Monkeypox à Kinshasa : un cas confirmé et 4 cas suspects en isolement

Un cas confirmé et quatre cas suspects de monkeypox (maladie du singe) sont en isolement à l’Hôpital général de référence de Kinshasa, a déclaré mercredi à l’ACP, un expert chargé des opérations de lutte contre cette maladie en République démocratique du Congo (RDC).

« Jusqu’à présent, il y a un cas confirmé de Monkeypox à l’Hôpital général de référence de Kinshasa, ex-Maman Yemo. Ce malade est au 8ème jour de son hospitalisation. En plus de lui, Il y a également quatre cas suspects qui sont en isolement, en attente du résultat de monkeypox, du fait qu’ils ont été des contacts directs à haut risques du cas positif », a dit le Dr Cris Kasita.

«Nous sommes dans un pays endémo- épidémique, où nous notons plus de 8.000 cas et plus de 450 décès pour toute la République pour l’année 2023. C’est pour la première fois que Kinshasa notifie un cas positif parmi plus 15 alertes de la semaine épidémiologique une, jusqu’à la semaine épidémiologique 33 », a-t-il ajouté.

« Parmi les dispositions qui sont prises pour la surveillance des cas suspects et confirmés, jusque-là, il y a un lieu d’isolement ou de traitement que nous appelons le « CTM, Centre de traitement monkeypox », a-t-il répondu à l’une des questions de l’ACP.

Il s’agit, a-t-il précisé, des tentes, reçus du partenaire OMS, qui sont installées à l’«ex- Maman Yemo ».

« 8609 cas de monkeypox ont été enregistrés en République démocratique du Congo depuis le début de la semaine 1 jusqu’à la semaine 34 épidémiologique, avec un taux de létalité de 5,4%. La tranche d’âge touchée la plus élevée est de 5 à 15 ans, la tranche d’âge à laquelle on notifie le taux de létalité le plus élevé est de 0 à 5 ans ».

« Nous devons nous protéger, car cette maladie se transmet d’un animal à un homme.Pour ce cas, il s’agit d’une contamination interhumaine c’est-à-dire la contamination d’homme à homme. Le monkeypox n’a pas un vaccin ni un médicament homologué en RDC, le vaccin et le médicament sont encore en essai », a-t-il averti

De la recherche des contacts

La RDC fait face à cette pandémie depuis très longtemps, a dit le Dr Kasita, ajoutant que « ce cas n’est pas le fruit du hasard, parce qu’il n’y a pas de cas isolé de Monkeypox».

Il s’agit d’un cas en provenance d’Inongo, chef-lieu de la province de Mai-Ndombe qui a été en contact avec un autre cas monkeypox,avec qui il travaille dans la baleinière qui les a conduits jusqu’à Kinshasa.

Des enfants atteints de Monkeypox

« Nous lançons une alerte à toutes les personnes qui sont montées à bord de la baleinière » Congo mon pays » partie d’Inongo, depuis le 27 juillet 2023 pour Kinshasa, de ne pas paniquer. Qu’elles approchent le plus vite possible l’équipe de la riposte à son quartier général à l’hôpital « Ex- Maman Yemo », en cas de manifestation de l’un des signes de cette maladie, notamment la fièvre, l’éruption cutanée, prodrome (symptôme précédent une crise) », a alerté le chargé des opérations de lutte contre Monkeypox en RDC.

« Nous voulons également attirer l’attention de partenaires sur le fait que ce problème ne concerne pas seulement Kinshasa, mais également d’autres provinces, à savoir : l’Equateur, le Sankuru, le Mai-Ndombe, la Tshuapa, la Tshopo. Bref, toutes ces provinces de la zone équatoriale ont beaucoup de cas de monkeypox, contrairement au Lualaba et au Kongo central », a alerté Dr Cris Kasita.

Alerte de la FAO

Le 9 février 2023, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO),à travers son représentant en RDC Aristide Ongone, avait qualifié la RdCongo de « pays à haut risque d’émergence et réémergence de maladies animales dont les zoonoses ».

C’était au cours de l’ « Atelier de validation du Plan National intégré de Surveillance de monkeypox en République démocratique du Congo » organisé au Laboratoire vétérinaire Central de Kinshasa.

« Depuis 2018, le pays a identifié six maladies zoonotiques prioritaires, à savoir la rage, les fièvres hémorragiques dont la maladie à Virus Ebola (MVE) et Marbourg, les arbovirus incluant la fièvre jaune et la fièvre de la Valley de Rift, les salmonelloses, les grippes, y compris la grippe aviaire ainsi que le monkeypox », avait cité le représentant de la FAO.

Pour lui, « la destruction des forêts augmenterait le contact entre la faune sauvage, la faune domestique et les humains, augmentant ainsi le risque de transmission des maladies ».

Concernant le monkeypox (MPX), il avait déclaré qu’il y a lieu de préciser que c’est une zoonose virale endémique dans les régions forestières de l’Afrique Centrale et de l’Ouest, dont la RDC où le premier cas humain a été décrit en 1970 à Basankusu, dans la province de l’Equateur.