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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
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Science & env.

Ces chimpanzés qui veulent se faire manger

2016-02-09
09.02.2016
2016-02-09
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Un chimpanzé

Toxoplasma gondii, le protozoaire responsable de la toxoplasmose, est un parasite adepte de l'auto-stop. Sa destination finale est l'organisme d'un félin, seul endroit où il pourra se reproduire de manière sexuée. Mais avant de parvenir chez cet hôte dit définitif, ce minuscule être unicellulaire se laisse transporter par quantités d'hôtes intermédiaires, animaux à sang chaud, dont l'homme. Cet auto-stoppeur a donc un objectif dans la vie, faire en sorte que l'hôte intermédiaire croise la route de l'hôte définitif... et se fasse dévorer par lui. On pourrait croire que c'est mission impossible mais une étude retentissante parue en 2000 a montré que Toxoplasma gondii avait plus d'un tour dans sa seule et unique cellule : il était capable de modifier le comportement de rats au point que ceux-ci, une fois infectés, perdaient leur répulsion naturelle pour l'urine de chat et étaient même attirés par elle !

Cette manière de forcer les rongeurs à adopter un comportement suicidaire et à pousser Jerry dans la gueule de Tom, s'appelle une manipulation parasitaire. Et, à la lumière de cette découverte, on s'est demandé si elle n'était pas aussi à l'œuvre chez nous. On a en effet constaté des modifications comportementales chez les humains infectés, une moins bonne concentration, un allongement du temps de réaction. Autant de facteurs qui pourraient être fatals et permettre à Toxoplasma gondii d'arriver à ses fins si Homo sapiens était encore un fragile bipède gambadant nu et sans défense dans la savane, et non pas ce super-prédateur qui se promène dans le métro les yeux rivés à son smartphone sans lequel, pour paraphraser Pierre Desproges, "il n'est pas de bonheur terrestre possible". Pour l'agent de la toxoplasmose, les humains ne sont pas fantastiques comme hôtes intermédiaires car, à de très rares exceptions près, ils ne servent plus de repas à des félins.

Se pose tout de même la question de savoir si les changements comportementaux que l'on note chez les personnes porteuses du protozoaire sont un simple effet secondaire de l'infection ou le vestige d'une ancienne manipulation parasitaire. Pour le savoir, une équipe internationale emmenée par deux chercheuses françaises ont travaillé sur notre plus proche parent, le chimpanzé, dont le seul prédateur (homme excepté) est le léopard. Leurs résultats ont été publiés ce lundi 8 février par la revue Current Biology.

Des tests ont été effectués au Gabon sur 33 singes dont 9 étaient infectés par Toxoplasma gondii. On a mis tous les individus en contact avec de l'urine d'humain, de léopard, de tigre et de lion – sachant que les tigres et les lions ne rencontrent pas les chimpanzés dans la nature, les premiers parce qu'ils résident en Asie et les seconds parce qu'ils ne fréquentent pas les forêts équatoriales humides qui constituent l'habitat de nos cousins. Et on a observé le comportement des chimpanzés face à la source odorante, suivant qu'ils étaient infectés ou pas.

Résultat : les animaux sains évitaient beaucoup plus l'urine de léopard que leurs congénères infectés, lesquels s'approchaient davantage et semblaient intrigués par l'odeur, reniflant et léchant plus l'urine, un peu comme si l'alarme anti-léopard avait été coupée dans leur cerveau, comme si les singes voulaient se faire manger. Un tel comportement augmente sensiblement la probabilité de rencontre avec un prédateur et montre qu'une manipulation parasitaire est à l'œuvre chez le chimpanzé. Celle-ci ne fonctionne d'ailleurs pas pour les félins non-prédateurs que sont lions et tigres, ce qui tend à prouver que la manipulation effectuée par Toxoplasma gondii est parfaitement ciblée. Ce résultat renforce l'hypothèse que les modifications comportementales associées à l'infection par ce protozoaire sont bel et bien les restes d'une ancienne manipulation parasitaire. Après tout, à l'échelle des temps géologiques, il n'y a pas si longtemps que l'homme figurait au menu des grands félins... Reste à déterminer précisément par quels mécanismes biologiques ce parasite a poussé ses hôtes intermédiaires vers les crocs de la famille matou.


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