Amazon passe un accord de stockage de données avec les renseignements britanniques

Selon une information du Financial Times, Amazon a passé un accord avec les services de renseignements du Royaume-Uni pour héberger des données confidentielles à des fins d'espionnage. Un contrat estimé entre 500 millions et un milliard de livres.

 Avec cet accord, c'est Amazon Web Service (AWS), la branche chargée de stocker toutes les données en ligne d'Amazon, qui va mettre son cloud à disposition des renseignements britanniques. Des données hautement sécurisées seront hébergées : celles du contre-espionnage, du renseignement intérieur ou encore du service des écoutes de Sa Majesté.

C'est une entente qui suscite quelques inquiétudes. Au sujet de la souveraineté d'abord : Amazon Web Service est une société américaine. Mais une source proche du dossier assure au Financial Times que toutes les données seront conservées en Grande-Bretagne. Et que bien-sûr, l'entreprise n'aura aucun accès aux informations détenues sur son cloud. 

L'objectif est ici d'accroître le recours aux analyses de données et à l'intelligence artificielle à des fins d'espionnage. Mais surtout, pour Ciaran Martin, qui est l'ancien patron de la cybersécurité au Royaume-Uni, le cloud pourrait permettre « d'obtenir des informations à partir d'énormes quantités de données en quelques minutes, plutôt qu'en semaines voire en mois ».

« Clouds de confiance »

À l'heure de l'explosion des données en circulation, les renseignements britanniques veulent rattraper leur retard sur leurs homologues américains. La CIA a signé son premier contrat de cloud en 2013. Et c'était déjà avec Amazon. 

L'Europe et notamment la France s'inquiètent de confier les données sensibles, comme notamment les données personnelles sur la santé des citoyens, aux géants américains du numérique. Le gouvernement français cherche à promouvoir des « clouds de confiance », utilisant la technologie des géants américains mais exploités par des sociétés européennes, dans des centres de données situés en Europe.

Google et Thales ont annoncé un accord en ce sens début octobre, quelques mois après une annonce voisine de Microsoft avec un tandem Orange Capgemini.