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Samedi 1ᵉʳ février, sa frappe logée en pleine lucarne n’a pas suffi à faire gagner l’AJ Auxerre sur la pelouse de l’AS Monaco (2-4) dans le cadre de la 20ᵉ journée. Mais Sinaly Diomandé renaît dans le club bourguignon après une saison dernière compliquée à Lyon et des années sans appel des Éléphants de Côte d’Ivoire. Le défenseur de 23 ans évoque cette belle période dans un entretien organisé avec la Ligue de Football professionnel (LFP).
RFI: Vous venez d’inscrire un but spectaculaire contre l’AS Monaco, de quoi postuler pour le but de la saison en Ligue 1. Il a forcément dû provoquer une excitation particulière. Racontez-nous ce moment…
Sinaly Diomandé: C’est un magnifique but, moi-même, j'ai été surpris. J’ai vu le ballon arriver vers moi, j’ai dit aux coéquipiers de le laisser, j’ai frappé et c’est allé en pleine lucarne. Je ne savais même pas comment célébrer ! Je n’ai jamais joué attaquant. Avec ma taille et ma détente, j’ai toujours été défenseur dans l’âme, surtout que mes grands frères l’avaient été avant moi. Depuis que je suis professionnel, je n’avais jamais eu l’occasion de marquer ce genre de buts. J’espère en marquer d’autres.
Vous êtes passé par l’académie JMG. Avez-vous senti à ce moment précis que votre carrière allait prendre une autre dimension ?
C’était fort pour moi, un moment inoubliable. Tu te retrouves avec des choses que tu n’avais pas quand tu vivais au quartier. Je n’avais pas toujours à manger en rentrant de l’entraînement, mais en rentrant à l’académie, j'avais tout. Elle m’a tout donné : tu vis là-bas, tu manges. Il ne me restait plus qu’à travailler et à me concentrer. Et puis, les coéquipiers ne manipulaient pas le ballon de la même manière.
À l’époque, quels joueurs étaient vos références ?
Je dirais (Sergio) Ramos et Kolo (Touré). Je regardais leur manière de défendre, ce sont des grands. Kolo, je regardais tous ses matchs. C’est quelqu’un qui est humble. Il ne parle pas beaucoup à l’extérieur, mais sur le terrain, il dirige sa défense, c’est un leader. À l’académie, j’avais aussi un peu de (Antonio) Rüdiger en moi, son agressivité.
Lyon vous a recruté en 2019. Comment s’est passée votre adaptation au football français ?
Au début, ça n’a pas été facile avec le froid, le fait d’être seul, loin de la famille. Mais j’ai pu faire une saison pleine avec la réserve en étant le joueur le plus utilisé. Ensuite, Rudi Garcia m’a fait monter avec l’équipe pro. Et là, j’avais l’objectif de tout casser. Je donnais tout, petit à petit, je gagnais de la confiance.
Vous avez démarré fort à l’OL. Puis le club a cumulé les changements au niveau de la direction et des entraîneurs. Est-ce que ça a impacté votre rendement sur le terrain ?
C’est surtout que j’ai subi une grave blessure. Quand je suis revenu, il y avait un autre coach qui ne me faisait plus jouer et ne me mettait plus dans le groupe. Je n’ai rien compris. C’est là où je me suis dit qu’il fallait aller voir ailleurs.
Quitter Lyon, ça a été une décision difficile à prendre ?
Non, ça n’a pas été difficile. Parce que quand vous ne jouez pas, que vous n’êtes pas heureux, la décision a du sens. Je sais que j’ai mes qualités. Si je travaille plus, je pourrai avancer et obtenir encore plus.
Vous êtes à Auxerre depuis le début de saison. Le contexte est différent, c’est un club familial qui joue le maintien. Vous vous y sentez bien ?
Je m’y sens vraiment très bien. L’accueil a été incroyable, ils m’ont tout de suite accepté dans la famille. On se donne l’un pour l’autre. À Lyon, c'était différent parce qu’il y avait beaucoup de grands joueurs, chacun dans leurs objectifs.
En parallèle avec cette adaptation réussie à Auxerre, il y a eu votre retour en sélection ivoirienne après deux ans d’absence. Comment avez-vous vécu le fait d’avoir été ignoré par les différents sélectionneurs ?
Quand tu ne joues pas, tu peux comprendre le fait de ne pas être sélectionné. C’est logique même si c’est difficile à vivre. Je me suis blessé à un mois du coup d’envoi de la CAN 2022. J’ai eu besoin de 6 à 7 mois pour revenir, 11 mois pour rejouer un match officiel. Puis avec le temps, je me suis dit qu’il fallait que je change de club pour retrouver du temps de jeu, progresser. Ça se passe bien en ce moment à Auxerre, je fais de bons matchs, je donne le maximum. Maintenant qu’on me rappelle en sélection, je vais essayer de rester le plus longtemps possible.
La liste des concurrents à votre poste est longue. Avez-vous un œil sur les performances des autres joueurs ?
Oui ce sont mes potes, je regarde leurs matchs. La concurrence fait partie du foot. Après, il faut travailler et le coach (Emerse Faé) fait son choix. Il est venu à Auxerre quand on a reçu Lille (0-0). On a échangé et il m’a dit qu’il comptait sur tout le monde. Les places sont chères, c’est normal parce que la sélection ivoirienne est une grande sélection.
Sans trop remuer le couteau dans la plaie, ne pas faire la CAN à la maison, est-ce votre plus grande déception ?
Oui, c’est une grande déception. L’emporter à la maison, ça devait être quelque chose d’inoubliable. D’un côté, je suis heureux pour eux. Mais d’autre part, ça m’a un peu touché de ne pas y être. Ça fait partie de la vie. Je me dis que si je n’y étais pas cette fois-là, pourquoi pas à la prochaine. C’est pour cela que je me donne tous les moyens pour participer à la prochaine, l’un de mes objectifs les plus précieux. Ma famille, mes amis attendent ce moment. C’est quelque chose de fort que je dois accomplir.
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Sinaly Diomande (g) en duel avec le Monégasque Aleksandr Golovine, le 1ᵉʳ février 2025. AFP - VALERY HACHE