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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 02 mai 2024
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Olivier Kayomo, l’homme aux multiples casquettes

2009-05-24
24.05.2009
Interviews
2009-05-24
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Olivier Kayomo bouillonne de motivation et d'idées mais en politique, ces deux éléments ne suffisent pas pour devenir quelqu'un de crédible. Il en faut davantage pour susciter l'intérêt du public mais surtout pour le maintenir. Et quand on est plus connu en tant que comédien, le défi est double voire triple. Heureusement, cela Olivier l'a bien compris. C'est pourquoi, ce jeune belge d'origine congolaise bouillonne également d'exemples, d'actions concrètes et de discours. A dire vrai, un tel dynamisme se dégage de sa personne qu'on ne peut y rester insensible. Et que cette énergie nous irrite ou nous fasse sourire, elle a au moins le mérite de nous interpeller.

" Yes we can " clamait Barack Obama. " Yes we can too " rétorque le candidat bruxellois aux élections régionales belges de juin 2009. Parce que tout comme le Président des Etats-Unis, Olivier est convaincu que les citoyens peuvent changer le cours des choses. Et quand le comédien commence à parler, les mots vont dans tous les sens, les phrases s'enchaînent à tel point qu'on perd parfois le fil de ses idées. D'ailleurs, on se croirait presque à une représentation théâtrale. Sauf que son texte, il ne l'a pas appris par cœur, il nous parle avec ses tripes. Et, aujourd'hui, ce n'est pas en tant qu'artiste qu'il répond à nos questions mais bien en tant que citoyen belge engagé politiquement. Loin d'être incompatible, ces deux casquettes il les assume pleinement. Tout comme son identité belgo-congolaise et son combat bruxellois-africain. Mesdames et messieurs le rideau est levé !

Olivier Kayomo, vous êtes metteur en scène, conteur et coordinateur de la troupe " Les Piroguiers "(basée en Belgique) depuis 2002. A votre actif, vous comptez de nombreuses pièces de théâtre comme le Procès de Lucifer, le Testament ou encore Une saison au Congo. Pourquoi vous lancez-vous dans la politique aujourd'hui, alors que vous pourriez faire passer des messages intéressants, et peut-être plus puissants, au travers vos pièces ou vos écrits par exemple ?

Mon combat culturel nous a fait honneur et tant mieux. Maintenant, il y a d'autres combats dans lesquels on peut véritablement faire avancer les choses sur le plan politique. Vous savez, le leadership politique est souvent plus écouté et davantage capable de fédérer les masses. Il y a des luttes qui ne se gagnent que dans ce domaine là, surtout d'un point de vue symbolique. Maintenant, il y a des risques, c'est certain, et faire une campagne n'est pas donner à tout le monde, mais je suis convaincu qu'on peut vraiment bouger des montagnes. En moi, ça bouillonne et il faut bien se lancer un jour quitte à se prendre des coups par la suite.

Pensez-vous, justement, que le fait d'être comédien vous aide dans cette démarche ?

Bien-sûr ! Le théâtre m'aide même si j'ai quelque peu mis cette activité en suspens pour des raisons évidentes. Mais il y a d'autres éléments qui m'aident comme par exemple ma culture, mon histoire, les proverbes africains…


" L'Afrique est mon berceau, Bruxelles est ma mère adoptive et les deux font partie de moi ". Que voulez-vous dire par-là ?

Cette phrase résume à elle seule l'essence de mon engagement. Je suis né en Afrique et plus précisément en République Démocratique du Congo. J'y ai passé toute mon enfance et je suis arrivé sur le sol belge à l'âge de 20 ans. Aujourd'hui, j'en ai 35, faites le calcul ; cela fait un peu plus de la moitié de ma vie passée là-bas et l'autre moitié ici en Belgique. Je suis fière de ma double identité car elle constitue un atout, une force inébranlable. Je me bats pour les Bruxellois avec un clin d'œil pour la composante (= communauté) africaine.

Parlez-nous de votre livre " Appellation d'origine africaine " paru en décembre 2008.

Mon bouquin est une lecture de Bruxelles avec des lunettes africaines. Le titre du livre réfère à toute l'Afrique noire car cela n'a pas de sens de restructurer uniquement la communauté congolaise. L'Afrique toute entière a besoin d'initiatives. On ne peut pas relever ce continent si on est pas structuré et organisé ici. Je ne suis pas forcément d'accord avec nos gouvernements mais les critiques seules ne servent à rien. Il faut lancer des pistes, c'est l'émulation, nous devons nous lever et agir. Mais mon livre est aussi un témoignage. Au fil des pages, je reviens sur mon parcours de migrant citoyen et sur celui de la migration africaine en générale. J'amène aussi des propositions et des réflexions pour un sursaut culturel, pour une visibilité africaine. Mais ce livre, je l'ai fait avant tout pour mon fils afin qu'il connaisse son histoire car quand on sait d'où on vient, on sait où on va.

En somme, ce livre est un peu un préambule à votre entrée en politique. Justement, pouvez vous nous en dire davantage sur Pro Bruxsel, le parti dans lequel vous figurez.

