Le dossier avait été porté à l'Unesco par le Congo-Brazzaville et le Congo Kinshasa. La rumba, genre musical pratiqué depuis les années 30, a été inscrite mardi 14 décembre 2021 au Patrimoine immatériel de l'humanité. A Brazzaville et à Kinshasa, c'est la satisfaction.
Née, selon les spécialistes, dans l'ancien royaume Kongo, cinq ans après la rumba cubaine, la rumba congolaise est aussi enfin consacrée.
C’est un moment historique quand on connaît l’histoire de cette musique, tout ce qu’elle porte. L’histoire à la fois de l’esclavage, du bassin du Congo jusqu’aux Amériques, jusqu’à Cuba. Et puis le retour de cette musique au XXe siècle et qui a accompagné toutes les luttes politiques, la mémoire, la dignité, mais aussi l’indépendance politique dans les années 60. Il y a tout un ensemble de valeurs, d’histoire, de mémoire, qui sont portés par cette musique. On est au-delà de l’esthétique, on est au-delà de l’émotion, et c’était important que la communauté internationale le reconnaisse.
« C’est un cadeau. Mais, quel cadeau ! Un immense cadeau ! », se réjouit Jean-Claude Faignond, le gérant de l’Espace Faignond, le tout premier bar dancing de Brazzaville où fût créé en 1959 le groupe les Bantous de la capitale, premier orchestre congolais.
'La rumba, c’est une danse qui vous fait vivre l’émotion des anciens'.
C'est la fête aussi à Kinshasa
Manda Tchebwa, célèbre chroniqueur et auteur de nombreux livres sur la musique, voit dans cette inscription la consécration des précurseurs de la rumba.
Selon Manda Tchebwa, le mot « rumba » a été utilisé pour la première fois en 1936 dans la chanson Marinella de Tino Rossi.
RFI / MCP, via mediacongo.net