Société
Le journaliste Sosthène Kambidi est libre après près de trois semaines de détention. Correspondant de l’AFP et d'Actualité CD à Kananga, et collaborateur occasionnel de RFI, il comparaissait comme témoin dans le procès sur l’assassinat en mars 2017 de deux experts de l’ONU. Il vient d'être placé en liberté provisoire.
Tout s'est joué pour Sosthène Kambidi mardi dernier. Ses trois co-accusés, l'avocat Prosper Kamalu, un autre journaliste Israël Ntumba et un certain Roger Boshabu, avaient alors reconnu qu'il n'était pas à l'origine de cette fameuse vidéo du meurtre des deux experts onusiens, qui a commencé à circuler juste après ce crime. Mais ils s'étaient accusés mutuellement sur ce sujet.
La cour avait donc décidé de les confronter de nouveau aujourd'hui, avec le même résultat. Au final, elle a estimé avoir été suffisamment éclairée et a décidé de les remettre entre les mains de l'auditorat militaire, qui avait procédé à leur arrestation. Sosthène Kambidi a bénéficié d'une mise en liberté provisoire, il est sorti libre du tribunal militaire de Kananga en fin d'après-midi.
Arrêté à Kinshasa le 20 septembre dernier pour « terrorisme, association de malfaiteur, meurtre et participation à un mouvement insurrectionnel », qui sont de crimes graves passibles de la peine de mort en RDC, l'ordonnance de mise en liberté provisoire précise qu'il est désormais poursuivi pour « abstention coupable ». Son avocat, lui, estime qu'il aurait dû bénéficier d'une main levée. Me Dominique Kambala s'étonne de voir son client inculpé pour un délit « qui ne concerne selon le droit congolais que les seuls fonctionnaires et agents de l'État ».
« En principe, il était renseignant, précise l'avocat. C’est-à-dire quelqu’un qui vient éclairer la justice. Mais voilà que curieusement, lorsqu’on accorde la liberté provisoire, il est transformé en inculpé pour abstention coupable. C’est une incrimination qui est mise à charge d’un agent public de l’Etat qui s’abstient de poser tel ou tel acte. Or, il n’est pas fonctionnaire de l’Etat. Nous aurions voulu qu’on ordonne la main levée sur cette détention, qu’il soit complètement libre ».
Par ailleurs, la liberté provisoire du journaliste est assortie de certaines restrictions. « C’est une liberté provisoire assortie de conditionnalités, pointe Maître Kamabala. Il ne pourra notamment pas se trouver dans des zones frontalières et que pour tout voyage, il devra solliciter l’autorisation du parquet militaire. Son matériel est confisqué, il est privé son outil de travail, de ses effets personnels… »
Sosthène Kambidi indique rester disponible pour contribuer à la manifestation de la vérité sur l’assassinat des experts onusiens Michael Sharp et Zaida Catalan. Les trois autres témoins sont retournés en prison en attendant que la justice puisse démêler le vrai du faux parmi toutes leurs déclarations.
Le premier sentiment, c'est un sentiment de soulagement parce que je retrouve ma famille et je vais bientôt retrouver mes collègues. Mais le deuxième sentiment, c'est un sentiment de tristesse parce que ceux qui ont été arrêtés avec moi sont toujours en détention.
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