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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
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Afrique

Guerre en Ukraine : la détresse d'étudiants africains livrés à eux-mêmes

2022-02-28
28.02.2022
Monde
2022-02-28
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En Ukraine, des étudiants africains vivent la guerre au rythme des Ukrainiens. Ils sont nombreux à être sans nouvelle de leurs ambassades. Isolés, sans plan d'évacuation ni numéro d'urgence à contacter, ils vivent très mal la situation et appellent leurs gouvernements à organiser leur rapatriement. Témoignages dans les villes de Kharkiv et de Loutsk.

« Nous ne recevons aucune information, aucune directive. Tout ce que j’ai comme réconfort, c’est mon papa et ma maman qui m’appellent. »

À 23 ans, Lilian se sent bien seul dans son appartement de la grande ville industrielle de Kharkiv. La ville n’est pas tombée aux mains des troupes russes, mais des combats intenses se poursuivent dans la zone, selon le Pentagone. Comme de nombreux étudiants africains, Lilian n’a reçu aucun signe de la part des autorités camerounaises depuis le début de l’invasion russe. 

« Je me sens isolé parce que je n’ai aucune nouvelle de mon ambassade».

Lilian, étudiant camerounais de 23 ans à Kharkiv, en Ukraine

Depuis deux jours, le quotidien de l’étudiant camerounais en master de management s’est transformé en cauchemar. Dans la nuit de mercredi à jeudi, à 4 heures du matin, le tremblement des vitres de son immeuble et les bombardements le tirent de son sommeil.

« Avant ça, tout était calme. On ne savait pas que l’on pouvait se réveiller comme ça, du jour au lendemain, avec la boule au ventre », explique Lilian, la voix monocorde. 

Pour tromper l’angoisse de l'isolement, le jeune homme a proposé à l’un de ses amis camerounais de quitter sa chambre étudiante pour venir vivre avec lui. 

« Il est venu avec moi car c’est mieux qu’être seul », explique-t-il. 

Depuis deux jours, les deux amis ont dû s’adapter au danger imminent. Faute de pouvoir fermer l’oeil la nuit, ils profitent des moments d’accalmie, dans la journée, pour pouvoir se reposer un peu. À la moindre sirène, les jeunes hommes « courent » dans le sous-sol du bâtiment. C’est là qu’ils ont décidé de passer toutes leurs nuits. 

« Les gares et les banques sont fermées, les métros sont à l’arrêt, les bus aussi. Les bombardements se déroulent à une extrémité de la ville. Cela fait deux jours que des gens dorment dans les métros », décrit Lilian. 

À 23 ans, l’étudiant camerounais est réaliste. « Mes parents ont peur pour moi, j’ai peur aussi. On ne sait pas de quoi sera fait le lendemain. Après m’être fait réveiller par des bombardements, je m’attends à peu près à tout », argue-t-il. 

Ce qu'attend le ressortissant camerounais, c’est un plan d’évacuation de la part de son pays. 

« Je ne demande pas de l’aide gratuite. Je peux me payer un billet d’avion pour me rendre au Cameroun. Mais sans communication ni plan d’ évacuation, je suis livré à moi-même ici.»

Amadou, un étudiant sénégalais de 32 ans, a lui reçu un mail de la part de son ambassade située en Pologne. 

« Au début, je me sentais isolé. Mais jeudi soir, dans la nuit, nous avons reçu un mail venant de l’ambassade du Sénégal en Pologne. Elle a demandé à ceux souhaitant rentrer au Sénégal, de franchir la frontière polonaise. C’est la seule alternative actuellement ».

Sur un groupe de conversation WhatsApp, des étudiants africains de toutes les nationalités s’échangent conseils et expériences par centaines de messages. Tous souhaitent sortir du pays mais dans la plupart des villes ukrainiennes, louer une voiture ou trouver un taxi est devenu un véritable « parcours du combattant ».


"Les prix qui ne dépassaient pas les 25 dollars atteignent maintenant les 1.000 dollars pour voyager de Kiev à Varsovie".

Amadou, étudiant sénégalais de 32 ans à Loutsk, en Ukraine 

L'étudiant en master de tourisme le confirme lui-même. Il cherche aussi à quitter Loutsk. La ville n’est pas très loin de la frontière polonaise, mais il attend un ami pour entreprendre son périple. Ce dernier habitait à Kiev et a eu du mal à trouver un transport. Les prix ont explosé.

« Trouver un transport, c’est le plus grand souci actuellement. Les prix qui ne dépassaient pas les 25 dollars atteignent maintenant les 1.000 dollars pour voyager de Kiev à Varsovie », explique l’étudiant sénégalais.

