Lubumbashi : pas de laboratoire au centre d’excellence Sida

A l’occasion de la célébration de la journée mondiale du VIH Sida, le centre d’excellence pour des personnes atteintes du virus lance un cri d’alarme.

Il manque de laboratoire pour permettre d’évaluer  la charge virale des malades. À ce jour, cette structure sanitaire compte plus de 6.700 malades atteintes du VIH Sida sous traitement.

À Lubumbashi, le centre d’excellence pour les malades du VIH Sida existe depuis 2006. Il est situé à l’hôpital de référence Jason Sendwe. Il a été créé par l’université de Lubumbashi dans le cadre de la recherche, mais aussi pour la prise en charge des  malades.

Ici, les personnes vivant avec le VIH reçoivent quotidiennement les antis rétroviraux. Or, ces produits chimiques peuvent avoir des conséquences sur leur santé, notamment sur les reins.

D’où, la nécessité de procéder régulièrement  à l’évaluation de la charge virale du malade sous traitement. Pourtant, le centre d’excellence fait face à plusieurs difficultés, spécialement le manque d’un laboratoire approprié.

Selon le professeur Philomène Lumbu directrice du centre d’excellence du VIH Sida, les échantillons des examens des malades sont analysés par le grand laboratoire du Katanga.

Mais le problème se pose au niveau de la disponibilité des résultats. Ils  arrivent avec grand retard, dit-elle. Et pour cause, le grand laboratoire  reçoit et analyse des échantillons  provenant de  toutes les structures sanitaires de la Lubumbashi. Parfois,  le laboratoire provincial connait une  rupture de stock des réactifs, indique Pr. Philomène.

Ainsi, au niveau du centre d’excellence,  « Les médecins ne savent pas faire le suivi des malades  du VIH Sida. Ils sont  quelques fois obligés de continuer à administrer les ARV sans une évaluation de l’état du malade ».

Petit laboratoire de secours

Pour pallier cette difficulté, Professeur Philomène Lumbu a mis en place un laboratoire pour quelques analyses superficielles, mais il n’est pas complet.

Il lui manque plusieurs matériels. « Les PVH doivent, par exemple, faire aussi d’autres examens biologiques. Les résultats déterminent si oui ou non le malade a contracté d’autres infections en vue d’une meilleure prise en charge. Mais le petit laboratoire n’est pas en mesure d’effectuer ce type d’examens. Que le gouvernement appuie le petit laboratoire en équipements », a-t-elle insisté.

La journée internationale de lutte contre le VIH Sida est placée sous le thème : « Main dans la main pour vaincre la stigmatisation et réduire les nouvelles infections à VIH ». Selon ONUSIDA, plus de 500.000 personnes vivent aujourd’hui avec le VIH Sida en RDC. Parmi elles, 20.000 ont contracté le virus en 2021.