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Le chancelier conservateur autrichien, Sebastian Kurz, a annoncé sa démission, samedi, lors d'une conférence de presse. Soupçonné d'être impliqué dans une affaire de corruption, il a expliqué agir "pour la stabilité du pays."
Le chancelier conservateur autrichien Sebastian Kurz, soupçonné d'être impliqué dans une affaire de corruption, a annoncé, samedi 9 octobre, sa démission.
Celui qui était devenu fin 2017 le plus jeune dirigeant élu de la planète est emporté par le scandale pour la deuxième fois, après une précédente tempête politique en 2019 qu'il avait spectaculairement réussi à surmonter.
Il serait irresponsable de glisser vers des mois de chaos ou d'impasse", a-t-il déclaré devant la presse à Vienne, expliquant se retirer pour "la stabilité" du pays tout en réfutant de "fausses accusations".
"Je veux céder la place pour éviter le chaos", a-t-il ajouté, disant avoir proposé le nom de son ministre des Affaires étrangères, Alexander Schallenberg, pour lui succéder.
"Chancelier fantôme"
Depuis l'annonce mercredi par le parquet de l'ouverture d'une enquête à son encontre pour corruption, Sebastian Kurz était sous pression pour se retirer. Le dirigeant de 35 ans avait jusqu'alors refusé, dénonçant des allégations "fabriquées".
Mais il a finalement préféré prendre les devants alors qu'il était sous la menace d'une nouvelle destitution par le Parlement. Les élus devaient se prononcer mardi sur une motion de censure déposée par l'opposition.
Les Verts, partenaires minoritaires du gouvernement, avaient accru leurs critiques au fil des jours. Vendredi, le vice-chancelier et leader des écologistes, Werner Kogler, avait jugé que Sebastian Kurz n'était "plus apte à exercer ses fonctions", à l'issue d'entretiens avec les chefs des autres partis.
Peu après la prise de parole du chancelier, Werner Kogler a salué "une décision appropriée", espérant désormais "poursuivre le travail gouvernemental" avec Alexander Schallenberg, un diplomate de carrière francophone âgé de 52 ans, qu'il rencontrera dimanche.
L'opposition s'est en revanche montrée moins enthousiaste, déplorant la poursuite du "système Kurz". "On peut résumer, depuis une heure Sebastian Kurz n'est plus chancelier, mais chancelier fantôme", a réagi la cheffe de l'opposition sociale-démocrate Pamela Rendi-Wagner.
"Je suis juste humain"
Sebastian Kurz est soupçonné d'avoir utilisé par le passé des fonds gouvernementaux pour s'assurer une couverture médiatique favorable.
Selon le parquet, entre 2016 et 2018, des articles élogieux et des études d'opinion "partiellement manipulées" auraient été publiées en échange de l'achat d'espace publicitaire par le ministère des Finances, géré à cette époque par les conservateurs.
Sebastian Kurz et neuf autres suspects, ainsi que trois organisations, sont visés par une enquête pour diverses infractions liées à cette affaire. Des perquisitions ont eu, notamment au siège du parti conservateur ÖVP et à la chancellerie.
Le dossier des procureurs se base sur l'obtention de messages téléphoniques.
"Je serai capable de faire la lumière, j'en suis sûr", a affirmé Sebastian Kurz, soulignant que ces SMS avaient été écrits "sous l'impulsion du moment".
"Je suis juste humain, avec des émotions et des erreurs", a-t-il insisté.
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