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Serge Mumbu : « le leadership requiert le sens de responsabilité »

2013-01-16
16.01.2013
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2013-01-16
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Du 20 octobre au 10 novembre 2012, les Etats-Unis par son projet « Young African Leaders : démocratie de base et élections aux Etats-Unis »,  a convié une multitude de personnes des quatre coins du monde à assister aux élections et par ricochet à comprendre le système électoral américain. Parmi cette multitude, 11 pays africains ont répondu présents dont la RDC représentée par Serge Mumbu un digne fils du pays, Directeur général de Target Research & Consulting, une société fiable d’études de marché et sondages d’opinions. De retour au pays,  le jeune leader, soucieux de partager son expérience, certainement riche, s’est confié à mediacongo.net  à l’issue de la restitution officielle, en date du 10 Janvier 2013 à l’Université Protestante au Congo (American Corner), du voyage aux USA organisée par l’Ambassade américaine.

mediacongo.net (MCN) : un tour d’horizon de votre voyage.

Serge Mumbu (SM) : je dirai un voyage très intéressant, dans le réel sens, où mis à l’écart l’aspect « paradis sur terre » comme on le dit souvent, j’ai découvert une Amérique grande puissance qui a aussi ses problèmes, entre autres économiques. C’est un monde très réel – évidemment, on doit travailler dur pour avoir son pain quotidien. Loin de moi, l’idée d’une quelconque facilité comme le croient certains de mes frères Congolais que la manne y tombe du ciel…  Autre chose, la population américaine est très encrée dans ses valeurs. Des valeurs défendues depuis la nuit des temps par les pères fondateurs, entendez là, Abraham Lincoln et ses pairs. Ce qui élève leur niveau de patriotisme. C’est un élément qui m’a beaucoup marqué, voir un peuple prêt à tout pour la grandeur des USA dans le monde et la sauvegarde de l’intégrité territoriale. Ce ne sont pas des balivernes. C’est du vécu. Et en échangeant avec une poignée de personnes et pas des moindres, j’ai compris qu’est-ce qu’était le « patriotisme ». Loin des chants, des slogans… c’est l’essence même de la vie américaine. Même des petits enfants de la maternelle connaissent l’histoire des USA et sont fiers de leur nation.

MCN : une belle appréhension, désormais. Sur quoi a porté votre séjour ?

SM : essentiellement, sur une série de rendez-vous avec des personnalités et des représentants d’organisations dont l’opinion ne convergent toujours pas à celle du gouvernement américain. Du 20 au 27 octobre 2012, nous étions à Washington DC où nous avons échangé sur  le système politique américain notamment les notions du fédéralisme, de séparation des pouvoirs, le rôle des institutions gouvernementales nationales, des organisations politiques et institutions de défense. Du 27 au 31 octobre, à Reno au Nevada, nous avons pris connaissance du rôle des étudiants  et des universités, des médias traditionnels, des militants politiques et des activités liées à la campagne. Du 31 octobre au 3 novembre 2012, nous étions à Little Rock en Arkansas où nous nous sommes appesantis sur les partis politiques et médias sociaux, le gouvernement étatique et local, les droits civiques et l’organisation des services. Du 3 au 7 novembre 2012, c’était le tour de Miami dans l’Etat de Floride où nous avons eu à discuter sur les activités liées aux élections, les perspectives américano-haïtiennes et cubaines. Et là, à Miami, ma grande stupéfaction a été de constater la réussite de l’intégration des immigrés aux USA car ce sont les Cubains qui tenaient les postes clés de l’Etat ! Enfin, du 7 au 10 novembre 2012, nous étions à New York où on a assisté à la synthèse relative aux élections,  discuter de la politique américaine en Afrique, visité le siège des Nations unies et évalué le projet.  J’ouvre une parenthèse en ce qui concerne la politique américaine en Afrique, selon le Conseiller  du Président Obama, Harris, les Américains veulent désormais, que les Africains soient aptes à régler leurs conflits sans leur intervention, c’est comme cela qu’on observe de plus en plus que le règlement des conflits passe par les institutions régionales africaines. Au Mali par exemple, on voit plus la Cedeao et en RDC, il y a la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL).
MCN : qu’est-ce qui vous  a marqué lors de ces rencontres ?
SM : le sens élevé de la démocratie et de la tolérance m’a fortement impressionné. Tenez. Lors des campagnes électorales se déroulant dans les universités, chaque groupe battait campagne pour son candidat et en aucun moment, je dis, des heurts entre citoyens ont été constatés. Il y a une forte implication des volontaires dans les campagnes électorales (distribution des affiches, campagnes de porte à porte,…) et aussi le respect de la diversité d’opinions. Lors des soirées électorales, les candidats se rendaient hommage à la publication des résultats, selon que l’autre a perdu ou remporté. Au fait, les élections étaient simultanées. Toute l’attention n’était pas tournée vers l’élection présidentielle. En même temps, se passaient aussi les sénatoriales et les élections d’une partie de la chambre des représentants. Après ce voyage, je peux dire que je comprends mieux le système politique américain, particulièrement la notion de grands électeurs au moment où se profile l’élection présidentielle. J’ai aussi été impressionné par le respect des minorités et le fait que  la nationalité d’un individu, en soi, ne pose pas problème pour émerger aux USA.

MCN : et en ce qui touche votre travail, rien n’a filtré votre esprit quant au rôle que joue le sondage d’opinions ou encore le marketing ?

SM : bien sûr que si ! Ces deux domaines occupent une place prépondérante dans les élections américaines. Tous les hommes politiques suivent de très près les résultats des sondages d’opinions et sont entourés de stratèges en communication et Marketing pour les orienter sur les actions et discours à prononcer. J’ai par ailleurs découvert le lobbysme (pratique qui consiste à organiser un groupe de pression auprès des autorités politiques afin de défendre des intérêts économiques, professionnels…) combien c’est important. C’est un travail qui a une grande ampleur dans le pays de l’oncle Sam. Pour revenir à moi, déjà, je m’attèle à travailler différemment car nous avons compris le rôle très important de la communication dans l’accroissement du business, et surtout l’impact des nouvelles technologies, notamment les réseaux sociaux, dans la vulgarisation des messages d’une entreprise.

MCN : comment comptez-vous répercuter ce savoir autour de vous ? 

SM : vu que je ne suis pas politique, je ne peux que donner ce qui ressort de mes compétences, mon champ d’action, c’est l’étude de marché et le conseil en Marketing. Je pense qu’avant tout, je dois répandre le sens  de responsabilité à mon entourage. C’est quelque chose de très important. Le manque de responsabilité nous empêche d’aller de l’avant, autrement de percer, d’exceller dans nos domaines respectifs. Si le peuple américain est arrivé au stade où il se trouve, c’est parce que dès le bas âge, on le lui a inculqué. Et peut-être que les retombées ne seront du coup perceptibles, néanmoins, on doit commencer quelque part. Ainsi, de part notre manière de faire, nous influencerons notre entourage et ainsi de suite… Pour son développement rapide et harmonieux, l’Afrique a besoin de leaders, qui devront d’abord être des modèles pour la jeunesse et véhicules des valeurs comme le sens des responsabilités, l’amour de la patrie et la tolérance.


Remise du diplôme de participation au projet Young African Leader à Monsieur Mumbu par
 M. Sheridan BELL et Ella BUTLER du Département d’Etat (New York, le 9 Novembre 2012).


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