Provinces
« Le conflit entre Hema et Lendu en Ituri est une instrumentalisation et une manipulation », a déclaré Mgr Dieudonné Uringi, évêque du diocèse de Bunia. Pour lui, ces tueries sont loin d'être un problème intercommunautaire ou un conflit etnique.
« Chez nous en Ituri, il n'est pas question de conflit ou de guerre ethnique ou interethnique. » Dieudonné Uringi, l'évêque du diocèse de Bunia, a fait cette déclaration à l'assemblée provinciale épiscopale de Kisangani. Il a affirmé qu'« il y a instrumentalisation et manipulation ».
La preuve, selon le prélat : les jeunes qui s'attaquent aux autres sont presque tous équipés en moyens de communication, ils ont de l'argent, ils sont organisés. Donc « il y a des mains invisibles qui les manipulent », a conclu l'évêque de Bunia. Mgr Dieudonné Uringi a avoué cependant sa difficulté de dire qui sont exactement ses acteurs qui agissent dans l'ombre et pour quelle cause ils le font. Pour lui, il faut chercher ailleurs les raisons de ce nouveau conflit qui oppose Hema et Lendu à Djugu depuis fin décembre 2017.
Plus d'une trentaine de personnes ont été tuées depuis le 1er mars dans des conflits intercommunautaires qui opposent Hema et Lendu à Djugu, dans la province congolaise de l'Ituri.
Une vérité qui dérange ?
Pour leur part, l'armée et la police sont accusées d'inefficacité par la société civile. L'abbé Alfred Ndrabu Buju, directeur de l'ONG catholique Caritas à Bunia – qui dénombre 49 victimes lors de cette dernière attaque – dénonce le manque de réaction des autorités et notamment de la justice : « Cela fait un mois que cela dure. Des gens ont été arrêtés sur le champ de bataille. Bien sûr, ce ne sont que de pauvres petits exécutants. Mais si on les écoutait, cela pourrait aider à remonter la chaîne pour savoir qui sont les commanditaires. La population s'attendait à ce qu'ils soient jugés publiquement. Mais jusqu'à ce jour, depuis que les hostilités se déroulent, nous avons l'impression que la justice ne fait pas son travail. Peut-être qu'on ne voudrait pas que la vérité sorte ? Les assaillants ont cité des noms, qui pourraient peut-être déranger. Est-ce que ce sont de hautes personnalités. Et nous, comme prêtres, nous voulons interpeller les autorités pour qu'ils jouent leur rôle. »
Mais le gouverneur de l'Ituri Abdalh Pene Mbaka joint au téléphone par RFI, se défend de ces accusations d'inertie : « Nous sommes en train d'y travailler. Les forces de sécurité sont déployées sur l'ensemble du territoire de Djugu. Nous allons petit à petit nous employer à décourager tous ces malfaiteurs. Il y a des arrestations, et ceux qui se sont rendus coupables de tels ou tels actes ne resteront pas impunis. Une commission essaie d'approfondir et de documenter davantage leurs actes, afin qu'ils rapidement amener devant leur juge. Des chambres foraines et des tribunaux itinérants seront organisés afin que ces criminels répondent de leurs actes. »
Ces mêmes autorités viennent de demander à la population de dénoncer « là où se cachent ces renégats qui sèment la désolation au sein de la population », selon les termes du porte-parole militaire de l'Ituri.
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