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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
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Nord-Kivu : L’insécurité grandissante sous État de siège laisse la population de Butembo sans mot

2022-10-04
04.10.2022
2022-10-04
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Un grand centre commercial dans l’Est de la République démocratique du Congo, en province du Nord-Kivu, la ville de Butembo fait face à une insécurité grandissante durant la période exceptionnelle, instaurée pour la restauration de la paix. La recrudescence de l’insécurité est caractérisée par des incursions nocturnes dans des maisons sur l’ensemble de quatre communes de cette ville et des tueries au quotidien. 

La population des quartiers environnant l’aérodrome de Rughenda dénonce la tracasserie et extorsion dont elle est victime de la part de certaines “brebis galeuses” des Forces armées de la République démocratique du Congo pendant les heures vespérales.     

Cette situation met en mal toute la population qui n’arrive pas à comprendre le fait que même durant l’État de siège, depuis une année et plusieurs mois passés, il n’y a aucun signe d’une colombe dans le ciel garantissant le retour de la paix tant attendue. Les augures et la réalité sur le terrain inspirent la peur dans le chef de la population, malgré cette mesure exceptionnelle de l’État de siège prise avec le dernier espoir de restaurer l’autorité de l’État sur l’ensemble la province du Nord-Kivu et de l’Ituri.

La population de la ville de Butembo dit n’avoir plus espoir de vivre vu que même les militaires font montre de leur incapacité d’imposer le retour de la paix et l’instauration de l’autorité de l’État en province du Nord-Kivu en général.

« Nous n’étions pas contre l’État de siège, parce que nous avions tous besoin de voir la paix revenir en province du Nord-Kivu en général et particulièrement en ville de Butembo où la criminalité urbaine était à sa genèse mais qui a fini par prendre le dessus avant et durant l’État de siège. Ici nous ne pouvons attribuer aucun mérite à ces autorités de l’État de siège car rien de concret de ce qui leur a été assigné comme tâche n’est tangible. Rien n’a changé. Nous vivons toujours la même situation. », déplore un étudiant en Droit à l’Université catholique du Graben en ville de Butembo.

Oscar Katembo, commerçant et habitant de cette ville de Butembo, pense, pour sa part, que l’État de siège a permis à la population de faire partir les forces Onusiennes et leurs agences qui, selon lui, appuient et entretiennent des forces négatives pour déstabiliser la quiétude de la population dans la province du Nord-Kivu. Il estime, toutefois, que l’heure de la levée de cette mesure qu’il qualifie de « mascarade » a sonné. 

« Grâce au silence de nos militaires de l’État de siège, nous avons manifesté jusqu’à obtenir un départ de la MONUSCO qui n’est jusque-là pas satisfaisante car elle est toujours dans notre province alors qu’elle n’arrivait pas à remplir ses devoirs aux côtés de nos militaires en combattants contre les ennemis. Tout comme nous voulons un départ définitif de la MONUSCO de notre pays, j’estime qu’il est aussi temps que le Président mette fin à cette mascarade de l’État de siège qui ne vise qu’à enrichir ses animateurs au détriment de la pauvre population qui ne cesse de perdre ceux qui la sont chers dans l’insécurité. Pour ce qui est de la sécuritaire en ville de butembo, nous vivons des pires moments. », déclare-t-il. 

A lui d’ajouter : « Nous n’échapperons à cette insécurité car il y a des gens qui en tirent bénéfice. Aussi longtemps que la population toute entière ne se prend pas en charge, rien ne va aller dans cette ville particulièrement et dans toute la province en général. Ces animateurs de l’État de siège sont ceux qui possèdent désormais des belles voitures, toute chose de lux, des belles maisons et chantiers leur appartiennent non seulement ici à Butembo, voire même dans le chef-lieu de la province, à Beni n’en parlons même plus ; une zone opérationnelle où l’ennemi intensifie ses activités criminelles mais les débits de boissons ont remplacé les bureaux administratifs de certaines autorités militaires, voyez-vous où l’obésité financière les amène et les détourne de leur mission. Il n’y a plus rien à espérer. »

En dépit d’une lourde responsabilité leur attribuer, la population continue toujours à pointer du doigt les militaires et policiers en matière d’extorsion et tracasserie. En ville de Butembo, dans les quartiers voisins du camp de Rughenda à l’aérodrome de cette ville, la présence militaire laisse à désirer.

