Provinces
Le 17 avril, s’ouvrait dans la province le Programme de désarmement, démobilisation et relèvement communautaire et stabilisation, le PDDRCS. Les autorités nationales espèrent ainsi réduire la nuisance de la dizaine de groupes armés présents en Ituri. Certains ont déjà déposé les armes, mais l’essentiel des combattants sont restés sur le terrain et commettent toujours des exactions.
Ils sont environ une centaine à être passés sous la tente installée en brousse à une dizaine de kilomètres de Bunia, la capitale régionale. Là-bas, les combattants ont déposé leurs armes scellées dans une malle en fer et répondu à des questions d’identification.
C’est le cas de Suprême, le chef d’une des deux factions des F-PIC, les Forces patriotiques et intégrationnistes du Congo, qui s’exprime via son porte-parole. « Nous sommes fatigués de rester dans la brousse », déclare-t-il. « On se tue entre nous, nous, les frères. On menace toujours. On n'a pas trouvé de choses qui vont nous aider à aimer. On a détruit, même avec ce mouvement. »
La reconnaissance des exactions commises
D’autres combattants, qui appartiennent à la Codeco, la Coopérative pour le développement du Congo, avaient déjà décidé de quitter la brousse avant la mise en place de ce programme. Le général autoproclamé d’une des factions de la Codeco, Songa Mbele, reconnaît les exactions commises.
« Quand je suis entrée dans le mouvement, j’ai trouvé que les objectifs de ce mouvement ne correspondaient pas à sa vision », explique Songa Mbele. « Les chefs ont commencé à nous envoyer attaquer à la population, tué, pillé et pourtant ce mouvement était créé sous forme d’une église. Le nom même « Codeco » qui veut dire Coopérative pour le développement du Congo. »
« On n'a jamais vu d'actions... »
Si ce programme doit favoriser un retour à la vie civile, certains espèrent tout de même une intégration dans l’armée, comme ce fut le cas pour d’autres anciens rebelles. Pour l’heure, les exactions continuent, rappelle Dieudonné Lossa, président de la société civile, malgré l’état de siège, le système sécuritaire spécial qui donne plus de pouvoir à l’armée.
« Tous les moyens étaient mis à la disposition de l'état de siège, selon les dires des autorités de ce pays. Mais sur le terrain, on n'a jamais vu des actions, des opérations engagées contre les groupes armés sur le terrain », déplore Dieudonné Lossa. « Qu'est-ce qui peut nous convaincre que l'état de siège était venu justement résoudre ces problèmes ou bien mettre fin à l'existence des groupes armés ? »
Selon Caritas, une ONG proche de l’Église catholique, depuis janvier, plus de 400 civils ont été tués en Ituri.
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