Initiatives
Tous les 23 juin depuis 3 ans, le monde célèbre la journée internationale des veuves. A Kinshasa, le 25 juin 2013, sous les auspices du ministère du Genre, de la famille et de l’enfant, cette journée a été marquée par des échanges entre le Fonds national pour la promotion de la femme et de l’enfant (FONAFEN) et les veuves de la République démocratique du Congo (RDC). Soumise à « l’évaluation de la situation sociale, économique et juridique de la veuve » en attirant l’attention de l’opinion sur les difficultés économiques auxquelles les veuves font face, cette journée a été l’occasion idéale pour les veuves d’exprimer leur désarroi face à la lenteur de leur prise en charge par le gouvernement. Le centre d’accueil Kimbanguiste de Kinshasa a servi de cadre à cette rencontre.
La tribune sur laquelle ont défilé les différentes veuves a révélé les nombreux problèmes auxquels elles sont butées quotidiennement. Partant de sources de revenu incertaines, aux maigres salaires que perçoivent les veuves des militaires, ou encore la maltraitance dont font objet les veuves en général dans leurs belles-familles qui passe souvent par des rituels dégradants ou par la confiscation des biens, tous ces sujets ont nourri la journée du 25, interpellé et généré une prise de conscience auprès de chacune des femmes présente dans la salle, afin qu’elle se munisse des pré requis pouvant l’épargner de certaines humiliations causées par la famille du défunt.
Mme Marie Lusamba, présidente de l’association des veuves militaires saluant tout d’abord cette initiative, a spécifié l’importance de soutenir les veuves qui sont aussi des mères. Se basant sur le phénomène « enfants vivant dans la rue », « kuluna » (ndlr : bandits de grand chemin armés de machettes et autre armes blanches) que le gouvernement tente par tous les moyens de stopper, Mme Marie s’interroge : comment modifier l'effet, si l'on ne peut pas agir sur sa cause ? Ce phénomène affirme-t-elle n’est que le résultat ou la conséquence des différends (cause) entre familles qui surviennent dans la plupart des cas après le décès du conjoint. « La mère qui se retrouve dans l’incapacité de subvenir aux besoins de sa famille, soit garde ses enfants en dépit de ses faibles substances, soit les remet à la famille de leur père. Ce qui est logique parce que c’est le patriarcat qui domine dans notre pays. Mais combien sont celles qui prennent vraiment soin d’eux [ces enfants] ? Abandonnés à leur sort, la majorité d’enfants se retrouvent dans la rue qui comme vous le savez est destructrice. Tant que le gouvernement ne se sera pas concentré sur la prise en charge des veuves, ce sera le cycle de la poule et de l’œuf».
Cependant, bénéficier de l’appui du gouvernement par le biais du ministère de tutelle, requiert des préalables méconnus de beaucoup de femmes ; l’enregistrement du mariage à l’état-civil notamment. Il met à l’abri les veuves en évitant des victimes collatérales qui sont les enfants. Malheureusement, dans bien des cas, les concernés passent à côté de cet exercice qui pourtant salutaire a regretté la ministre du Genre, de la famille et de l’enfant avant d’enchainer sur son importance capitale dans la mesure où elle informe et forme les couples sur la législation internationale et nationale protectrice de la femme et des orphelins. Poursuivant, elle a assuré que c’est justement dans la vision de réduire les occasions de vulnérabilité des veuves et la spoliation de leur droit que le gouvernement est fortement engagé dans la lutte contre les barrières juridiques et socioculturelles qui empêchent l’épanouissement de la femme. Et d’un ton affectif et rassurant, « le gouvernement ne vous a pas oubliées (…) C’est un processus de longue haleine, mais sans répit, mon ministère s’attèle à offrir aux veuves c’est qu’il y a de meilleur », a-t-elle renchéri.
Toutefois, au courant de l’année dernière et début de cette année, le FONAFEN a formé les veuves sur un entreprenariat dynamique et créateur des richesses. Cette forme de renforcement de capacités participe à asseoir au jour le jour l’autonomisation des veuves. « C’est un grand défi que se lance le ministère du Genre en vue d’offrir à la veuve un meilleur accès au financement pour le développement de ses activités ». Par ailleurs, cette démarche vise également à élargir les services financiers aux populations les plus vulnérables et d’identifier les véritables bénéficiaires afin de mieux canaliser l’appui institutionnel.
Afin de parfaire son action vis-à-vis de la veuve et de l’orphelin, le ministère du genre poursuit son plaidoyer auprès des partenaires et acteurs impliqués dans ce processus, le gouvernement y compris. Pour cela, le ministère du Genre a le 27 avril dernier soumis au parlement le projet portant révision du code de la famille. Projet qu’il souhaite voir examiner au cours de la session prochaine.
Pour ce qui est du FONAFEN, il est une cellule du ministère du Genre chargée de la mise en œuvre du projet d’appui à la promotion économique des veuves qui se traduit par une prise en charge des veuves, par la revalorisation des activités génératrices de revenus et par la mise en place de nouveaux mécanismes pour faciliter leur réinsertion socio économique. Il gère près de 9.485 veuves sur l’étendue de la République démocratique du Congo, renseigne la Directrice générale, Odette Biela. Depuis qu’il est sur pied (près de trois ans), 2.764 veuves ont déjà bénéficié de ses formations. La journée du 25 juin a été l’occasion propice de remettre aux dernières veuves formées des biens de première nécessité et des enveloppes pour débuter leur commerce afin de subvenir aux besoins de leurs familles.
Contact et soutien, veuillez vous adresser au FONAFEN :
Adresse :
fonafen@gmail.com
De gauche à droite : le représentant du bourgmestre de la commune de Kasa-Vubu,
la DG du FONAFEN Mme Odette Biela ; la ministre du Genre, de la famille et
de l’enfant
Mme Geneviève Inagosi Kasongo et le représentant du père
spirituel de l’église Kimbanguiste.
ci-dessous des images de la saynète sur les supplices que subissent les
veuves
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