Tshopo : détournement de fonds des victimes des guerres de six jours, les coupables condamnés par le Tripaix à Kisangani

Arrêtés le 2 avril pour raisons d’enquête dans l’affaire de détournement du fonds destiné aux victimes de la guerre de 6 jours, les prévenus Jean Lemalema, David Yofemo et leurs complices vont payer pour leurs forfaits. En effet, le tribunal de paix de Kisangani Makiso a rendu public son jugement le 26 juillet en établissant les responsabilités de tout un chacun.

Ils sont, respectivement, président de l’aile 2 de l’association de victimes des guerres de Kisangani et ancien président de la société civile forces vives de la Tshopo, le premier est poursuivi pour abus de confiance dans un détournement de 48 642usd et 47 400usd, faux et usage de faux de la liste dénaturée de victimes des guerres et condamné à 24 mois de servitude pénale principale et le paiement d’une amende de 500 000 FC. Le deuxième et trois complices dont Chantal Baelongandi sont condamnés à 15 mois pour abus de confiance dans un détournement de 47 400usd alors que Kalokola et Lingofo sont en cavale, le tribunal a ordonné leur arrestation immédiate.

Satisfait, "Le tribunal venait de dire le bon droit et ce verdict sera un signal fort à ceux qui se donnent le luxe d’abuser sans vergogne de l’argent destiné aux victimes qui attendent, il y a belle lurette, leur indemnisation qui prend l’allure du revient bientôt éternel", s'est réjoui Me Dominique Kangamina, l’un des avocats des victimes de guerres de Kisangani.

L’indemnisation des victimes de guerres des six jours remonte au 27 janvier 2021 lorsque que l’ex-ministre national des droits humains, André Lite, avait remis l’enveloppe de 541.017usd pour un paiement partiel en vue de la prise en charge de victimes par le gouvernement congolais, en attendant l’indemnisation par l’Ouganda. La suite de cette décision a été marquée par des détournements et de soustraction frauduleuse sur les sommes à remettre aux victimes.

Pour rappel, les guerres de Kisangani est une succession d’affrontements meurtriers dans la ville de Kisangani (1999 et 2000) entre deux armées étrangères, Rwandaise et Ougandaise. La plus meurtrière de toutes fut celle des six jours causant la mort de près de 1 000 personnes et plus de 3 000 blessés dont la majorité des civils. Durant cette guerre injuste, plus de 6 600 bombes ont été larguées à Kisangani.