Société
Il n’est plus sécurisant d’emprunter seul un taxi avec déjà à bord trois ou quatre passagers, non compris le chauffeur. Cet alarmant constat est celui que font depuis belle lurette, des hommes et des femmes, victimes de braquages. Si quelques uns ont porté plainte à la police, les autres sont hésitants, dès qu’ils n’ont pas prélevé les immatriculations de ces véhicules, ni les marques. Pire, pendant leurs agressions, ils n’ont pas pu aussi retenir les visages des malfaiteurs. Tout se passant dans l’obscurité, il leur était imprudent de résister à ces bandits souvent armés et dotés de la gâchette facile. Quelques témoignages des victimes encore traumatisées relatent ci-dessous ces agressions.
Debout avec une foule des gens à l’arrêt Kintambo-Magasins, une dame attend un samedi soir, un moyen de transport pour le quartier Kinsuka. Il est 23 heures. Les bus se font rares et les quelques taxis qui viennent débarquer leurs passagers, sont immédiatement pris d’assaut par des clients plus agiles. Une voiture dépasse la foule pour aller s’arrêter une centaine de mètres plus. Les plus rapides courent, mais le chauffeur a semblé se soucier pour la dame élégamment vêtue et parée de bijoux, un gros sac en cuir tanné pendant à son épaule droite. C’est elle qui sera acceptée d’embarquer.
A bord, Mme Winu a trouvé un passager à côté du chauffeur et trois autres derrière. Pas une femme. Cela l’a tiqué quand au cours du trajet et avant d’atteindre le virage qui mène vers Mont Ngaliema, un passager présente le groupe. – Maman, ne paniquez pas ! Nous sommes des agents et notre mission est de contrôler les sacs parce qu’il ressort que de nombreuses armes sont entrées à Kinshasa. Juste un contrôle de votre sac et s’il n’y a rien, on va le restituer !
Ainsi rassurée, Mme Winu remet à un braqueur qui le transmet à son comparse assis à côté du conducteur. Pendant la fouille, on la distrait avec une sorte d’interrogatoire du genre « que fais-tu dans la vie ? Quel est ton parti politique ? Où vas-tu à cette heure ? Quelle est ta commune de résidence ? » Moins de dix minutes, le sac en cuir est restitué à la dame. On la remercie pour avoir facilité la tâche à l’équipe et on la débarque avec pour recommandation de rentrer immédiatement chez elle, car il y a de nombreux bandits dans la ville.
Tremblotante de peur, la jeune dame rentre à pied à l’arrêt et prend la résolution d’aller passer la nuit chez sa cousine à Bandalungwa. Les bandits avaient soutiré de son sac, trois téléphones androïd, un porte-monnaie contenant 500 dollars, 100 Euros et 25.000 FC congolais. Il est minuit passé sur le boulevard Lumumba. Une autre dame, également victime de ce genre de braquage, attendait un taxi à l’arrêt de bus du quartier 1 à l’entrée Ndjili. Destination ? Rond-point Victoire à Matonge. Une voiture s’immobilise près d’elle. Le chauffeur lui ouvre la portière et lui dit de monter. Sans se faire prier deux fois, elle embarque et ne s’intéresse pas aux passagers trouvés à bord. Vers la 17 ème rue Limete, la voiture s’arrête. Qu’est-ce qu’il y a chauffeur, est-ce une panne ? demande-t-elle. Un gaillard lui exhibe son arme et lui demande de se tenir tranquille si elle ne tient pas à mourir. Deux bandits se chargent de la dépouiller de ses bijoux et de son sac. Elle a beau pleurer pour qu’on lui laisse ses téléphones, car elle ne saura joindre personne. Personne ne l’écouté. Les bandits intraitables lui ordonnent de sortir et de courir sans regarder derrière et sans crier. Elle obtempère. Des centaines de mètres plus loin, elle est essoufflée. Soudain, elle se met au bord de la chaussée. Une voiture stationne. Un coup d’œil à bord, elle est rassurée par la présence de deux femmes et demande à être secourue. Embarquée, elle va raconter sa mésaventure, non sans verser des larmes.
Sur la route des Poids lourds, fin décembre dernier, M. Onokoko revenait d’une visite familiale à Kingabwa. Les taxis bondés de passagers le dépassent. Comme une voiture s’est arrêtée près de lui, il en a profité pour solliciter d’être acheminé à la Gare centrale de Kinshasa. Un passager accède à sa demande en lui signalant qu’ils feront escale devant la Bralima pour déposer un surveillant. Au cours de ce trajet, seule la radio de bord émet de la musique. Parvenu sous le pont de la brasserie, l’endroit est obscur et le fameux passager exige que l’équipe exécute la mission. Fouillez-le de fond en comble ! Ne lui laissez que ses habits ! Sur le champ, Onokoko réalise qu’il est entre les mains des bandits. Après la fouille, il est débarqué et la voiture est rentrée par la route des Poids lourds vers le Pont Matete. Il avait perdu un téléphone et 17.000 FC, ainsi 1.200 dollars de garantie locative.
Aujourd’hui, à la suite de cette recrudescence des agressions, des gens préfèrent les bus en commun ou les mini-bus.
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