Santé
Un des nos Observateurs à Goma, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), a pris ces photos qui montrent comment des moustiquaires, traitées avec des produits anti-moustique, sont utilisées pour protéger des arbres des insectes ou encore pour créer des barrières dans les jardins.
Ce phénomène n’est pas propre à la RDC : il a été répertorié dans de nombreux pays africains où le paludisme fait pourtant des ravages, dont le Rwanda, l’Ouganda, et le Kenya. Les utilisations sont diverses : des moustiquaires ont déjà servi à la fabrication de filets de pêches, de cages à poules, ou même de voiles de robes de mariée. Des détournements qui sont le résultat d’un manque d’information sur le véritable objectif de ces filets.
Moustiquaire dans un jardin de Goma
"Ces personnes les utilisent pour le jardinage, alors que d’autres attendent d’en recevoir une"
À Goma, j’ai constaté que les moustiquaires étaient utilisées non seulement pour couvrir les lits, mais bien d’autres choses aussi. Elles entourent les manguiers, clôturent les jardins familiaux, et comblent les trous dans les clôtures. On voit ça partout ici, ainsi qu’ailleurs dans la région.
Cela me fait mal au cœur de voir que le paludisme continue à tuer parce que la population n’utilise pas correctement ces moustiquaires qui sont distribuées gratuitement. Elles sont dispensées par des centres médicaux qui font partie du programme national de lutte contre le paludisme. Chaque famille reçoit un certain nombre de moustiquaires selon le nombre de personnes dans le foyer. Par exemple, pour une famille de cinq, ils en recevront deux.
Mais certaines personnes peu scrupuleuses s’enregistrent en exagérant le nombre de personnes dans leur famille, où en se rendant à différents points de distribution, pour en recevoir plus. Un type dans mon quartier s’est même vanté d’avoir trois moustiquaires pour lui tout seul. Ces personnes les utilisent pour le jardinage, alors que d’autres attendent toujours d’en recevoir une seule !
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