réglé unilatéralement le sort d’une forêt grande comme la moitié de la Belgique en la concédant à un entrepreneur belge.

Le 12 septembre 2020 Claude Nyamugabo a attribué six contrats de « concessions forestières de conservation » couvrant presque 1,4 millions d’ha à Tradelink SARL, une société congolaise dont l’un des actionnaires est Aleksandar Voukovitch, un expatrié belge qui a fait carrière dans les mines, le pétrole et le bois.

Claude Nyamubugabo qui était poursuivi dans une autre affaire similaire par la société civile a donc posé un acte qui viole la réglementation en la matière. Un recours administratif gracieux visant leur retrait va être déposé le 9 Juin par deux organisations de la société civile congolaise.

Natif de Kamisuku, dans la province de Maniema, établi à Lubumbashi depuis le début des années 90, Voukovitch M. travaille aujourd’hui pour la société Afritalia Trading, spécialisée dans les produits pétroliers et les activités de transport pour les grands groupes miniers.

Cependant, si officiellement les concessions de « conservation » dans les provinces de la Tshuapa et de la Tshopo attribuées à Tradelink sont destinées à « la valorisation des services environnementaux associés à un projet REDD+ », la nature du projet que la société aurait proposé au Ministère nous est inconnue, ainsi que ses compétences en matière de conservation des forêts ou de protection des droits des communautés forestières. 

 
Joint par Greenpeace Afrique Claude  Nyamugabo s’est refusé à tout commentaire, comme qui dirait « qui ne dit mot consent ». Claude Nyamubugabo a renvoyé Greenpeace auprès du ministère, notamment le secrétaire général et le directeur général des forêts. Ceux-ci non plus n’ont pas voulu répondre aux questions de Greenpeace. 

Le code forestier fixe la limite des concessions à 500 000 ha. Les contrats Tradelink excèdent de loin cette limite. Ils couvrent 1 376 375 ha. Ce qui constitue une violation de la réglementation en cette matière.

Un décret de 2011 exige que doivent assister à la séance d’examen de requête d’une concession « un représentant des populations riveraines de la forêt et, le cas échéant, un représentant des peuples autochtones ». Cette exigence a été bafouée le cas échéant.

Le montant des sommes « convenues » avec le Ministère, selon l’expression du décret ainsi que celui du cautionnement bancaire qu’aurait présenté Tradelink lors de l’examen de sa requête restent inconnus.

Irène Wabiwa Betoko, cheffe de la campagne forêt à Greenpeace Afrique fait  remarquer que c’est curieux. « Toujours si susceptible sur tout ce qui touche à la souveraineté nationale, la nomenclature congolaise ne pipe mot quand, soixante ans après l’indépendance, un ministre fait cadeau d’un fief grand comme la moitié de la Belgique à une société liée à un expatrié belge », s’inquiète-t-elle.

Ces concessions scandaleuses doivent être annulées immédiatement et le fait de les avoir attribuées verse dans le dossier déjà lourd contre Claude Nyamugabo, a-t-elle indiqué.

En plus d’avoir été actionnaire, le long de sa carrière, de plusieurs compagnies congolaises détentrices de concessions minières,  M.Voukovitch est aussi le propriétaire de la Compagnie forestière de l’Equateur (CFE), et a participé à l’exploitation d’un bief sur le fleuve Congo et à un montage financier pour récupérer des créances sur Gécamines.

En 2014 l’actionnaire majoritaire de Tradelink, une société de courtage, était M. Giovanni Zunino, responsable d’Afritalia et consul honorifique de l’Italie à Lubumbashi. Ce dernier, s’étant retiré du capital entre-temps, fait figure aujourd’hui de géant du transport minier en RDC.

Cité dans les “Panama Papers” M. Voukovitch a été poursuivi il y a dix ans par une société minière canadienne, El Nino Ventures, avec laquelle sa société GCP Group était en joint-venture à l’époque dans une mine de cuivre. Selon El Nino, M. Voukovitch et son chef auraient tenté de transférer illégalement des permis miniers majoritairement détenus par El Nino à « une société nouvellement créée dont le seul but était d’être destinatrice des permis ».

Si la composition actuelle du capital de Tradelink ne nous est pas connue, le signataire des contrats de concession attribués à Tradelink en septembre dernier est un certain Pierre Nakweti Kikangu.

Celui-ci est également signataire, pour le compte de la société forestière de M. Voukovitch, la CFE, du contrat de concession forestière n°001/2016 du 18 avril 2016.

En 2019 la CFE n’avait toujours pas déposé un plan d’aménagement. Il y a dix ans sa concession GA 032/96 avait été annulée suite aux conclusions de la Commission interministérielle de conversion des anciens titres forestiers, avant d’être réhabilitée par une décision de justice.

En 2009 M. Nakweti, mandataire de la société américaine Triple A International, qui cherchait à recouvrer une créance de l’époque Mobutu. La firme avait fourni les Forces armées congolaises d’« équipements militaires légers » pour 14 millions de dollars. 

En 2007 M. Nakweti est « magistrat » résidant à Nairobi et actionnaire majoritaire d’une société congolaise qui s’appelle « Kivu Wood ». Un répertoire des contribuables émis en 2019 par la Direction générale des impôts indique Tradelink comme étant « en cessation d’activité ».

Contacté, M. Voukovitch a affirmé à Greenpeace que  certaines de ses allégations seraient « assez inexactes » sans préciser lesquelles. Il a suggéré à Greenpeace « avant de procéder à toute publication, d’attendre le résultat qui sera donné » au recours administratif déposé le 9 juin. M. Nakweti n’a pas répondu à notre demande d’éclaircissement.

Greenpeace en appelle à l’annulation immédiate des concessions Tradelink et à l’ouverture d’une enquête judiciaire sur les conditions de leur attribution.


MNCTVCONGO / MCP, via mediacongo.net
C’est vous qui le dites :
8583 suivent la conversation

Faites connaissance avec votre « Code MediaCongo »

Le code à 7 caractères (précédé de « @ ») à côté du Nom est le Code MediaCongo de l’utilisateur. Par exemple « Jeanne243 @AB25CDF ». Ce code est unique à chaque utilisateur. Il permet de différencier les utilisateurs.

Poster un commentaire, réagir ?

Les commentaires et réactions sont postés librement, tout en respectant les conditions d’utilisation de la plateforme mediacongo.net. Vous pouvez cliquer sur 2 émojis au maximum.

Merci et excellente expérience sur mediacongo.net, première plateforme congolaise

MediaCongo – Support Utilisateurs


right
Article suivant Trois astronautes ont décollé vers la station spatiale chinoise
left
Article précédent Tourisme : la RDC compte près de 964 sites touristiques

Les plus commentés

Politique Assemblée nationale: Vital Kamerhe remporte la primaire de l’Union Sacrée pour la présidence du perchoir

23.04.2024, 17 commentaires

Politique Primaires à l'Union sacrée : ''Une manière planifiée d'écarter Vital Kamerhe de la course à la tête de l'Assemblée nationale'' (UNC)

22.04.2024, 16 commentaires

Politique Moïse Katumbi est un tribaliste (Jacky Ndala)

23.04.2024, 11 commentaires

Politique «Soutenir Tshisekedi pendant la campagne de 2023 ne signifie pas donner un chèque blanc à son entourage des binationaux pour piller le pays »(A-Daniel Shekomba)

22.04.2024, 9 commentaires


Ils nous font confiance

Infos congo - Actualités Congo - confiance