« Nous ne sommes plus libres de circuler au quartier soir suite aux tracasseries de nos militaires FARDC qui nous dépouillent de nos biens sans pitié. On en dénoncent dans les médias locaux mais sans aucune réaction de la part des autorités. Nous nous demandons si nous devons nous protéger contre notre propre armée ou contre les ennemis ? Que le gouvernement pense à comment nous épargner de cette situation qui déshonore le drapeau de notre pays. », s’indigne un habitant du quartier Rughenda.

Les incursions nocturnes au quotidien ont poussé les jeunes à initier des patrouilles civiles durant les heures de couvre-feu dans le but d’y mettre un terme. Ils se constituent en plusieurs groupes pour la ronde dans les heures nocturnes.  

« Nous faisons ce que devrait faire notre police, notre ville a bien besoin de la stabilité sécuritaire pour bien poursuivre des activités commerciales mais sans la sécurité tout est bloqué. Sans armes mais avec une grande détermination, nous arrivons à faire peur aux bandits qui savent que nous ne pouvons pas les lâcher. Même s’ils tuaient certains de nous, ceux qui vont rester les pourchassent jusqu’à les neutraliser. Cette initiative est soutenue par les parents de presque toutes les maisons car avant la tombée de la nuit nous passons maison par maison pour demander un soutien qui n’est pas exigeant et l’argent récolté nous payons avec le café qui nous permet de rester vigilant. Nous estimons faire notre devoir en protégeant nos quartiers, chose qui n’est pas à solliciter de nous parce que nous, quand nous sommes dehors nos parent dorment avec assurance désormais. Personnellement j’inviterai les jeunes de toute la province du Nord-Kivu à en faire autant pour  la paix. » témoigne à Mnctv Congo Arsène Kambale, taximan moto de profession et jeune de Butembo.    

La recrudescence de l’insécurité dans la ville de Butembo est, selon le maire, le commissaire supérieur Roger Mowa Baeki Telly justifiée par l’attaque de la prison de Kakwangura en date du 10 Août 2022 dernier. Un forfait attribué aux terroristes ougandais de l’ADF qui avait occasionné l’évasion de plusieurs détenus condamnés par la justice pour des crimes et autres fautes lourdes mais aussi l’infiltration des Maï-Maï et terroristes durant les manifestations contre la présence de la MONUSCO. Certaines mesures ont été mises en place par l’autorité urbaine sur l’ensemble de la ville, une journée après l’explosion d’une bombe artisanale dans la commune de Bulengera en date du 06 septembre 2022, dont le bilan avait fait état de deux blessés parmi lesquels un chef de poste de l’ANR.

En date du 23 septembre dernier, un corps sans vie putrescent a été découvert dans une concession d’une école en plein centre-ville de Butembo. La victime est une femme identifiée comme agent de l’Agence nationale de Renseignement en ville de Butembo, dont la disparition était signalée après les manifestations contre la présence de la MONUSCO, circonstances dans lesquelles le commandant second de la Police Nationale Congolaise commissariat urbain avait succombé de ses blessures quelques jours après.   

Pendant que la situation sécuritaire n’est toujours pas maîtrisée, le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi loue les mérites de l’État de siège qui jusque-là est une réussite car, selon lui, a permis à la maximisation des recettes dans ces deux provinces concernées.

Victor Muhindo depuis Butembo
MNCTV / MCP, via mediacongo.net
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