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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 05 mars 2024
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Rétropédalage sur un arrêté Transport en commun à Kinshasa : Ngobila signe sa énième bourde

2021-06-25
25.06.2021
2021-06-25
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Mercredi 23 juin. La ville de Kinshasa a connu sa pire journée de difficulté de transport. Suite à une décision de l’autorité urbaine mal planifiée, les Kinois ont parcouru de longues distances à pieds, faute de moyens de transport. Plus grave, des écoliers du cycle primaire, tenant leurs cadets de la maternelle à la main, ont pris ce risque de traverser des rues avant d’arriver tard et fatigués à la maison. Dans certains quartiers, on a enregistré des échauffourées entre les piétons et les agents de la police.

Les étincelles étaient déjà en l’air et il a fallu de peu pour que la capitale s’enflamme. Du coup, le gouverneur de la ville est revenu sur sa décision, en levant la mesure « irréaliste » qui a paralysé la circulation routière mercredi à Kinshasa. Taxis et taxis-bus sont de nouveau autorisés à transporter des passagers à  100% de leur capacité. A-t-on suffisamment mûri la réflexion avant de prendre cette série de mesures, notamment celle réduisant la capacité d’accueil des taxis et taxis-bus à 50% ? On ne devrait pas tâtonner – à un certain niveau de responsabilité – dans la prise de décisions sur une situation aussi délicate qui touche à la vie et la sécurité des citoyens. Ça s’appelle « gestion au pifomètre ».

Le gouverneur de Kinshasa, Gentiny Ngobila, a levé, mercredi 23 juin, tard dans la soirée, sa mesure exigeant des conducteurs de taxis et taxis-bus de transporter seulement la moitié de leurs passagers requis, soit 50% des places assises, afin de lutter contre la propagation de la Covid-19. Toutes les places assises dans les taxis et taxis-bus peuvent de nouveau être occupées par des passagers, à condition de porter correctement leurs masques et d’être tous assis. 

Hélas ! L’application de l’arrêté du gouverneur de Kinshasa, Gentiny Ngobila, n’aura duré qu’une nuit, juste le temps de constater des dégâts qu’il a causés parmi les populations qui ont vécu, mercredi, leur pire calvaire. Il convient de rappeler que, à cause de cette nouvelle disposition, le transport en commun a été paralysé toute la journée de mercredi 23 juin. Le prix de la course en taxi, taxi-bus et taxi-moto, ayant presque doublé, beaucoup de personnes ont été contraintes à la marche. D’autres transporteurs ont carrément préféré garer leurs engins, craignant de faire des pertes.

Comment, dans une ville où la population est estimée à plus de 12 millions d’habitants, et surtout que le chef de l’État n’avait pas décrété le confinement, le gouverneur a-t-il sous-estimé les conséquences d’une réduction à 50% de la capacité d’accueil dans les taxis et taxi-bus ?

Ce mercredi, les artères de Kinshasa ont été transformées en pistes de marathon, où des milliers de Kinois, enfants, jeunes et vieux, ont parcouru, à pieds, plusieurs kilomètres. Les uns, comptant sur la grâce divine pour attraper un moyen de transport au prochain arrêt ; les autres, vociférant et maudissant « Fatshi Béton » ; d’autres encore proférant des menaces aux agents de l’ordre commis à faire appliquer les mesures de l’autorité urbaine… C’était tout un Capharnaüm que, jusqu’au-delà des heures du couvre-feu, on comptait encore des foules humaines massées dans des arrêts de bus, partagés entre peur du gendarme et colère.

Un rétropédalage ridicule

À vrai dire, c’était un véritable raté, cette mesure du gouverneur de la ville. Ailleurs, en pareille circonstance, les responsabilités allaient être établies et certaines têtes tomberaient pour mauvaise planification, défaut d’anticipation et mauvais service rendu à la hiérarchie.

Qu’à cela ne tienne, les autorités urbaines qui sont revenues surur décision, ont mesuré les conséquences d’une décision mal pensée et impopulaire. Il est absurde de vouloir « renflouer les caisses de l’État », tout en paralysant la ville, avec toutes les conséquences sécuritaires qui vont avec. Certes, personne ne veut s’exposer et mourir de Covid-19, mais il y avait mieux à faire tant qu’on n’a pas confiné les populations.

Heureusement que le gouvernement provincial s’est vite ressaisi. « Nous demandons aux chauffeurs de ne pas pratiquer la hausse des prix. Les prix sont ceux fixés par l’autorité de la ville de Kinshasa. Il y a un tarif de prix qui doit être scrupuleusement respecté », a martelé le ministre provincial des Transports, Amos Mbokoso.  Malheureusement, c’est une mise au point qui intervient a posteriori, le mal ayant déjà été totalement consommé.

Les Kinois qui ont salué le retrait de la mesure concernant les transports en commun, devront cependant se conformer à d’autres, notamment le port correct et obligatoire de masques pour se protéger contre la Covid-19.

« Vous avez suivi les mesures prises par l’autorité provinciale. Le port de masque est obligatoire en tout lieu et à tout moment. On ne doit avoir personne debout dans un bus. Pour les taxis-motos, il faut prendre une seule personne. La police fait son chemin et les amendes seront respectées. Si vous ne voulez pas être victimisé, portez votre masque », a renchéri le commissaire divisionnaire adjoint de la Police ville de Kinshasa, Sylvano Kasongo.

Que dire ? Il n’est pas du tout responsable de prendre une décision le matin pour la retirer le soir. Une telle façon d’agir ne ressemble pas moins à un tâtonnement par essai-erreur. Au point que les gouvernés commencent à perdre confiance en vous, au risque de ne plus vous croire sur parole.


Le Potentiel / MCP, via mediacongo.net
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