Société
36 ans d’âge, licencié en architecture à l’Institut national du bâtiment et des travaux publics (Inbtp) depuis 8 ans, Félix Nzola fait partie des nombreux sans emplois que compte la Republique démocratique du Congo.
Après ses multiples sollicitations sans succès, il a décidé de tout miser sur un éventuel voyage aux Etats-Unis, terre de ses rêves, où il espère trouver un avenir radieux et une vie meilleure. C’est ce qui motive sa candidature au programme de visa de diversité pour l’édition 2024. Nous l’avons rencontré faisant la queue dans l’un des cybers de la ville qui offrent le service du jeu.
Des années de quêtes vaines, le cycle enchaîné de refus
« J’ai fini mes études avec la mention distinction. J’ai également suivi plusieurs formations et effectué des stages dans des entreprises à Kinshasa. Leurs promesses de me rappeler sont restées des vœux pieux. Je suis à bout. Autant partir… », nous a confié Félix Nzola. Stress, colère, désarroi, autant d'émotions qui caractérise ce trentenaire en quête d’emploi depuis plus de 8 ans. Pérennes ou temporaires, Félix dit avoir tout mis en œuvre pour faire valoir ses années d’études. Malgré ses « compétences avérées », toutes ses lettres sont restées lettres mortes.
A un moment de sa quête, la fatigue consécutive à la recherche d’un emploi a influencé, et même freiné son quotidien monotone caractérisé par la rédaction des lettres de motivation, l’adaptation de curriculum vitae et l’envoi d’applications. « J’ai dû quitter mes parents à l’âge de 34 ans, je ne suis pas encore marié, je suis fiancé, et ma belle-famille me fait pression. Je ne sais pas subvenir aux besoins de mes parents alors qu’à cet âge, c’est moi qui devrait les prendre en charge puisque je suis l’ainé de la famille », s’exclame en sanglot, cet ingénieur «rêveur».
Les USA, eldorado de Félix
« Je pense que les USA ne sont pas le paradis, mais je reste convaincu que les conditions de vie y sont meilleures qu'en RDC. Oui ! Je suis prêt à mettre au coffre mon diplôme universitaire, pourvu que je parvienne à gagner de l’argent », insiste-t-il. Sur un ton forcené, Félix manifeste sa détermination à quitter Kinshasa, qui selon lui, ne lui offre aucune garantie de vie.
Pour ce dernier, même s’il faudra laver des chiens, exercer le métier de plongeur (entretenir et nettoyer la vaiselle) ou tout autre métier loin de son domaine de formation, il est prêt à le faire. « J’ai longuement attendu le lancement de cette édition de la DV Lottery afin d'y prendre part. Je n’attendais que ça. Une fois aux USA, je sais que des opportunités meilleures vont s’offrir à moi, et je trouverai les moyens de faire venir ma famille… », renchéri-t-il.
Afin de maximiser ses chances de jouer à la loterie, Nzola s'est pointé au cyber dès 6h du matin, faisant la queue afin d’être reçu et de jouer son va-tout. Ce qu'il a pu faire au bout de plusieurs heures d'attente moyennant dollars américains. Souriant après avoir joué au DV Lottery, Félix devra attendre jusqu'au mois de mai prochain pour connaître son sort.
« Fuire la RDC à tout prix ! »
Le cas de Felix apporte la preuve que les violences, l’insécurité, les menaces politiques ne sont pas les seules causes de la migration des Congolais à l’étranger. Il confirme également que l’Est de la RDC n’est pas le seul coin du pays d’où les populations migrent. Ce phénomène est notamment observé dans la capitale congolaise, où les motifs de migration sont principalement la pauvreté, la promiscuité et le chômage. Ainsi, plusieurs jeunes sont décidés à lever l'ancre pour d’autres cieux, parfois au prix de leurs vies. Tous en quête d’espoir, de liberté et d’une vie meilleure. Ils sont animés par le désir de poursuivre leurs études dans les meilleures conditions, des motifs familiaux... sans oublier aussi la quête de la paix et de la sécurité, loin des conflits et menaces.
Les Congolais sont parmi les nationalités les plus représentées dans de nombreux pays européens. Plusieurs d’entre eux, fuyant les réalités du pays, ont décidé de prendre en main leur destin. Ils ont rêvé, parfois trop souvent, d’un avenir radieux hors de leur pays natal, la RDC. Même si la frontière entre migration volontaire et migration forcée est parfois difficile à tracer.
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