Circulation routière : les « Wewa » se moquent du sens unique à Kinshasa !

Circuler à Kinshasa est un véritable casse-tête. Plusieurs raisons expliquent cette situation dont la responsabilité incombe aussi bien aux conducteurs des engins roulants qu’aux agents de L’Etat commis à la régulation de la circulation urbaine. Le cas des conducteurs des taxis-motos appelés communément « Wewa » à Kinshasa, est le plus marquant dans ce dossier qui n’épargne non plus les automobilistes en ce qui concerne la violation du Code de la route.

De l’exigence légale relative à la détention des documents de bord pour tout conducteur d’engin au respect du Code de la route, rien n’est observé par ce type de conducteurs spéciaux et dont le nombre ne fait qu’augmenter dans la capitale.

A propos des documents de bord, on constate visiblement que bon nombre des taxis-motos qui roulent à Kinshasa n’ont pas de plaque minéralogique. Alors que leurs conducteurs sont soumis à la même réglementation que les automobilistes !

La plupart de ces motocyclistes n’ont pas de permis de conduire. La démonstration a été faite l’année passée où toute personne qui fréquente le boulevard du 30 juin à la haute du poste de la Police Congolaise de Roulage (PCR) pouvait s’en percevoir. La cour de la PCR était saturée des motos saisies pour manque des documents de bord par leurs conducteurs. Et curieusement, les choses semblent n’avoir pas changé.

Il faut aussi ajouter ce manque de port de casque dont les « Wewa » passent pour champions, malgré l’exigence les assujettissant à l’observance de cette norme qui n’est pas d’ailleurs une exclusivité congolaise. On rappelle, à ce sujet, qu’il est recommandé au conducteur du taxi-moto d’avoir un casque pour lui et un autre pour son client. Comme ils en transportent en grand nombre à Kin, ils sont censés disposer d’un casque pour chaque client.

En ce qui concerne le respect du Code de la route, c’est pire. Les ronds points sont traversés à l’envers, les artères à sens unique semblent ne plus exister pour les «Wewa ». Tout comme ils ne freinent jamais pour faire passer les piétons, même s’ils remarquent que les automobilistes qui les ont précédés se sont arrêtés pour permettre aux piétons de traverser. Eux s’en foutent, c’est le passage en force.

En effet, toutes les routes et grandes artères bien connues à Kinshasa comme celles à sens unique servent désormais, selon la volonté des « Wewa » aux voies à double sens. Non seulement ils violent le code de la route à ce niveau mais ils roulent aussi à vive allure comme s’ils étaient en règle ! Idem pour ce qui est du dépassement sur la route, ils le font à leurs risques et périls sans se soucier de ce qui peut leur arriver ou encore d’observer les règles en la matière. Ils donnent l’impression d’être toujours pressés ou de rouler en priorité. Les autres engins ne comptent pas apparemment à leurs yeux. Quelle que soit la position du véhicule à dépasser, les « Wewa » forcent toujours le passage.

Ce désordre dans la circulation se remarque également dans de grands parkings. Ils mettent en difficultés les automobilistes en restreignant leurs manœuvres, parce qu’ils occupent des surfaces appropriées pour ce faire. C’est le cas au rond point Victoire, rond point Ngaba, N'djili, Pascal, etc.

Les policiers de roulage complices

Ce qui étonne dans ce dossier, c’est l’indifférence qu’affichent les éléments de la Police de roulage face à toutes les bévues des « Wewa ». Ils se mettent aux carrefours contrôlés par les agents de la PCR à n’importe quel endroit, ils transportent des gens en surnombre, ils traversent les ronds points à l’envers, ils font des dépassements non autorisés sur la route…, tout cela se passe sous les regards, impuissants des policiers !

D’après les observateurs, c’est la politique de la main tendue des éléments de la police de roulage qui les a dépouillés de toute leur autorité. Ils ne savent plus s’imposer face à ceux qui violent le code du fait que la main qui donne est toujours au-dessus, dit un vieil adage bantu.

C’est ici que la hiérarchie de la Police nationale, avec en prime le commandant de la ville de Kinshasa, doit agir afin de mettre de l’ordre dans la circulation. Cela permettra de réduire, sinon d’éviter beaucoup d’accidents qui se commettent à Kinshasa.