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Infos congo - Actualités Congo - 08 Mars 2024
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Politique

RDC : faut-il vraiment dialoguer ? Henri Mova Sakanyi oui pour Samy Badibanga non

2016-02-10
10.02.2016 , Kinshasa
2016-02-10
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C'est la grande question qui agite Tout-Kinshasa depuis que le président Kabila a annoncé l'ouverture d'un nouveau cycle de discussions, en novembre dernier. Manière de retarder le processus électoral ou garantie que les scrutins seront pour une fois apaisés ? J.A. ouvre le débat.

Samy Badibanga Président du groupe parlementaire Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et alliés et Henri Mova Sakanyi Secrétaire général du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD)

Samy Badibanga Président du groupe parlementaire Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS)

Pourquoi refuser le dialogue proposé par le gouvernement ?

Nous voulons le dialogue, mais à certaines conditions : le pouvoir doit au préalable s’engager à respecter la Constitution, en ce qui concerne notamment la durée et le nombre des mandats. Nous souhaitons également que soit nommé un médiateur neutre, qui superviserait le processus. Or ce n’est pas ce que le pouvoir propose.

La nomination par l’Union africaine d’Edem Kodjo au poste de facilitateur ne vous satisfait donc pas ?

Ce n’est pas une question de personne, mais de méthode. Pourquoi l’UA a-t-elle pris cette initiative plutôt que de s’inscrire dans la dynamique existante ? Les Nations unies avaient déjà entamé des consultations pour la mise en place d’un dialogue auquel Étienne Tshisekedi acceptait de participer.

Cela aurait permis d’inclure des partenaires, tels que les États-Unis et l’Union européenne. Alors pourquoi l’UA a-t-elle débuté un nouveau processus ? Et pourquoi ne dit-elle rien quant au respect de la Constitution et du calendrier des élections ? 

Est-il encore possible d’organiser la présidentielle dans les limites constitutionnelles, c’est-à-dire avant le mois de décembre ?

C’est à la Commission électorale nationale indépendante [Ceni] de le dire, mais, à mon humble avis, ce n’est plus possible. Il ne nous reste que trente-six semaines pour intégrer sur les listes les électeurs qui viennent d’atteindre la majorité, pour réviser complètement le fichier électoral et ensuite le publier. Et lorsque la Ceni se sera prononcée, nous devrons établir des responsabilités. N’avions-nous pas, nous, parlementaires, voté des budgets à la Ceni qui ne lui ont pas été attribués ? Je pense que le pouvoir a intentionnellement refusé d’organiser les élections.

Il est vrai que l’UDPS a été, sinon dupée, du moins occupée par ce « prédialogue » qui n’a fait que retarder les choses
Étienne Tshisekedi, le chef de l’UDPS, avait accepté un « prédialogue » avant de se rétracter. Ses atermoiements ne sont-ils pas l’une des raisons du retard qui a été pris ?

Le respect des textes et l’État de droit ont toujours été sa boussole. Il ne reviendra jamais là-dessus, et c’est heureux. Mais il est vrai que l’UDPS a été, sinon dupée, du moins occupée par ce « prédialogue » qui n’a fait que retarder les choses.

La position de l’UDPS n’est pas claire non plus sur la question du Front citoyen 2016. Le fils d’Étienne Tshisekedi, Félix, a signé la déclaration qui créait cette coalition avec d’autres leaders de la société civile et de l’opposition, mais pas le parti. Pourquoi ?

Félix Tshisekedi ne pouvait pas aller plus loin sans en référer aux instances du parti. Les discussions se poursuivent en son sein. D’ailleurs, à ce jour, l’éventualité d’une adhésion n’a pas été rejetée.

Félix a peut-être plus d’ambition et de volonté d’avancer, quand Étienne Tshisekedi a pour lui l’expérience et le recul. Étienne et Félix Tshisekedi sont-ils sur la même ligne ? On a parfois le sentiment que le parti bloque les initiatives de Félix…

Ils ont les mêmes objectifs, mais des méthodes différentes. Félix a peut-être plus d’ambition et de volonté d’avancer, quand Étienne Tshisekedi a pour lui l’expérience et le recul.

En décembre, vous et Félix Tshisekedi avez rencontré Moïse Katumbi, l’ancien gouverneur du Katanga, à Paris. L’UDPS envisage-t-elle une candidature unique ?

Moïse Katumbi fait aujourd’hui partie de l’opposition. Nous sommes d’accord avec lui sur le respect de la Constitution et sur l’alternance en 2016, et c’est cette bataille-là qu’il nous faut d’abord remporter. Il est trop tôt pour parler de candidature. Nous risquerions de tout perdre à nous diviser.

