Recherche
  Home Actualités Petites annonces Offres d’emploi Appels d’offres Publireportages C'est vous qui le dites Medias & tendances Immobilier Recherche Contact



Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
mediacongo
Retour

Provinces

A Butembo, dans l'Est du Congo : l'étonnant retour des maï-maï

2016-11-24
24.11.2016 , Butembo
Société
2016-11-24
Ajouter aux favoris
http://www.mediacongo.net/dpics/filesmanager/actualite/2016_actu/novembre/14-20/butembo_ville_centre_16_004.jpg Butembo-

"Nous avons eu des visiteurs un peu impossibles à contrôler..." Le chef du quartier Rughenda résume avec un certain art de la litote la récente réapparition de miliciens maï-maï à Butembo, dans l'Est de la République démocratique du Congo.


"Ils n'ont jamais fini l'école. Ils vous disaient une chose le matin, une autre à midi et encore une autre le soir", ce qui rendait leurs revendications difficiles à comprendre, explique Kasereka Muhina Djeph Lumumba III en recevant des journalistes de l'AFP dans son petit bureau ouvert sur la rue.

Les milices maï-maï, groupes "d'autodéfense" généralement constitués sur une base ethnique, semblaient oubliées dans cette ville du nord de la province du Nord-Kivu, jusqu'à ce mois d'octobre.

Selon les témoignages recueillis par l'AFP, un premier groupe de combattants s'installe mi-octobre sur le mont Carmel, colline agricole proche de Rughenda, à la limite orientale de Butembo.

Deux autres groupes maï-maï leur succèdent jusqu'à ce que les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) parviennent finalement à les déloger début novembre à coups de lance-roquettes et de kalachnikovs, après que les miliciens eurent attaqué un commissariat et égorgé deux policiers.

En face des soldats : entre plusieurs dizaines et une centaine d'hommes,selon les dires des habitants, difficiles à faire concorder. Mais tous s'accordent pour dire qu'ils étaient tatoués, et armés d'arcs, de lances ou lance-pierres.

Pendant la deuxième guerre du Congo (1998-2003), nombre de groupes maï-maï ont été armés par le pouvoir pour combattre les envahisseurs ougandais ou rwandais. Certains, notamment au Nord-Kivu, région déchirée par les conflits depuis plus de vingt ans, n'ont jamais désarmé.

Au mont Carmel, le chemin de terre brun-jaune monte au milieu des plantations de haricots et des bananiers entourant de modestes maisons en torchis.

Au niveau d'une église baptiste où répète un choeur, une section FARDC empêche les journalistes d'aller plus loin : dans cette zone d'opération, impossible de passer sans une autorisation du commandement qui n'arrivera jamais en dépit de demandes répétées de l'AFP.

Une fois les soldats à distance, quelques hommes du quartier acceptent de parler, sous couvert d'anonymat.

"Quand le premier groupe est arrivé, on a eu peur [car c'étaient] des inconnus", explique un cultivateur. Mais il a bien fallu vivre avec eux

Sentiment d'abandon

"On leur a donné à manger", dit un autre, "ils ont dit qu'ils venaient de Kirumba", à quelque 240 km au sud, et qu'ils allaient "à Beni combattre les égorgeurs".

Située à une soixantaine de kilomètres au nord de Butembo, la ville de Beni et ses environs sont le théâtre depuis octobre 2014 d'une succession de massacres dans lesquels plus de 700 civils ont péri, surtout à l'arme blanche.

Ni les autorités ni la Mission de l'ONU en RDC (Monusco) n'ont encore identifié précisément les auteurs de ces tueries.

La présence des soldats n'enchante guère le voisinage. Plusieurs habitants les accusent de rançonner la population. Finalement, déclare un ancien, "on vivait très bien avec les maï-maï", d'ethnie Nande, comme la quasi-totalité des habitants de Butembo.

