Monde
Le chef du Commandement central de l'armée américaine a déclaré, vendredi, que la frappe survenue fin août à Kaboul contre un véhicule dont l'armée affirmait qu'elle représentait "une menace imminente du groupe État islamique en Afghanistan", était une erreur. La frappe du drone américain a coûté la vie à dix civils afghans dont sept enfants.
Les États-Unis font leur mea-culpa. Un drone américain a tué par erreur, le mois dernier, à Kaboul, dix civils dont sept enfants, a déclaré, vendredi 17 septembre, le chef du Commandement central de l'armée américaine.
"C'était une erreur et je présente mes sincères excuses", a déclaré à la presse le général Frank McKenzie.
Dans un premier temps, le Pentagone avait déclaré que cette frappe, survenue le 29 août dernier dans la capitale afghane, avait touché un véhicule "représentant une menace imminente du groupe État islamique en Afghanistan". Une deuxième explosion après la frappe, avait-il ajouté, "indiquait la présence d'une quantité importante de matériel explosif".
Mais le lendemain, la famille du conducteur du véhicule, Ezmarai Ahmadi, avait affirmé qu’il était employé par une ONG et que dix personnes, dont une majorité d’enfants, avaient été tuées.
"Au moment de cette frappe, j'étais certain qu'elle avait prévenu une menace imminente contre nos troupes à l'aéroport", a déclaré le général McKenzie. "Notre enquête conclut désormais que cette frappe était une tragique erreur", a-t-il ajouté, assurant assumer "l’entière responsabilité" de cette bavure.
Le véhicule touché par le drone, a-t-il expliqué, ne transportait pas des membres du groupe État islamique et ne présentait aucune menace directe contre les troupes américaines basées à l'aéroport de Kaboul.
Des informations erronées
Le général McKenzie, qui dirigeait les forces américaines en Afghanistan avant leur retrait du pays, a expliqué comment dans le chaos des évacuations de milliers de civils afghans et étrangers de Kaboul, ses services avaient reçu le 29 août des informations sur une "menace imminente" contre l’aéroport, venant d’une Toyota Corolla Blanche. Or une voiture de ce modèle s’est garée ce matin-là à proximité d’un bâtiment qui était déjà considéré comme un repaire de l’EI-K.
Les militaires américains ont alors surveillé étroitement tous les mouvements du véhicule pendant plus de huit heures, par des drones de surveillance et des images satellites. Seuls deux, parfois trois hommes montaient ou descendaient du véhicule chaque fois qu’il se déplaçait.
Ce n’est qu’en fin d’après-midi, lorsque le véhicule s’est approché de l’aéroport de Kaboul, s’immobilisant à moins de 3 km des pistes, que l’armée américaine a décidé de le détruire par un missile Hellfire, réglé pour exploser à l’intérieur du véhicule. Le missile a bien atteint sa cible, et il a été suivi d’une deuxième explosion qui a laissé croire aux militaires qu’il était bien piégé.
Or, a admis vendredi le général McKenzie, "la cause la plus probable" de cette deuxième explosion est "une bonbonne de gaz propane qui se trouvait juste derrière la voiture".
Tout en reconnaissant que les informations sur la Corolla blanche étaient "clairement erronées", le général a souligné que des roquettes avaient été tirées le lendemain du bâtiment considéré comme un repaire de l’EI-K "et en fait d’autres lieux proches du véhicule".
Réparations
Le Pentagone envisage des réparations pour les personnes tuées, a ajouté le chef du Commandement central.
"Nous présentons nos excuses, et nous nous efforcerons de tirer les leçons de cette horrible erreur", a déclaré le ministre américain de la Défense Lloyd Austin. "Aucune armée ne travaille aussi dur que la nôtre pour éviter des victimes civiles. Quand nous avons des raisons de croire que nous avons pris des vies innocentes, nous enquêtons et, si c’est vrai, nous le reconnaissons."
Dans les jours consécutifs à cette frappe, la mort de civils avait été évoquée. Le porte-parole des Taliban, Zabihullah Mujahid, avait déclaré que la frappe avait coûté la vie à sept civils.
Les troupes américaines se sont retirées d'Afghanistan à la fin août, quinze jours après l'arrivée au pouvoir des Taliban dans le pays, et après avoir organisé, dans des circonstances chaotiques, un pont aérien pour évacuer des dizaines de milliers d'Afghans et de ressortissants étrangers.
Le code à 7 caractères (précédé de « @ ») à côté du Nom est le Code MediaCongo de l’utilisateur. Par exemple « Jeanne243 @AB25CDF ». Ce code est unique à chaque utilisateur. Il permet de différencier les utilisateurs.
Les plus commentés
Afrique Insécurité dans l'Est de la RDC : Kagame exige à Tshisekedi de revenir sur ses propos d'attaquer le Rwanda avant de le rencontrer !
25.03.2024, 32 commentairesAfrique La compromission de Luanda : Kinshasa reconnaît les FDLR, Kigali se frotte les mains
25.03.2024, 7 commentairesPolitique Agression rwandaise : « Un jour d’une manière ou d’une autre, tout ceci s’arrêtera » (Félix Tshisekedi)
26.03.2024, 7 commentairesAfrique Pour Paul Kagame, l’armée sud-africaine ne devrait pas combattre le M23 « qui défend ses droits »
27.03.2024, 7 commentaires
Ils nous font confiance