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Infos congo - Actualités Congo - 08 Mars 2024
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Société

Bancarisation de la paie des fonctionnaires de l'État : quand le salut se transforme en corvée

2021-11-28
28.11.2021
2021-11-28
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Le gouvernement s'est retrouvé dans une position de faiblesse sur la maîtrise des effectifs de ses propres agents. Pendant ce temps, ce sont d'autres structures qui s'occupaient de la paie des agents et fonctionnaires de l'État : le SECOPE (Service de contrôle et de paie des enseignants) pour les enseignants des écoles publiques et Caritas pour les enseignants des écoles conventionnées catholiques ; tandis que d'autres agents et fonctionnaires étaient payés aux bureaux par leurs différents chefs hiérarchiques.

Cette situation entrenait l'augmentation importante de la masse salariale et d'importante fuite des ressources publiques, à telle enseigne que, le gouvernement ne savait pas exactement, combien des fonctionnaires travaillaient pour lui.

Cela entraînait également un faible taux d'inclusion financière et de l'économie ; le retard de perception des salaires par d'autres agents ; le coût élevé de l'impression... D'où la nécessité pour le gouvernement, de trouver une piste de solution.

2011: lancement de la bancarisation de la paie

Toutes les difficultés ci-haut énumérées, a contraint le gouvernement de la République, à mettre sur pied l'opération de la bancarisation en 2011, tout en réchauffant ses relations avec les institutions de Breton Woods, à travers des programmes qui visent à réformer l'environnement socio-économique du pays, dont la consolidation de la gestion des finances publiques, par la mise en place d'un système de gestion et de contrôle des dépenses.

Et depuis, la bancarisation est devenue effective et constitue le seul moyen prioritaire choisi, adopté et appliqué par le gouvernement congolais, pour rémunérer ses agents et fonctionnaires.

En outre, cette opération a touché la quasi-totalité des provinces. Et là où la voie bancaire et routière causent encore des problèmes, on fait intervenir le mobile banking (système de paiement à partir de téléphone) et Caritas.

Si au départ, la bancarisation avait démarré avec six banques, à ce jour, plusieurs autres banques ont été impliquées.

Quand la joie se transforme en corvée

Alors que cette opération salutaire était saluée par les agents et fonctionnaires de l'État dont les salaires ne sont plus ponctués à la source, obtenir son paiement à la banque devient un véritable calvaire. Les mesures d'encadrement, d'accompagnement et la manière dont les banques opèrent, est déplorable et pose encore des problèmes.

Certains agents et fonctionnaires ont eu l'habitude dès le 26 de chaque mois, de lorgner aux guichets automatiques des banques pour voir s'il y a du monde. D'autres par contre, débarquent dès réception du message-alerte de la banque. Et du coup, les guichets sont envahis pour l'essentiel par les enseignants et les policiers.

Plusieurs autres banques ont instauré un système de liste des présences, afin de servir les premiers venus ; et d'autres encore remettent des jetons numérotés, au fur et à mesure que les bénéficiaires se pointent à la banque.

Dans l'une ou l'autre situation, la plupart des agents se pointent à la banque dès 5h, voire 4h30', pour espérer se retrouver en tête de liste.
Lorsqu'on ouvre les portes de ces banques à 8h ou 8h30, plusieurs problèmes se posent à l'intérieur, notamment la perturbation de la connexion. Ceux qui sont entrés peuvent être servis à partir de 9h30 ou 10h.

Au cas où les guichetiers commencent à servir aux heures normales, un autre obstacle se présente : la lenteur du service. Pendant ce temps, ceux qui sont restés à l'extérieur de la banque, attendent leur tour non seulement en position debout, mais aussi grillés par un soleil de plomb, ou fauchés par la pluie, les banquiers n'ayant prévu aucun dispositif d'accueil, notamment dans la plupart de leurs succursales.

Trop, c'est trop, s'exclament les bénéficiaires

Par ailleurs, à l'extérieur comme à l'intérieur de ces banques, le spectacle reste le même : vociférations, bousculades, écarts de language, cris... pour se faire servir. Ceux qui sont dehors peuvent attendre toute la journée, pour se faire répéter que la connexion à encore posé problème. Le tout parfois sous une chaleur suffocante (dans certaines succursales de banques) qui rend ainsi intenable l'attente. Conséquence, d'autres préfèrent retourner à la maison sans frais de transport, pour revenir vivre le même calvaire le lendemain.

Ce comportement fait éclater la nervosité des clients dont certains font surgir facilement leur colère contre le gouvernement qui parfois est incapable de payer les salaires à temps, et contre le personnel des banques dont la lenteur dans les opérations laisse à désirer. " Je suis fatigué des banques dans notre pays. Car rien que pour percevoir son salaire, il faut passer des journées entières à attendre, en bravant les intempéries au vu de tous les passants ", a lâché un agent non autrement identifié, à la succursale de la TMB (Truch Merchand Bank) située non loin du rond-point Victoire.

Ce spectacle des agents et fonctionnaires de l'État est le même dans plusieurs succursales des banques commerciales (TMB, Equity BCDC, Sofibanque, Raw Bank, Bank Of Africa...).

Alors qu'on attend son tour, certains agents commis à la sécurité de ces banques, se font corrompre par des clients pressés et laissent souvent passer ceux qui sont tirés à quatre épingles. Dans l'entre temps, on pense à un parent malade laissé à l'hôpital sans assistance, ou encore aux enfants laissés à la maison sans ration.

Que conclure ?

Au regard de ce qui précède, il y a lieu de féliciter le gouvernement pour avoir bancarisé tous les agents et fonctionnaires. Mais hélas, pour toucher le maigre salaire, c'est la désolation la plus totale. Voire une corvée. Faute de mieux, les bénéficiaires ne peuvent rien contre les caprices des banquiers, qui se moquent de leurs clients, sous l'oeil (complice ?) du gouvernement qui devait leur demander d'améliorer les conditions d'accueil.

José Wakadila
congo-press.com (MCP) / mediacongo.net
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Anonyme @E3FZ4R2   Message  - Publié le 28.11.2021 à 07:05
Le gouvernement est tenu d'évaluer régulièrement ces partenaires (banques) sur la qualité de service par rapport à la satisfaction client (agents et fonctionnaires de l'état). C'est très important pour maintenir et améliorer la qualité du service rendu.

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