Dossier
« En ce jour je prends la décision de démissionner de mes fonctions de 1er VP de l’AN. Ainsi s’ouvre une nouvelle page de l’histoire, qui sera écrite avec la sueur de notre front, qui coulera chaque jour qu’on affrontera les brimades, humiliations et tortures...» C’est le vendredi 14 janvier 2022, que Jean-Marc Kabund-a-Kabund a annoncé sur son compte Twitter sa démission du poste de 1er vice-président de l’Assemblée nationale, une fonction qui a permis à cet homme de jouer un rôle stratégique, notamment dans la gestion de l’Union Sacrée, la nouvelle coalition du chef de l’État Félix Tshisekedi.
Il y’a lieu de noter que l’annonce de la démission virtuelle de Kabund de son poste de 1er Vice-président de l’Assemblée nationale était intervenue après les représailles des militaires de la Garde républicaine qui étaient allés vandaliser la maison de Jean-Marc Kabund, dans la commune de Limete à Kinshasa. S’agissait-il donc d’une simple menace en réaction à cette intervention musclée à son domicile ? Ou au contraire d’un acte calculé traduisant un mécontentement plus large...? En effet, Personne n’ignore qu’il disposait, au sein de l’UDPS, de sa propre structure, baptisée « Décision finale », et travaillait à la mise en place d’autres formations pour soutenir le chef de l’État... ou à sa propre candidature selon d'aucuns.
Quoi qu'il en soit, et bien qu'il n’ait entrepris aucune démarche à l’Assemblée pour concrétiser cette démission, la machine s’est emballée jusqu'à sa radiation du poste de président a.i de l'UDPS du samedi 29 janvier2022 marquant la fin du feuilleton de ce membre influent de l’UDPS qui avait fini par se bâtir une place de choix au cœur du parti et du pouvoir. Tout d'abord, son premier fait d'armes de novembre 2018 où il avait empêché, le candidat de l'UDPS, Felix Tshisekedi, de se rallier derrière Martin Fayulu pour le camp de Lamuka pour la présidentielle. Ainsi, le « Maitre nageur » amènera l’UDPS au pouvoir malgré les tentatives de corruption du régime de l’époque. Le soldat remporta alors la guerre.
Par la suite, il jouera un rôle prépondérant lors de la saga du « déboulonnage » du FCC pro-Kabila et de la création de l'Union Sacrée pour la Nation groupement politique acquis au président Felix Tshisekedi et qui lui a permis d'avoir les coudées franches de sa politique et de tourner définitivement la page des « humiliations » qu’il affirme avoir subies au sein de la coalition avec son prédécesseur Joseph Kabila.
Gérer l’après-Kabund ne sera pour autant pas une mince affaire. C’est l’actualité politique du moment certes, mais, au dire de certains observateurs, les conséquences à plus long terme pourraient être nombreuses pour l'UDPS car, cette tragédie a toutes chances de couler le régime en place si l’on y prend garde à une année des élections.
Et pour le Maître nageur, que va-t-il faire ? Quelles sont ses perspectives d'avenir loin sa « Base » ? Assisterions-nous de nouveau à la création d'un parti politique comme dans l'histoire passée des scissions entre un président et un haut cadre du pouvoir comme ce fut le cas pour Vital Kamerhe et son UNC après le désamour avec Kabila ? Ou encore de Moise Katumbi toujours avec Kabila ? Tout ce que l'on peut affirmer pour le moment, c'est cette phrase Sibylline prononcée lors de sa dernière déclaration aux militants de l'UDPS venus le supplier de ne pas démissionner: « Les décisions qui vont suivre, il faut le savoir, c’est pour votre intérêt. Je ne vous trahirai jamais. Tout ce que je prendrais comme décision, c’est pour votre bonheur ». Bref, le slogan « le Peuple d'abord » semble demeurer reste à en connaitre la consonnance... Opposition ou rébellion ? Là est toute la question...
Source : JA / actu7
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