Premièrement, il s'agit du premier parti bilingue et acommunautaire à Bruxelles. Mon parti Pro Bruxsel a un message fort, un message fédérateur pour tous les Bruxellois. Il faut que ça change à Bruxelles et la multiculturalité bruxelloise est un atout pour ce changement. Pro Bruxsel veut que l'on dise STOP aux débats stériles et communautaristes entre partis néerlandophones et francophones. Il faut résoudre les vrais problèmes des gens, le logement, l'emploi, la scolarité de nos enfants etc... Savez-vous qu'à Bruxelles il y a 28.000 familles qui attendent un logement décent et qu'à côté de cela il existe 1 millions de mètre carré soit 26.000 logements inoccupés car totalement délabrés? Au lieu d'inonder la ville avec des travaux des trottoirs, il serait plus judicieux de réhabiliter tous les bâtiments abandonnés à Bruxelles. C'est là la priorité pour les citoyens! A Bruxelles il y a 20% des chômeurs et dans ces 20%, près de 80% de ces chômeurs ne sont pas bilingues. Pour réduire ce chiffre à la baisse, nous préconisons un enseignement bilingue dès le bas à âge afin de donner la même chance à tous les enfants bruxellois. Il faut redorer le blason de Bruxelles afin que la capitale de l'Europe brille de toutes ses facettes.
Deuxièmement, mes propositions de changement en direction de la composante africaine sont une attente réelle car ces idées simples viennent de l'observation et de l'écoute des africains de Bruxelles qui veulent réorganiser notre composante Afro-Bruxelloise sous l'impulsion d'un leadership responsable. Et comme aucun des élu afro-Bruxellois n'a pu apporter une réflexion, une proposition concrète depuis toutes ces années avec les partis traditionnels, il est temps pour une nouvelle génération des Afro-Bruxellois de présider aux destinées de notre composante et de la nouvelle Bruxelles, au sein d'un nouveau mouvement, véritablement multicuturel. Nous voulons mobiliser les gens autour des valeurs, des idées nouvelles pour un avenir radieux et ensemble, autour de la richesse de notre diversité culturelle. Le changement est un risque positif qu'il faut prendre car qui ne risque rien n'a rien, n'est-ce pas?

Mais concrètement, que proposez-vous ?

En pratique, je suis candidat numéro 9 parce que je propose 9 propositions et je viens avec de la nouveauté. Ma démarche est toujours double, je milite pour Bruxelles et pour la composante africaine. Pour Bruxelles, je propose comme je vous l'ai dit, le réaménagement des logements insalubres, l'enseignement bilingue dès le bas-âge, la création des antennes d'écoles de devoirs pour nos jeunes. Je me bats également pour que la capitale soit traitée comme une région à part entière et non comme une sous-région. Il faudrait, par exemple, que le précompte professionnel soit payé sous le lieu de travail. Pour la composante africaine, je lance comme piste la Convocation des Etats généraux de la jeunesse africaine. Cette grande table ronde me tient vraiment à cœur. Je propose également à long terme la création d'une maison de la culture africaine et l'élaboration d'un guide touristique pour le quartier Matongé. Voici quelques-unes de mes propositions concrètes.

Aujourd'hui, qu'est-ce qui vous motive ? D'où vous vient cette force ?

Je regarde les miens, là où je vis et je me dis " Il est temps de faire quelque chose ". Je sens en moi une vision, une réflexion qui peut aider à redynamiser Bruxelles et sa composante africaine. Mon combat est un combat citoyen et pas du tout communautaire.

Votre slogan " Osons le changement " s'inspire de celui de Barack Obama. En toute franchise, est-ce une coïncidence ou un pur hasard ?

Vous dire que ce qui s'est passé avec Obama ne nous pousse pas en avant serait faux. Mais cette volonté de changement m'a toujours habité. Il est vrai que l'arrivée d'Obama a réveillé un peu l'acteur citoyen qui somnolait en moi. Alors oui, je me lève pour que les vagues du changement soulevées par le président des Etats-Unis puissent aussi touchées les côtes européennes.

Tout au long de l'interview, vous avez souvent évoqué les jeunes, et à ce propos, vous dites une phrase très éloquente " Quand un arbre tombe, on l'entend ; quand une forêt pousse, pas un bruit ". Croyez- vous encore en la jeunesse?

Bien-sûr! Les jeunes représentent l'avenir! A ce titre, ils ont grandement besoin d'être écoutés, encouragés et valorisés.
La délinquance juvénile est un réel problème qui concerne une partie de la jeunesse mais la majorité des jeunes ne sont pas des délinquants ; la majorité est évoluée, travaille et étudie. Malheureusement, on met souvent en avant les méfaits commis par la mauvaise graine et on ne relate pas suffisamment les exploits de nos jeunes.
J'ai envie de dire qu'il n'y a pas de sots métiers, les forces vives c'est tout le monde. Parce que c'est tous ensemble que nous allons nous en sortir ou tous ensemble que nous mourons.

Le mot de la fin

Levons- nous, il est temps de changer. Je me présente comme candidat député bruxellois parce que comme le disait Ché Guévara " Je suis réaliste et j'exige l'impossible ". J'en appel à un éveil des consciences et je me présente dans l'idée de pouvoir hisser mes concitoyens vers le haut. Venez-nous rejoindre et faisons quelque chose de nous.


Contact Olivier Kayomo
Tèl : + 32 (0) 473 20 37 38
kayolivier@hotmail.com
okayomo.probruxsel.blogspot.com
www.probruxsel.be


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