Politique
Dans ces conditions, il est clair que nous ne pouvons pas accompagner M. Tshisekedi dans une nouvelle imposture, et aucune personne censée ne peut accepter le fichier électoral tel que confectionné par la CENI de M. Kadima. La décision de Martin Fayulu Madidi est prise. Pas question pour le candidat à l’élection présidentielle de décembre de faire le lit à Félix Tshisekedi.
Martin Fayulu tient à un processus électoral crédible. Dans sa communication devant la presse lundi à Kinshasa, il affirme ne pas vouloir se compromettre en s’associant comme complice dans « une funeste entreprise visant le bradage de la souveraineté du peuple ». Son combat politique se résume en une phrase, a-t-il souligné : « le respect et la défense de la Constitution de la République ». Le leader de l’ECiDé rappelle que lors du dialogue inter-congolais de Sun-City, les forces vives de la nation avaient convenu de mettre en place un nouvel ordre politique fondé sur l’actuelle Constitution sur base de laquelle le peuple congolais « puisse choisir souverainement ses dirigeants, au terme des élections libres, pluralistes, démocratiques, transparentes et crédibles ».
C’est cela, selon lui, « le fondement même de la vérité des urnes : les résultats proclamés des élections doivent être conformes à ce que les électeurs ont décidé au moment du vote ». Et, dans un tel ordre politique, insiste-t-il, « il n’y a pas de place pour un deal, une tricherie ou un compromis à l’africaine ».
Un fichier électoral ne se décrète pas
Le leader de Lamuka reste constant avec lui-même. C’est pourquoi, exhorte-t-il, les électeurs doivent être des citoyens congolais bien identifiés lors d’un processus transparent d’enrôlement devant produire un fichier électoral fiable. « La fiabilité du fichier ne se décrète pas. Elle est attestée par un organisme externe compétent et indépendant, après un audit sérieux ». Décidément, Martin Fayulu tourne le dos à toute sorte de fabrique des résultats électoraux. Le président de l’ECIDÉ se désolidarise ainsi du processus électoral piloté par Denis Kadima Kazadi en raison de ses irrégularités ombrageuses. Car, estime le ténor de Lamuka, « la vie est faite de choix et de décisions ». Aussi, faut-il savoir dire NON quand il le faut. « Aujourd’hui, au regard de la gravité de la situation, nous disons NON à une parodie électorale », a proclamé Martin Fayulu Madidi.
Barrer la route à Félix Tshisekedi
Martin Fayulu soupçonne Félix Tshisekedi de vouloir à tout prix « obtenir un autre mandat frauduleux afin de changer la Constitution en rallongeant le mandat du président de la République à 7 ans », dénonce l’ex-candidat à la présidentielle de 2018. Ainsi, accuse-t-il, il (Tshisekedi) pourra rester le plus longtemps possible au pouvoir pour « parachever le projet de balkanisation de notre pays, diviser les Congolais par le tribalisme, pérenniser la corruption et brader les ressources du pays ». C’est à ces antivaleurs que Fayulu dit intelligiblement Non, estimant que la nation ne peut pas le laisser réaliser ce « macabre projet ».
Retrait total du processus électoral
Le résistant Fayulu persiste et signe. Son parti politique et lui-même ne participeront pas aux élections en République démocratique du Congo dans les conditions actuelles. « Nous annonçons à l’opinion nationale et internationale que nous avons décidé de ne pas déposer les candidatures de nos membres à tous les niveaux des élections, tant que le fichier électoral, c'est-à-dire la liste des électeurs, ne sera pas refaite dans la transparence et auditée par un cabinet extérieur compétent en la matière », a-t-il déclaré lundi devant la presse à Kinshasa. Le leader de l’ÉCIDé continue néanmoins d’exiger des élections crédibles, c’est-à-dire transparentes, impartiales, inclusives et apaisées, conformément à la Constitution de la République. Fayulu comme ses collègues opposants veulent obtenir « des élections crédibles, c’est-à-dire transparentes, impartiales, inclusives et apaisées, conformément à la Constitution de la République ».
CIME, CENCO, ECC et diaspora interpellées
Le président « élu » a invité les chefs des confessions religieuses à retirer leur confiance à un processus électoral bancal qui ne respecte aucune norme légale. « Nous demandons à nos pères spirituels, en tant que leaders de la conscience nationale, de ne pas accompagner la CENI dans la conduite d’un processus électoral fondé sur un fichier électoral fabriqué de toute pièce », a-t-il poursuivi, tout en exhortant la société civile et l’intelligentsia congolaise à « manifester leur indignation face à ce qui se trame sous nos yeux et à s’engager résolument dans l’effort pour l’avènement d’un Congo à la hauteur de sa vocation africaine ».
Le challenger de Félix Tshisekedi en 2018 demande à la diaspora congolaise de se déployer pour sensibiliser les institutions des pays de leurs résidences, mais surtout pour annoncer d’ores et déjà qu’elles ne reconnaissent pas le processus électoral non transparent et entaché d’irrégularités en République démocratique du Congo.
L’article 64 va sortir des tiroirs constitutionnels
La déclaration du président de l’ÉCIDÉ a surtout mobilisé le peuple congolais dans toute sa diversité politique et culturelle. « Nous demandons au peuple congolais de se mobiliser comme jamais auparavant et de se préparer à se soumettre au devoir de l’article 64 de notre Constitution et de s’organiser afin de ne point permettre la tenue des élections dont les résultats sont préparés en faveur de M. Félix Tshisekedi et son Union sacrée », a martelé le soldat du peuple.
Médiation africaine de sauvetage du processus électoral
Sans mâcher les mots, le chef de file de Lamuka sollicite l’implication des présidents de la SADC et celle du président Denis Sassou Ngueso de la République du Congo (Brazzaville) comme en 2016, de manière à « mettre toutes les parties prenantes congolaises ensemble afin d’introduire les correctifs nécessaires au processus et de s’accorder sur les règles du jeu électoral ». Sur cette même lancée, il a appelé la communauté internationale à se montrer sensible à la souffrance et à la dignité du peuple congolais, à soutenir sa marche irréversible vers la démocratie et l’État de droit et à « n’envoyer surtout pas, aucune mission d’observation à une parodie d’élections ». Pour Fayulu, la lutte doit s’intensifier.
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