Catastrophe naturelle: que faire après l’émotion ?

Oui, les funérailles, grandioses et émouvantes, ont eu lieu dans la banlieue est de Kinshasa, au lieu dit Nsele Bambou. Une proximité qui a inspiré certains sinistrés à solliciter le site de Kimpoko, dans le même périmètre, pour y être relogés.

Oui, nous avons collectivement admiré la célérité avec laquelle les fonds publics ont été décaissés. Admiré quels beaux hommages ont accompagné les funérailles. Un détail nous a cependant échappé : ce vaste élan de solidarité et de compassion nous a été dicté par l’émotion. Oui, l’émotion, l’état d’âme. Sortons de l’état d’âme. Transformons l’état d’âme, comme le dit Vincent Van Gogh, en « grands capitaines de nos vies ».

Le lendemain de la catastrophe nous invite collectivement à examiner les contours du drame vécu afin de conjurer les tragédies futures. Posons de vraies questions : qui autorise des constructions sur des sites non aedificandi ? Quel sort lui réserve la loi pénale ? Pourquoi protéger les constructions anarchiques ? L’entreprise chargée d’assainissement le fait-elle ? Sont-ils conscients les citoyens qui transforment caniveaux et cours d’eau en poubelles ?

Quelle est la responsabilité du gouvernement, de l’Hôtel de ville, des communes et des citoyens dans la dégradation de l’environnement ? En résumé : que ferons-nous après l’émotion de la mi-décembre ? Oublier le drame et continuer nos turpitudes ?