Politique
Des contradictions du procureur général près la Cour de cassation autour de l’enquête sur l’assassinat de l’ex-ministre des Transports, Chérubin Okende, ont fait bondir la direction politique d’Ensemble pour la République. Jeudi, devant la presse à Kinshasa, le secrétaire général du parti de Moïse Katumbi, Dieudonné Bolengetenge, a balayé les affirmations de l’organe de la loi qui s’est précipité, selon lui, à divulguer les premières conclusions de l’enquête alors que l’autopsie n’a pas été encore réalisée. Les déclarations du procureur, dit-il, inquiètent son parti qui refuse toute manipulation tendant à conduire l’enquête sur de fausses pistes.
Pour sa deuxième sortie médiatique, le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde Mambu, s’est attiré la foudre de l’opposition. À sa version de départ, il a apporté quelques précisions, indiquant qu’il n’a jamais été affirmatif. « Si vous regardez le film, je n’ai jamais été affirmatif. J’avais dit et je le redis aujourd’hui : Monsieur Chérubin Okende avait été trouvé dans son véhicule, le moteur encore en marche, la climatisation allumée, la ceinture de sécurité en place sur son corps, avec une arme à côté de lui, avec une balle qui lui avait traversé le corps, la mort est venue par balle », a-t-il nuancé mercredi 19 juillet en conférence de presse, contredisant, selon l’opposition, ses propos du 13 juillet dernier, jurant qu’il avait parlé au conditionnel (Vidéo 1). Le PG cassation dit désormais qu’il faut attendre l’autopsie pour déterminer la cause et les circonstances de la mort de Chérubin Okende. Mais la révision de la vidéo du 13 juillet (Vidéo 2) ne donne malheureusement pas raison au magistrat Mvonde. Elle confirme qu’il a été affirmatif. « La police, naturellement scientifique, a été requise, étant donné que la mort a été donnée par balle, avec une arme à côté. Présentement, le corps se trouve à la morgue du Cinquantenaire. J’ai dit tout à l’heure que les investigations ont commencé. Les premiers éléments révèlent que la mort est survenue par balle… », avait-il déclaré, sans prendre les précautions de recourir au conditionnel.
Indigné, Bolengetenge rappelle que pendant que tout le monde attend la mise en place de cette commission d’enquête, le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde Mambu, dévoile le résultat des travaux d’enquête sur l’assassinat du député Chérubin Okende. “À ce stade, l’attention des enquêteurs se focalise sur le garde du corps du défunt, dont les déclarations ne seraient pas constantes, sans qu’ils en dévoilent la nature. Nous exprimons notre indignation face à l’attitude et la communication du procureur général”, a-t-il désapprouvé.
Bolengetenge s’indigne de constater une précipitation injustifiée alors que “l’autopsie n’a pas encore été pratiquée. Pourtant, dit-il, elle est incontournable dans ce cas pour permettre de déterminer les circonstances de la mort, l’heure de la mort, la cause et les moyens utilisés pour causer la mort”. À lui de préciser que l’autopsie ouvrira les pistes vers les assassins et leurs commanditaires. En droit congolais et en matière pénale, le SG Ensemble explique que l’instruction préparatoire de l’enquête est secrète. À ses yeux, il est tout à fait troublant que le maître de l’action publique en personne, ici le procureur général près la Cour de cassation, annonce une conclusion selon laquelle, Chérubin Okende est mort par balle, sans autopsie et sans enquête sérieuse. “Comment peut-on violer de manière éhontée, les sacrés principes du secret de l’instruction”, s’est-il interrogé.
Le numéro 2 d’Ensemble rappelle au procureur général près la Cour de cassation qu’à ce stade, personne n’a le droit de spéculer. “Tenons-nous à attendre les conclusions d’une commission d’enquête internationale impartiale. Surtout que le président de la République a déclaré que c’est la justice qui détruit notre nation”.
Dans le même ordre d’idées, Dieudonné Bolengetenge a jugé inadmissible que deux membres du gouvernement versent aussi dans la manipulation. “Certains membres du gouvernement se permettent de dresser des parallélismes douteux avec l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila, c’est la communication du ministre Nicolas Kazadi. Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, s’autorise même d’interdire à l’opinion de faire le parallèle avec l’assassinat de Chebeya, pourtant les similitudes sont flagrantes avec ce dernier cas. Invitation de l’un au siège de la police et pour l’autre à la Cour constitutionnelle, disparition et corps retrouvé dans le véhicule avec des traces, mise en scène douteuse avec les traces incontestables d’assassinat. On s’interroge à savoir pourquoi une telle agitation. Il est indécent, inacceptable d’agir avec autant de desaventure dans un cas aussi grave que celui de l’assassinat d’un compatriote”, a-t-il rappelé. Il s’agit ici, selon lui, de rechercher la manifestation de la vérité pour trouver des assassinats et leurs commanditaires.
Une commission d’enquête exigée
À haute voix, Ensemble pour la République appelle à la mise en place rapide d’une commission d’enquête internationale, indépendante et impartiale. “Nous avons exprimé le vœu d’une enquête indépendante et impartiale avec le concours de la Monusco et de certaines grandes nations du monde, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et le Canada. Notre président national, arrivé à Kinshasa pour le deuil, a entrepris les contacts à cet effet”, a râlé Bolengetenge.
À l’occasion, l’opposant a démontré, à travers la convocation de Chérubin Okende, seul membre du gouvernement de tous ceux qui ont quitté l’exécutif, un acharnement nuisible. “Beaucoup de ministres ont quitté le gouvernement. Pourquoi c’est seulement Chérubin Okende qui a été invité à justifier son patrimoine ?”, a-t-il dénoncé.
Débat sur le tweet
Au cours d'une conférence de presse ce jeudi à son siège : Le Secrétaire Général de Ensemble Dieudonné Bolengetenge a dénoncé l'amateurisme de la justice congolaise dans les enquêtes sur l'assassinat du porte parole du parti politique de @moise_katumbi . Il exige le respect de… pic.twitter.com/y1Gn5BBDkT
— Baelenge Irenge (@baelenge_irenge) July 20, 2023
À cette même occasion, Dieudonné Bolengetenge a mis fin à la polémique sur son tweet annonçant l’enlèvement de Chérubin Okende. “J’ai tweeté après 20 h. Les traces de mon tweet sont encore là. Il s’agit ici de rechercher la vérité sur cet assassinat”, a-t-il insisté. Il a la main sur le cœur, demandé aux colporteurs de faux bruits de démontrer son tweet posté à 15 h.
– le bilan médiocre du régime, c’est Katumbi –
On voit Katumbi partout, s’étonne Bolengetenge. Le SG d’Ensemble considère que “s’il y a de vrais monstres dans ce pays, Katumbi n’en est pas un”. Il faut mettre un terme au mensonge, car dit-il, la non-homologation des stades, c’est Katumbi, la pénurie de la farine de maïs, c’est Katumbi etc. Droit dans ses bottes, Katumbi se battra pour changer les conditions de vie des Congolais qui ont perdu espoir avec la gouvernance actuelle.
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