Politique
« Notre campagne, à partir de demain, c'est pour le changement de la Constitution. Que la population nous départe. Pour nous, c’est une question de vie ou de mort », affirme Augustin Kabuya, lors d'un meeting devant les militants de l'UDPS-Tshisekedi.
Le secrétaire général du parti au pouvoir revient, comme tous ces jours, sur les motivations d'un probable changement de la Constitution en s'interrogeant : « quel héritage Tshisekedi peut léguer aux Congolais, si ce n'est le changement de la Constitution pour leur sortir de l'esclavage ? ».
Et de renchérir : « nous disons que Fatshi béton est venu avec l'État de droit. Mais, comment peut-on parler d'État de droit sans toucher à cette Constitution ? ».
Pour lui, tous les avis de l'opposition, voyant dans cette démarche la volonté de Félix Tshisekedi de briguer un troisième mandat pour s'éterniser au pouvoir, « sont des discours pour manipuler le peuple. Nous n’en sommes pas là ».
Cependant, selon l'un des rédacteurs de ladite Constitution, le professeur Bob Kabamba, « quand on parle de changement de la Constitution, c'est-à-dire, grosso modo, qu'on prend la Constitution, on jette tout et essaie d'écrire une nouvelle constitution. Cette procédure s'appelle, dans le langage des sciences politiques : coup d'État ».
Il expliquait, assez longuement, pendant le Magazine FACE-À-FACE sur TOP CONGO FM, que « quand vous enlevez cette base juridique, les institutions qui sont en place tombent. En ce moment là ceux qui animent ces institutions sont démissionnaires, ils n'existent plus », cela impliquerait, la possibilité de voir Félix Tshisekedi briguer un autre mandat.
Le débat politique se cristallise autour de la question du changement ou de la révision de la constitution depuis que le Chef de l'État Félix Tshisekedi a déclaré, dans un meeting populaire à Kisangani, en octobre dernier, en marge de sa visite de travail que « notre Constitution n'est pas bonne. Elle a été rédigée à l'étranger, par des étrangers, avec leur mode de fonctionnement. Notre Constitution doit être rédigée par nous-mêmes ».
Raison pour laquelle « l'année prochaine, une commission nationale des Congolais va s'y atteler. Elle sera composée des intellectuels de toutes les disciplines scientifiques afin de réfléchir pour une Constitution adaptée à nos réalités et qui ne va pas nous handicaper ».
Il en a remis une couche quand il a déclaré le samedi 16 novembre 2024, à Lubumbashi, dans un autre meeting à la place de la poste, que « nous consultons le peuple congolais pour qu'il décide, de lui-même, s'il va s'arrêter à la révision ou carrément aller jusqu'au changement de la Constitution ».
« Personne ne changera mon avis sur cette question », a-t-il prévenu.
Suffisant pour susciter de nombreuses réactions au sein de l'opposition et de la Société civile.
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