Le patron d'une entreprise américaine a licencié 900 salariés d'un coup sur Zoom

Vishal Garg, fondateur et patron de la société de prêts hypothécaires en ligne Better.com, a licencié plus de 900 personnes sur Zoom la semaine dernière. Il a accusé "au moins 250" membres du personnel licenciés de voler l'entreprise en ne travaillant que deux heures par jour, a rapporté Fortune. "Vous savez qu'au moins 250 des personnes licenciées travaillaient en moyenne deux heures par jour alors qu'elles enregistraient plus de huit heures par jour dans le système de paie ? Ils vous volaient et volaient nos clients qui paient les factures qui paient nos factures. Renseignez-vous", a écrit Vishal Garg, selon un message publié sur Blind et consulté par Fortune.

Le patron a confirmé à Fortune qu'il était à l'origine du message, ajoutant : "Je pense qu'il aurait pu être formulé différemment, mais honnêtement, le sentiment est là." Insider a également contacté Better pour tout commentaire supplémentaire. Avant les licenciements, la société a examiné les données individuelles des employés, telles que le nombre d'appels téléphoniques répondus, manqués et passés, ainsi que la participation aux réunions des clients, a rapporté Fortune. Les taux de productivité ont aidé l'équipe de direction à déterminer qui garder et qui licencier, a déclaré Vishal Garg.

Peu de temps après qu'il ait licencié des centaines d'employés, le PDG s'est adressé à l'entreprise lors d'une réunion publique diffusée en direct. Il a présenté une vision de ce qu'il a appelé "Better 2.0", avec une "main-d'œuvre plus légère, plus méchante et plus affamée", selon un enregistrement de la réunion partagé avec Insider.

Il a dit qu'il espérait multiplier Better Real Estate par 10 ou 100, disant aux travailleurs de s'attendre à des délais plus stricts et à une gestion plus attentive qu'auparavant. "Si vous aviez l'impression dans le passé que les gens ne regardaient pas, eh bien, tout le monde regarde maintenant", a déclaré Vishal Garg lors de la réunion.

Dans une interview accordée à Fortune, le patron a déclaré que les employés licenciés estimant avoir "réellement fourni d'excellentes performances" devraient se mettre en contact avec l'entreprise.

“Si vous êtes dans cette réunion Zoom, vous faites partie du groupe des malchanceux qui sont licenciés. Votre emploi se termine dès maintenant, avec effet immédiat.” (Vishal Garg)
C’est une pratique délirante qui est tout à fait légale aux Etats-Unis : le licenciement via Zoom. C’est ce que n’a pas hésité à faire Vishal Garg, patron de Better.com, un courtier en prêt immobilier.

Pourtant, la veille de ce funeste appel, son entreprise venait tout juste d’acter d’un investissement de… 750 millions de dollars. En effet, Better.com prépare une introduction en Bourse à travers une SPAC (Special Purpose Acquisition Company) intitulée Aurora Acquisition Corp. Ce véhicule d’investissement, présidé par Arnaud Massenet, s’est lui-même introduit en Bourse en promettant de racheter une entreprise plus grosse.

Dans le cas de cette SPAC, c’est Better.com qui a été retenu pour une valorisation de 6,9 milliards de dollars. Dans un business immobilier où les concurrents tech font face à des difficultés majeures, à l’image de Zillow qui a stoppé une grande partie de ses activités, le management et ses investisseurs lui ont confié en avance une grande partie des 1,5 milliard d’investissements promis.

Grâce aux 750 millions d’investissements débloqués, l’entreprise dispose aujourd’hui d’un milliard de dollars de cash dans son bilan d’après son directeur financier…  Le bon moment pour que le CEO fasse cet appel aux salariés.

Au cours de cet appel, il indique que tous ceux qui recoivent ce message font partie des 15% de licenciés (osit 900 personnes au total) avec effet… immédiat. S’il se dit désolé de la situation, il précise rapidement les modalités de départ permettant aux salariés de recevoir jusqu’à 3 mois de compensation. Un cadeau de Noël empoisonné au moment où toute la valorisation permet à Vishal Garg d’obtenir le statut de milliardaire. En 2020, Vishal Garg s’était tout simplement

Vishal Garg, un entrepreneur très controversé

Cet ancien analyste M&A au sein de Morgan Stanley a toujours fait carrière en créant des structures liées aux prêts. Qu’il s’agisse de sa première aventure entrepreneuriale, un courtier en prêt étudiant intitulé MyRichUncle (introduite en Bourse lorsqu’il n’avait que 26 ans pour plus de 200 millions de dollars), ou de sa dernière aventure, Vishal Grag a bâti sa carrière autour de l’endettement des Américains, un problème notamment subi par de nombreux étudiants.

Vishal Grag a également fait parler de lui pour ses pratiques de management controversées. Une enquête de The Daily Beast évoque notamment ses vicissitudes en affaires. A mettre au crédit (lol) du personnage : des primes colossales attribuées à ses salariés préférées, des vols de technologies, des mouvements suspects passant par les Îles Caymans ou encore la promesse faite à un ancien associé et accessoirement témoin de mariage de « l’agrafer contre un putain de mur et le brûler vif ».