Politique
La Commission des Affaires étrangères du Parlement européen s’est penchée jeudi sur l’agression rwandaise contre la RDC, une situation « grave » qui, selon Hilde Vautmans, présidente de la délégation européenne à l’Assemblée parlementaire Afrique-UE, exige « une réponse décisive » de l’Union européenne, car elle a des « conséquences profondes pour l’Afrique et l’Europe ». Des sanctions réclamées par les eurodéputés incluraient, notamment la suspension de la coopération militaire, outil dont se sert le régime Kagame pour faire main basse sur les ressources naturelles congolaises.
L’UE veut peser de tout son poids pour mettre fin à cette crise qui dure depuis plus de 30 ans. Elle envisage donc des sanctions contre Kigali. Ces sanctions ont été inclues dans le rapport annuel de la politique étrangère et de sécurité commune (PESC), un mécanisme qui contribue aux objectifs de l’UE consistant à maintenir la paix, à renforcer la sécurité internationale, à promouvoir la coopération internationale et à développer et consolider la démocratie, l’État de droit et le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales.
« À notre initiative, la Commission Affaires étrangères du Parlement européen inclut la demande de suspension du Protocole d’accord sur les matières premières et de la coopération militaire avec le Rwanda dans son rapport PESC annuel. C’est une première brèche. Continuons le combat », a annoncé Marc Botenga, député membre du Parti du travail de Belgique (PTB), qui est en première ligne du combat contre l’agression rwandaise au niveau international.
Cette initiative a été appuyée par Johan Borgstam, représentant spécial de l’UE pour la région des Grands Lacs, qui a ouvertement dénoncé l’occupation des zones minières de la RDC par le Rwanda.
« La présence militaire du Rwanda dans l’est de la République démocratique du Congo est une atteinte à l’intégrité territoriale de la RDC. C’était avant même l’entrée du M23 à Goma. Il y a un chevauchement complexe de différentes préoccupations sécuritaires et d’intérêts économiques. Le Rwanda profite du contrôle, avec le M23, de certaines régions minières dans le Nord-Kivu qu’il exploite », a fustigé l’ex-ambassadeur de la Suède en RDC et au Kenya.
« L’Europe continue de soutenir activement le Rwanda. Non seulement à travers une coopération militaire, mais même en concluant un accord préférentiel avec le Rwanda sur les matières premières. Par exemple, les politiques européennes soutiennent activement la déstabilisation et le pillage de la République démocratique du Congo. L’Europe doit cesser d’interférer et laisser émerger des dynamiques congolaises et africaines. En Ukraine, l’Union européenne affirme défendre le droit international et la souveraineté. Pourquoi alors soutient-il la violation de la souveraineté congolaise ? Deux tailles, deux poids. Est-ce parce que les multinationales occidentales profitent du pillage des ressources du Congo ? » a dénoncé Marc Botenga.
Plusieurs rapports du Conseil de sécurité de l’ONU ont prouvé que le coltan congolais est pillé par le Rwanda. La décision du M23 de lancer une attaque et de prendre le contrôle de la mine de Rubaya (au Nord-Kivu, une mine qui exploite 15 % de la production mondiale de tantale, ndlr) fin avril 2024 était principalement motivée par des raisons stratégiques pour obtenir un monopole sur la seule route pour l’exportation des minéraux. Depuis avril de l’année dernière, au moins 150 tonnes de coltan ont été exportées frauduleusement vers le Rwanda depuis Rubaya.
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