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Infos congo - Actualités Congo - 08 Mars 2024
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Société

Phénomène "Kulunas" s’enracine

2022-01-11
11.01.2022
2022-01-11
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Le phénomène "Kulunas" a pris des allures inquiétantes en RDC. Il a débuté à Kinshasa la capitale, avant de s'étendre à ce jour, sur l'ensemble du territoire national.

Les Kulunas (bande des hors-la-loi et jeunes incontrôlés) sont apparus comme un phénomène social vers l'an 2006 dans la capitale congolaise, dans un contexte d'effondrement de l'État et de l'ordre public et de la préparation des élections présidentielles et législatives.

Au début, des combats éclataient entre sportifs des différents clubs rivaux lorsqu'ils se croisaient pendant leur footing.

En effet, plusieurs d'entre ces jeunes pratiquent les arts martiaux (Karaté, Judo, Lutte...) et sèment la terreur dans plusieurs quartiers et communes de la ville-province de Kinshasa.

Ce sont des groupes composés de 10 à 20 jeunes qui se livrent au racket, au vol à ciel ouvert et à des batailles rangées contre des camps opposés, voire contre des innocents, envers lesquels ils assènent parfois des coups des manchettes ou des couteaux.

Quid de l'origine ?

A la veille des élections de 2006, ces Kulunas sévissaient dans les rues et quartiers de Matete, Yolo, Limete (Kingabwa), Makala. Mais aujourd'hui, ce phénomène a conquis tout le territoire national.

A l'époque, le président Joseph Kabila, après avoir remplacé son défunt père Laurent Désiré Kabila assassiné le 16 janvier 2001, devait céder le pouvoir, après avoir remporté la première élection présidentielle en 2006, face à Jean-Pierre Bemba Gombo (58,05% contre 41,95%), au second tour dudit scrutin, boycotté par l'UDPS, à l'époque de la CEI (Commission électorale indépendante).

En 2011, par la magie de la Ceni (Commission électorale nationale indépendante), Joseph Kabila fut réélu (49%) face à l'opposant Etienne Tshisekedi wa Mulumba (32%), à l'issue d'une élection à un seul tour.

De son côté, l'opposant Etienne Tshisekedi (paix à son âme) avec le concours de milliers des partisans de l'opposition, avait contesté les résultats, avant de s'autoproclamer à son tour, vainqueur de la même élection. " Je considère ces déclarations comme une véritable provocation du peuple congolais. En conséquence, je me considère dès aujourd'hui, comme un président élu de la République démocratique du Congo. Et je vous remercie pour la confiance que vous m'avez toujours manifestée, et je vous demande de rester calme, pour faire face à la suite des événements, quand je vous donnerai les mots d'ordre qu'il faudra (...) ", avait déclaré l'homme fort de la 10ème rue.

L'affront transformé en récupération politique

Les déclarations et le comportement affichés par feu Etienne Tshisekedi, alors icône de l'opposition congolaise, étaient considérés comme un affront au pouvoir ( légalement ?) établi. Et pendant que Joseph Kabila trônait au pouvoir, l'opposant de Limete exerçait également à sa manière, la gestion du pays, avec notamment la réception des diplomates et autres officiels à sa résidence de Limete.

C'est alors que fut constitué par le pouvoir en place à l'époque, un groupe des jeunes armés des machettes, avec pour mission, de contraindre les opposants, de ne pas organiser des manifestations à travers les rues de la capitale.

On a vécu des affrontements entre les manifestants de l'opposition et ceux du pouvoir/PPRD lors des manifestations de l'opposition, lesquelles étaient réprimées à coup des machettes et autres armes blanches, parfois au vu et au su des éléments de la police.

Dans certains cas, les éléments de la police nationale congolaise commis à la répression des manifestations de l'opposition, s'attroupaient dans des coins de rue avec des jeunes sportifs recrutés à l'époque par le pouvoir, pour leur prêter mains fortes.

Dans ce climat d'insécurité en effet, le PPRD (Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie) a saisi l'occasion pour rassembler des jeunes, pour la plupart sportifs, dans ce qu'il a appelé Ligue des jeunes, une structure où les jeunes s'occupaient de la garde rapprochée de certains cadres du parti présidentiel, des élus nationaux, des mandataires d'entreprises publiques...

Au mois de mars 2012, des agents de l'Assemblée nationale en route pour le dépôt d'une plainte contre professeur Evariste Boshab, alors président de la chambre basse du Parlement, étaient bousculés par les jeunes de cette ligue.

A une époque récente, un ancien Mobutiste vice-ministre dans l'un gouvernement du régime Kabila et connu comme fin danseur grâce à ses mouvements de hanche, entretenait également des Kulunas au quartier Pindi à Yolo-Nord.

Chose curieuse, il les armaient des machettes neuves et certains d'entre eux étaient même passés aux aveux, une fois appréhendés par la police.

Bombe à retardement

A ce jour, le feu allumé est difficile à être éteint, par rapport au niveau atteint par ce phénomène, pourtant créé par des hommes politiques assoiffés du pouvoir.

Des rues et avenues sont déshértées à la tombée de la nuit, ou lorsqu'il pleut. Car ce sont les moments que ces jeunes drogués choisissent pour se livrer au vol et guerres entre gangs. Et lorsqu'ils s'affrontent, ils utilisent souvent des bouteilles et des machettes ou n'importe quel objet tranchant pour faire du mal.

Avant de s'affronter ou de s'attaquer aux paisibles citoyens, les Kulunas utilisent plusieurs sortes des drogues : des liqueurs appelés" supu na tolo ", " chanvre ", " bombé ", " vin d'amour ", " le sang du chat mélangé avec du whisky "...

Beaucoup d'entre eux se comportent de manière spéciale : coiffure originales, crêtes, crâne rasée et parfois ornée des dessins, tatouages, pantalons de taille basse, des cicatrices à travers le corps...

Que faire ?

Selon quelques éducateurs sociaux contactés, ces jeunes qui font partie des gangs souffrent d'une carence éducative, familiale voire scolaire.

D'autres sont sans emplois, situation qui les obligent à se battre pour la survie.

Sur le plan scolaire, la plupart n'ont pas fait des études faute des moyens financiers.

Pour toutes ces raisons, le gouvernement devait réhabiliter ou multiplier les centres d'appeentissge des métiers. Une fois versés dans des métiers qui leur assureront la survie, ces Kulunas n'auront que faire à s'attaquer aux paisibles citoyens qui sont leurs semblables.

José Wakadila
congo-press.com (MCP) / mediacongo.net
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