M. Kasereka, le chef de quartier, refuse de croire à une collusion de la population avec ces "inciviques" qui ont "réquisitionné quelques habitants pour leur construire des huttes". Mais "comme il y a une population qui n'a aucune protection, elle se sent obligée de les accueillir, par peur", dit-il.

Pourtant, plusieurs habitants disent avoir reconnu des gens de Butembo dans les maï-maï arrivés après le premier groupe.

Naguère prospère, cette ville de 1,1 million d'habitants, apparaît aujourd'hui totalement dépourvue d'infrastructures, sans emplois à offrir ou presque.

"La population a le sentiment d'être abandonnée à son triste sort" et les hommes désoeuvrés "sont des proies faciles" pour les milices, dit un prêtre.

Godefroid Kambere Matimbya, maire-adjoint, se demande si la réapparition des maï-maï "n'est pas due à la conjoncture politique du moment".

Au marché de Rughenda, on les a entendu déclarer vouloir déloger le président Joseph Kabila le 20 décembre, date de la fin de son mandat.

M. Kabila est au pouvoir depuis 2001 et la Constitution lui interdit de se représenter mais son gouvernement n'a pas organisé d'élection à temps et il entend rester en poste en vertu d'un arrêt de la Cour constitutionnelle jugé de nul effet par ses détracteurs.

Selon certains témoignages, les maï-maï achetaient au marché "avec l'argent".

"Ils ont les moyens", s'inquiète Edgar Mateso, de la Coordination de la société civile de Butembo, "on ne sait pas qui les organise" mais "apparemment ils sont en train de se coaliser" désormais hors de la ville.


VOA/MCN
C’est vous qui le dites : 2 commentaires
8497 suivent la conversation

Faites connaissance avec votre « Code MediaCongo »

Le code à 7 caractères (précédé de « @ ») à côté du Nom est le Code MediaCongo de l’utilisateur. Par exemple « Jeanne243 @AB25CDF ». Ce code est unique à chaque utilisateur. Il permet de différencier les utilisateurs.

Poster un commentaire, réagir ?

Les commentaires et réactions sont postés librement, tout en respectant les conditions d’utilisation de la plateforme mediacongo.net. Vous pouvez cliquer sur 2 émojis au maximum.

Merci et excellente expérience sur mediacongo.net, première plateforme congolaise

MediaCongo – Support Utilisateurs


Anonyme @2RZ4T7N   Message  - Publié le 24.11.2016 à 15:29
BYE BYE KANAMBE SIGNES DE TEMPS ON VOUS ANNONCE LA FIN ALLEZ RECRUTER JUSQU'A MASEREKA 19/12/2016

Réagir

Répondre
@
Insérez un émoji
Anonyme @6MNZ6K1   Message  - Publié le 24.11.2016 à 15:10
Congo Mawa, Maréchal si tu peux te réveiller des morts pour voir ce qu'est devenu ton Zaire? Nzambe sala pona Congo oyo eza diriger par des incompétent et inconscients.

Réagir

Répondre
@
Insérez un émoji
right
Article suivant Goma : la Ceni débute la formation des formateurs des agents électoraux pour assurer l’enrôlement des électeurs
left
Article précédent Kinshasa : les "Wewa" autorisés à circuler après 18 heures

Les plus commentés

Politique Assemblée nationale: Vital Kamerhe remporte la primaire de l’Union Sacrée pour la présidence du perchoir

23.04.2024, 17 commentaires

Politique Primaires à l'Union sacrée : ''Une manière planifiée d'écarter Vital Kamerhe de la course à la tête de l'Assemblée nationale'' (UNC)

22.04.2024, 16 commentaires

Politique Moïse Katumbi est un tribaliste (Jacky Ndala)

23.04.2024, 11 commentaires

Politique «Soutenir Tshisekedi pendant la campagne de 2023 ne signifie pas donner un chèque blanc à son entourage des binationaux pour piller le pays »(A-Daniel Shekomba)

22.04.2024, 9 commentaires

Ont commenté cet article



Ils nous font confiance

Infos congo - Actualités Congo - confiance