Politique
« Nous avons huit affaires qui sont en cours à la CPI. Sur ces huit dossiers, cinq demandes ont été envoyées à la Cour par les Etats africains eux-mêmes », explique-t-elle.
Fatou Bensouda en RDC. La Procureure de la Cour pénale internationale est venue, pour entre autres, soigner l’image de la CPI ternie parce que jugée plus prompte à sévir en Afrique qu’ailleurs. L’Union africaine, au cours d’une de ses réunions, n’avait pas ménagé l’institution reposant sur le statut de Rome parce qu’accusée de ne s’occuper que des Africains. C’est donc à une avalanche de questions que Fatou Bensouda devra répondre ce matin à la presse. Hier déjà, la procureure de la CPI a fixé l’opinion sur un certain nombre de questions, et surtout, s’agissant de la RDC, sur le sort de l’ancien vice-président de la République Jean-Pierre Bemba Gombo.
En séjour à Kinshasa depuis mardi 11 mars dernier, la procureure de la Cour pénale internationale, Mme Fatou Bensouda, a soutenu que son instance judiciaire intervient en Afrique à la demande des Etats africains eux-mêmes. Et que l’accusation, selon laquelle, la CPI serait une épée de Damoclès suspendue sur les dirigeants africains est « injuste ». Car, « elle n’a pas de base, elle n’est utilisée que par ceux qui ont l’intérêt à l’utiliser », a-t-elle déclaré hier devant la presse, après son entretien avec les autorités judiciaires de la RDC.
Pour preuve, argumente-t-elle, « nous avons huit affaires qui sont en cours à la CPI. Je ne parle pas des examens préliminaires. Et sur ces huit dossiers, cinq demandes ont été envoyées à la Cour par les Etats africains eux-mêmes. Parmi les trois autres, deux d’entr’elles ont été formulées par le Conseil de sécurité des Nations unies. Et c’est uniquement dans une situation, celle du Kenya, que mon prédécesseur avait décidé d’ouvrir une enquête. Mais, c’était avec le soutien des autorités du Kenya d’alors ».
L’Affaire Bemba attend la décision des juges
En ce qui concerne l’affaire Jean-Pierre Bemba, la procureure de la CPI n’y est pas allée par quatre chemins pour déclarer : « Le sort de Jean-Pierre Bemba dépend de la décision des juges de la CPI ». Car, à son niveau, explique-t-elle, la présentation des éléments des preuves a été faite. La défense également a présenté ses moyens. « Nous allons présenter nos conclusions écrites, la défense fera de même. Après nous attendrons la décision de la Cour », fait-elle savoir.
La visite du président soudanais Omar Bechir en RDC lors du 17ème sommet du Comesa a aussi retenu l’attention des journalistes, lors du passage de Mme Fatou Bensouda, hier au ministère des Affaires étrangères. Comme pour apaiser les chevaliers de la plume et du micro, la procureure a souligné que ce dossier était très complexe, d’autant plus que le président soudanais, bien que sous mandat d’arrêt à la CPI, était venu en RDC sur invitation de cette organisation sous-régionale. La RDC n’avait donc pas compétence pour l’arrêter et le transférer à la Cour, fait-elle remarquer.
« LA COUR PENALE INTERNATIONALE TRAVAILLE DEPUIS 10 ANS AVEC LA RDC DE FAÇON TRES PROCHE »
Arrivée en RDC dans la soirée du mardi 11 mars, la procureure Fatou Bensouda repart pour La Haye ce jeudi 13 mars. En RDC, elle a débuté sa ronde au ministère de la Justice, avant d’aborder les questions liées à la coopération entre la RDC et la CPI au ministère des Affaires étrangères. Sa visite s’est clôturée au parquet général de la République où elle s’est entretenue avec le Procureur général de la République et l’Auditeur général de la République. Ils ont ensemble échangé sur le processus en cours et à venir à la CPI. Mais, ils ont également planché sur la question de la complémentarité. C’est dans ce sens que Mme Fatou Bensouda a demandé aux autorités congolaises de fournir des efforts pour juger des personnes au niveau national.
Fatou Bensouda a, enfin, rappelé que la Cour pénale internationale travaille depuis 10 ans avec la RDC de façon très proche. Elle a également loué la coopération entre la RDC et la CPI. Pour elle, la RDC est un pays qui continue à bien coopérer avec la Cour, non seulement en ce qui concerne les arrestations et les remises, mais également pour ce qui concerne la coopération technique judiciaire au jour le jour.
« Nous continuons à travailler en particulier sur les arrestations et les remises à la Cour. Je voulais surtout relever que notre travail en RDC n’est pas terminé. Nous allons continuer à enquêter sur tous les groupes armés qui commettent des crimes ».
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