Politique
Toute une session budgétaire sacrifiée sur l’autel de la longue attente du Gouvernement de cohésion nationale. A vingt-quatre jours de la clôture de la session ordinaire de septembre 2013, le dépôt du projet de budget de l’Etat pour l’exercice 2014 ne figure toujours pas à l’ordre du jour d’une session pourtant budgétaire par essence. Jusqu’hier mercredi, le Gouvernement Matata, réputé démissionnaire et chargé d’expédier les affaires courantes, n’a toujours pas déposé son projet de loi des finances au bureau de l’Assemblée nationale. Du coup, les députés nationaux, très attentifs à l’annonce du nouveau Gouvernement, sont réduits à des plénières de témoignages.
Dans un pays où presque, tous les acteurs politiques sont candidats à tout, il n’y a rien de surprenant. Car, si, sous d’autres cieux, un élu du peuple n’envie pas un ministre parce qu’il doit le contrôler au nom de la bonne gouvernance, en Rd Congo, rares sont les députés tant nationaux que provinciaux qui n’ont rien à envier à in ministre. Bien au contraire, la plupart des députés congolais rêvent d’accéder aux affaires, c’est-à-dire d’être des ministres pour gérer … les fonds de l’Etat. Ce qui cache mal l’intention de s’en régaler. C’est de la sorte qu’à chaque fois qu’un remue-ménage est annoncé au Gouvernement, les candidatures ou ce qui en fait office en tout cas fusent de partout.
Avec l’annonce du Gouvernement de cohésion nationale, nombre de députés nationaux tant de la Majorité présidentielle que de l’Opposition s’activent soit publiquement soit en privé. Objectif, voir dans quelle mesure faire partie de l’Exécutif attendu. Du coup, certains d’entre ces élus se découvrent même la vocation d’expert juste pour tenter de se taper assez de chances pour figurer au sein du futur Gouvernement. Faute de projet de budget à examiner, donc avec la faveur d’une baisse de régime dans leur hémicycle et encouragés par la longue attente du Gouvernement, ils semblent plus intéressés par le passage du Législatif à l’Exécutif. C’est dire simplement que les enjeux sont de taille.
Là où, après la clôture des travaux des Concertations nationales, l’opinion pensait que les choses iraient plus vite, c’est tout le contraire qui est observé. Car, à quelques jours du mois de décembre, rien ne renseigne encore sur une nomination imminente du Premier ministre et de tous les autres membres du nouvel Exécutif national. L’attente se poursuit donc et les différents pronostics ont largement dépassé leurs limites. Il ne reste plus qu’à croiser les bras en attendant l’ouragan annoncé.
VERS L’OPTION CREDITS PROVISOIRES
A moins d’un mois de la clôture, le 15 décembre prochain, de la session ordinaire de septembre, tout indique que l’examen du projet de budget ne sera plus à l’ordre du jour. D’abord, même le nom du futur Premier ministre n’est pas encore connu. Or, conformément à la loi, après sa nomination, le Premier ministre devra composer son équipe avec l’accord du chef de l’Etat. Cette étape peut s’étendre sur plusieurs jours jusqu’à la fin de l’année. De plus, l’examen du budget ne se limite pas seulement à l’Assemblée nationale, mais il se poursuit au Sénat jusqu’à ce que les deux chambres harmonisent ou qu’en cas de désaccord la chambre basse l’emporte. Le chef de l’Etat devra promulguer le budget à la fin de l’année.
Ce qui ne peut plus se faire avec le temps qui reste actuellement. Tout compte-fait, après son entrée en fonction, le Gouvernement de cohésion nationale devra bénéficier des crédits provisoires pour son fonctionnement, en attendant qu’une session extraordinaire statue sur le projet de budget pour l’exercice 2014. C’est finalement vers fin février ou en mars 2014 que la RDC pourra disposer d’un budget. Sauf si le Gouvernement concédait une session parlementaire extraordinaire. La longue attente du Gouvernement de cohésion nationale aura ainsi occasionné, à son tour, la longue attente du budget de l’Etat pour l’exercice 2014.
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