Face au génocide rwandais, Fayulu rappelle l’holocauste congolais

Martin Fayulu s’exclame : “Congolais, réveillons-nous!”. Alors que le Rwanda commémore le génocide qui a déchiré ses communautés Tutsis, Hutus et Twa, l’opposant congolais rappelle au monde que la RDC continue à être confrontée à ce qu’il qualifie “d’holocauste”. D’ailleurs, a-t-il souligné, la tragédie congolaise est une conséquence directe de l’hécatombe rwandaise.

Le leader de l’Engagement pour la citoyenneté et le développement (ECIDÉ) dénonce l’indifférence de la communauté internationale face aux souffrances du peuple congolais. Il précise que des millions de vies sont en jeu, alors que la violence et l’instabilité continuent de ravager la région.

De ce fait, l’ex-candidat à la présidentielle de décembre 2023 estime que les Congolais ne peuvent plus rester silencieux face à cette injustice. “En ce moment où le Rwanda commémore son génocide (génocide des Tutsis, Hutus et Twa), nous rappelons qu’en RDC, un holocauste continue à se produire, un autre génocide, conséquence directe du premier. Et cela, dans l’indifférence totale de la communauté internationale. Congolais, réveillons-nous et refusons cet état des choses!”, a-t-il insisté sur X.

Accusé de soutenir le groupe rebelle M23 qui déstabilise l’est du Congo-Kinshasa, Kigali revendique son droit de se défendre et reproche à la communauté internationale de l’avoir laissé tomber pendant le génocide de 1994. Le Rwanda a entamé depuis le dimanche 7 avril 2024, la 30e commémoration du génocide.

Cet événement macabre s’est déroulé du 7 avril au 17 juillet 1994. La tragédie s’inscrit historiquement dans un projet génocidaire latent depuis plusieurs décennies, à travers plusieurs phases de massacres de masse et stratégiquement dans le refus du noyau dur de l’État rwandais de réintégrer les exilés tutsis, objet de la guerre civile rwandaise de 1990-1993.

Cette guerre, commencée en 1990, opposait le gouvernement rwandais constitué de Hutus soutenu par la France par l’opération Noroît, au Front patriotique rwandais (FPR), accusé par les autorités de vouloir imposer, par la prise du pouvoir, le retour des Tutsis exilés dans leur pays. Les accords d’Arusha, signés en août 1993, qui prévoyaient cette réintégration afin de mettre fin à la guerre, n’étaient encore que partiellement mis en œuvre à cause de la résistance du noyau dur du régime Habyarimana. L’assassinat du président rwandais le 6 avril 1994 déclenche le génocide des Tutsis par les extrémistes Hutus.

La commission indépendante d’enquête mandatée par l’ONU lors du génocide de 1994 au Rwanda estime qu’environ 800 000 Rwandais en majorité tutsi, ont perdu la vie durant ces trois mois. Ceux qui parmi les Hutus se sont montrés solidaires des Tutsis, ont été tués comme traîtres à la cause Hutus.