Son ami est finalement parvenu à quitter la capitale pour Lviv, mais ce dernier ne trouve pas le moyen de se rendre à Loutsk. Il n’a plus donné de nouvelles à Amadou depuis un jour. Son portable est éteint. 

« Loutsk est un peu plus sûre que les autres villes. Il n’y a pas d’affrontements ici donc les gens viennent. Comme à Lviv, Rivne… »

Amadou a 32 ans. L'étudiant sénégalais est à Loutsk, en Ukraine. 
@AmadouDiallo

Malgré un calme apparent, les sirènes retentissent plusieurs fois par jour dans la ville. 

« C’est difficile de dormir. Les sirènes n’arrêtent pas de retentir. Quand je les entends, je me précipite, je cours pour trouver un abri. C’est la psychose. Les supermarchés, les banques, les pharmacies sont prises d’assaut. Il y a des pénuries pour tout », explique Amadou. 

Natif de Bakel, à l'est du Sénégal près de la frontière avec la Mauritanie et le Mali, Amadou n'a qu'une idée en tête, partir. 

« Tout ce que je désire, c’est rentrer chez moi. Ou au moins franchir la frontière polonaise et me rendre dans l’espace Schengen pour être un peu plus protégé », dit-il.  

"Il y a de la peur, de l’angoisse, de la fatigue. Parfois, l’information n’est pas claire, on ne comprend pas ce que l’on doit faire, la langue ukrainienne n’est pas facile à comprendre pour tout le monde. Il faut vraiment vivre en Ukraine pour comprendre ce qu’il se passe ici. Je n’ai pas vraiment les mots", confesse Amadou. 


"Je n’ai pas été là-bas mais j’ai entendu qu’ils nous traitent différemment et qu’ils séparent les Ukrainiens des étrangers. Ça nous fait peur".

Amadou, étudiant sénégalais de 32 ans à Loutsk, en Ukraine 

Il lance aussi un appel aux autorités sénégalaises. Il a peut-être été contacté par son ambassade en Pologne, mais il n’est pas rassuré par le passage de la frontière polonaise. L’inconnu l’effraie. D’autant que des rumeurs circulent sur les réseaux sociaux et dans les différents groupes de conversations observés.

« Le problème en Pologne, c’est que beaucoup de monde cherche déjà à traverser la frontière. Nous ne savons donc pas quand nous serons autorisés à la franchir une fois sur place, et quel sort nous sera réservé. Je n’ai pas été là-bas mais j’ai entendu qu’ils nous traitent différemment et qu’ils séparent les Ukrainiens des étrangers. Ça nous fait peur, on ne sait pas quel sort nous attend en Pologne. Je veux que les autorités nous récupèrent une fois la frontière passée, qu’ils organisent notre rapatriement ou qu’ils nous trouvent un abri là-bas », déclare Amadou.

Sa peur est partagée par de nombreux expatriés africains résidant en Ukraine. Tous lancent un appel à leurs gouvernements pour organiser leur rapatriement.

Séraphine Charpentier
TV5 / MCP, via mediacongo.net
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Salima @TTYVYQL   Message  - Publié le 28.02.2022 à 11:42
... pour les africains en ukraine. Ces états comme l'Ukraine qui offrent ces étudiants l'opportunité d'étudier sur leurs territoires devraient souscrire à un code d'éthique et sécurité en cas de force majeure.

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Salima @TTYVYQL   Message  - Publié le 28.02.2022 à 11:38
L'inde a parlé au président russe putin pour sécuriser ses 16 milles ressortissants étudiant en ukraine et leurs missions diplomates en Pologne etc sont en pleine œuvre pour faire traverser la frontière à leurs ressortissants. Peut-être, on espère, que tous les gouvernements africains y compris l'état congolais sont aussi à l'œuvre dans ce sens. Il faut toujours craindre les racistes et nationalistes désespérés ukrainiens qui cherchent à couvrir les russes de plus en plus d'oprobe et qui peuvent massacrer les pauvres étrangers, noirs en occurrence et, aidés par la presse occidentale anti-russes mettre cela sur le dos de putin et les russes. C'est cela le grand danger pour les africains en ukraine.

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Caleb @JKOTX35   Message  - Publié le 28.02.2022 à 10:45
Kiadi vraiment

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Aurore @P2AY2IV   Message  - Publié le 28.02.2022 à 10:35
Que dit la Diplomatie RD Congolaise pour les étudiants congolais coincés en Ukraine ? Quel en est le plan d'évacuation ?

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