Société
La mendicité est devenue une profession pour certains, ne cesse de prendre de l'ampleur à travers les grandes artères de la ville, notamment sur le boulevard du 30 juin, les ronds-points Kintambo magasin, Ngaba et Victoire sont une vitrine pour ce fléau.
Alors que venir en aide aux nécessiteux émane de la vertu, à Kinshasa, triste est de constater qu’il y a de ceux qui en font leur commerce. Ce sont ceux qui sont aptes à travailler, mais préfèrent vivre au dépend des autres en profitant toujours et encore de la compassion de ces derniers. Plusieurs astuces sont mises à jour pour persuader les paisibles passants à compatir à leur sort dont : l’utilisation des enfants qu’ils présentent comme malades ou affamés. Ils font recours au bandage d'un membre du corps, brandissent des ordonnances, voire des plaquettes de médicaments ; l'éloge dit ”djalelo” n’est pas en reste.
Face à cette gangrène sociétale, plusieurs témoignages tombent de partout en vue de démasquer ces mendiants consentants.
"Je travaille à la Scpt et à chaque fois que je sortais de mon travail, je réservai toujours quelques petits billets pour remettre aux mendiants jusqu'à ce que je sois surpris qu'ils gagnaient plus que moi ! En sortant de mon travail, à quelques heures de retard, j'ai aperçu trois de ces mendiants partager le butin du jour. Ils étaient accompagnés de deux agents de l'ordre qui, selon ma compréhension, les sécurisent face aux badauds [shegués] et j'ai entendu s'échapper de leurs bouches un montant de 120.000fc amassés ce jour-là qui d'ailleurs, était insignifiant, rendant difficile le partage habituel. Depuis lors, je me limite à donner mes offrandes dans mon église", a indiqué François Dianzenza.
"Que n'avons-nous pas entendu dire concernant ces derniers ? Certains sont en fait des agents de renseignement et d'autres travaillent avec les spiritistes pour bloquer nos vies moyennant l'argent que nous leur donnons. Sur ce, je préfère carrément ne plus donner", a déploré Germaine Mubenga, tenancière d'une buvette et petite restauration à Binza ozone, dans la commune de Ngaliema.
Cependant, rompre avec la mentalité du gain facile souvent prôné par notre musique et ancré dans le jargon kinois avec des expressions telles que : "chance eloko pamba, nyoso na facilité, beau gars solola oyo petit na yo, etc". L'engouement de la jeunesse face aux différents paris sportifs prouve à suffisance combien la notion du gain facile s'est intériorisée dans le chef de notre jeunesse. Seul le changement de mentalité peut l’emporter sur ce fléau, en prônant le mérite”, soulève M. Abedi, un septuagénaire.
"Dans la capitale, nombreux sont ceux qui assimilent le travail à un bureau. Or, l'éducation nationale doit apprendre à l'enfant la valeur du travail manuel ou métier [cultivateur et éleveur, coordonier, menuisier, maçon, etc.] en vue de rendre actif cette jeune population, pour que, plus tard, ils ne tombent pas dans la mendicité", a indiqué M. Pembele, conducteur de taxi.
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