Cela étant, je crois que le temps d’un leadership individuel est révolu : la situation appelle au rassemblement. Avec une élection présidentielle à un seul tour, un accord doit être trouvé en amont.

 

Henri Mova Sakanyi Secrétaire général du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD)

Était-il vraiment nécessaire de convoquer un nouveau dialogue national, comme l’a fait le président Kabila ?

Le dialogue, c’est la seule solution pour ouvrir la voie à des élections apaisées et crédibles. Les acteurs politiques de ce pays doivent s’engager devant la nation afin que les élections ne soient pas, en RD Congo, toujours porteuses de malheurs. Souvenez-vous des premiers scrutins de notre histoire : ils nous ont conduits à la sécession du Katanga et du Kasaï, au coup d’État de septembre 1960, à l’assassinat de Lumumba… Les élections de 1965 n’ont même pas eu lieu parce qu’un coup d’État militaire a balayé les institutions après le référendum de 1964 ; la présidentielle de 2006 s’est accompagnée de violences à Kinshasa, et il y a eu encore des morts en 2011… Doit-on continuer ce cycle infernal ?

Peut-il y avoir un dialogue si l’UDPS, le principal parti d’opposition, refuse d’y participer ?

Nous voudrions que tous les Congolais qui comptent se retrouvent autour de la table, et Étienne Tshisekedi en fait partie. Toutefois, il n’est pas notre unique interlocuteur, et, même si le dialogue ne fait pas l’unanimité, nous comptons sur la présence de beaucoup de participants.

Nous voulons que tout le monde participe au dialogue, mais certains se trouvent dans une logique insurrectionnelle
Mais deux autres figures de l’opposition, Vital Kamerhe et Moïse Katumbi, ont annoncé qu’ils n’y prendraient pas part… Peut-on encore parler de pourparlers inclusifs ?

Vital Kamerhe et Moïse Katumbi sont fraîchement passés à l’opposition. Il y a des questions de posture et de communication, mais fondamentalement nos différences ne sont pas si grandes. Je vous l’ai dit : nous voulons que tout le monde participe au dialogue, mais certains se trouvent dans une logique insurrectionnelle. Ils rêvent d’un scénario à la burkinabè et pensent qu’ils peuvent conquérir le pouvoir après trois jours d’insurrection. Tant qu’ils croiront qu’ils ont le monopole de la rue, ils ne s’assagiront pas et ne feront pas preuve de responsabilité. Peut-être faudra-t-il une démonstration de force pour qu’ils reviennent à la raison.

De toutes les façons, les Congolais finiront par dialoguer. Mais faut-il discuter avant ou après qu’il y a eu des clashs ou des morts ? Nous ne souhaitons pas en arriver là. Si les Burundais avaient discuté plus tôt, le pays ne serait pas dans la situation où il est aujourd’hui.

Finalement, tous ces désaccords ne favorisent-ils pas un « glissement » du calendrier électoral ?

Pourquoi ce mot terrorise-t-il tant les gens ? Ce qui serait dangereux, c’est une glissade. Parler de « glissement » n’est pas péjoratif ; il faut voir cela comme un compromis qui peut permettre de bien organiser les élections. Le temps n’est pas le facteur le plus important si nous voulons avoir des scrutins crédibles.

"Je précise que le dialogue n’a pas vocation à changer la Constitution"


Est-il encore possible d’organiser la présidentielle dans les délais ?

Voilà la question à laquelle, en premier lieu, le dialogue inclusif doit apporter une réponse. Je précise que le dialogue n’a pas vocation à changer la Constitution. Il n’est ni une constituante ni une instance référendaire.

En 2006, Joseph Kabila a été le premier président élu démocratiquement en RD Congo. Ne pourrait-il pas être aussi le premier chef de l’État congolais à passer pacifiquement la main ?

Et pourquoi pas ! C’est dans l’ordre des choses. Et ceux qui veulent que cela arrive feraient donc mieux de participer au dialogue, pour que les choses s’organisent dès maintenant. Cela parachèvera le processus démocratique que Joseph Kabila a lui-même lancé.

Pierre Boisselet et Trésor Kibangula
Jeune Afrique
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Pascal G. Nkita @AJ2GH94   Message  - Publié le 10.02.2016 à 16:56
Le dialogue est inopportun pcq toutes les institutions de la république fonctionnent en bonne et due forme et aucune d'elles n'est défaillante. Mr Mova doit être honnête et nous dire où sont passés les économies en prévision des élections de 2016, depuis le gouvernement Matata 1. Il y a eu un budget pour ces scrutins que Mr Mova nous explique. Le PPRD dont il est le patron et la MP ne veulent pas des élections. Si en 2006 et 2011 il y a eu des problèmes c'est parce que ces élections n'avaient pas traduit la vérité des urnes, Mr Mova et son camp en son responsable.

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