Monde
L’Ukraine et une cinquantaine de ses alliés ont condamné lundi l’annexion par Moscou de la péninsule ukrainienne de Crimée dans une déclaration commune adoptée au cours du premier forum du genre à Kiev, dénoncé par le Kremlin.
Ce soutien verbal à l’Ukraine intervient alors que le pays n’a eu cesse ses derniers mois de se plaindre de la frilosité de ses partenaires qui refusent qu’elle adhère à l’OTAN et maintiennent des accords gaziers avec Moscou au détriment des Ukrainiens ou refusent de lui livrer des armements offensifs.
« La synergie de nos efforts doit forcer la Russie à s’asseoir à la table des négociations sur le retour de notre péninsule », a déclaré le président Volodymyr Zelensky à l’ouverture du forum sur la Crimée.
« L’Ukraine seule ne pourra jamais faire revenir la Crimée. Il nous faut un soutien efficace au niveau international » en vue de sa « libération », a-t-il ajouté, appelant notamment à « renforcer les sanctions » contre Moscou.
Une quinzaine de présidents ou de premiers ministres européens (Pologne, Moldavie, Suède, etc.) ont participé à la rencontre, tandis que des pays comme l’Allemagne, la France, les États-Unis et la Turquie ont dépêché des ministres ou des présidents de parlement.
« L’Ukraine ne sera jamais seule, et la Crimée, c’est l’Ukraine », a pour sa part souligné sur place le président du Conseil européen, Charles Michel.
Le premier ministre suédois Stefan Löfven a quant à lui qualifié l’annexion de 2014 de « violation arrogante de l’ordre sécuritaire en Europe ».
Résolution commune
Les participants ont adopté une résolution commune condamnant l’annexion de la Crimée et des violations des droits de la personne dans ce territoire ainsi que sa « militarisation » par Moscou, tout en soulignant attendre « le retour à l’Ukraine » de la péninsule.
Les signataires n’ont cependant pas annoncé de mesures concrètes. Et nombreux étaient ceux en Ukraine qui ont constaté l’absence de poids lourds européens tels Angela Merkel et Emmanuel Macron.
La chancelière allemande était à Kiev la veille du forum, où elle a tenté de rassurer, sans succès, le président Zelensky qui craint de voir son pays sacrifié sur l’autel des intérêts gaziers européens.
Il s’est néanmoins félicité lundi de la création d’une « coalition internationale en vue de la libération de la Crimée » et a appelé la Russie à « corriger son erreur historique tragique ».
Le Kremlin a de son côté dénoncé le forum. « Nous considérons cet événement comme extrêmement hostile » et « antirusse », a réagi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
À l’approche de ce sommet, les autorités et les médias ukrainiens avaient en outre fustigé des « pressions » russes sur des pays tiers pour les dissuader d’y participer.
Cette péninsule ukrainienne a été annexée par Moscou en mars 2014 dans la foulée d’une révolution pro-occidentale à Kiev, que la Russie qualifie de coup d’État.
Elle a été suivie par le déclenchement d’une guerre dans l’est de l’Ukraine contre des séparatistes prorusses, dont la Russie, malgré ses multiples dénégations, est considérée comme le parrain militaire.
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