Quand la légende Empire Bakuba se chante

Dans un opus de 19 titres, entre rumba rock et soum joum, rendus par les voix de Nyboma et Théo Blaise, le batteur Seskain Molenga a bien trouvé de quoi nourrir la nostalgie de plus d’un mélomane congolais.

Lancé sur le marché vers fin juillet, l’album Empire Bakuba Légende permet de refaire le parcours et revient sur un bon brin de l’histoire du légendaire groupe. En effet, ce n’est pas exagérer que d’en parler de la sorte et le titre de l’opus est donc bien pensé de la part de son auteur qui, comme le soutient le chroniqueur musical Clément Ossinondé, « retrace la fidélité d’un artiste à ses origines ». Il a fallu pour cela un coffret double CD et dix-neuf chansons à commencer par le tube Nazoki, interprété par Pépé Kallé en 1972. Un titre qui va chercher loin dans les souvenirs mais qui n’en reste pas moins meilleur.

Estampillé SM Music Production et Debs Music, le nouvel album est une œuvre à laquelle l’on reconnaît plus d’un mérite. En effet, déjà Starducongo.com en parle en référence à sa valeur nostalgique, affirmant que des dernières sorties musicales congolaises, « il est certain qu' Empire Bakuba légende soit parmi les grands favoris, pour sa meilleure interprétation et la nostalgie qu’il suscite ». Prenant bien soin aussi de rappeler à l’occasion que Seskain Molenga est assurément « l’un des meilleurs drummers congolais ». Quant à Afriqu’Echos Magazine, il pense qu’il en est un peu plus car « l’opus n’invite pas à une cure de nostalgie qui sacraliserait la musique de jadis ». À Botowamungu Kalome de renchérir plutôt : « Il porte une démarche artistique qui restitue leur auréole aux sonorités qui ont fait la musique congolaise, qui lui ont conféré une réputation de suprématie dans les années 50-80 ».

L’élogieux discours du chroniqueur qui porte les mélomanes de Kinshasa à se faire une idée de l’album avant de l’avoir sur place, sorti à Paris il est tout de même disponible en téléchargement, le ferait passer pour une belle singularité. Voire un ovni de la musique congolaise actuelle. Juste signaler ici qu'Empire Bakuba Légende comporte « zéro dédicace, zéro cri d’animation ». Et il faut ajouter à cette à cette belle particularité qui crée la différence avec le répertoire actuel de la musique congolaise des ingrédients qui ne manqueront pas d’enchanter. En effet, à en croire Botowamungu Kalome visiblement déjà sous le charme, les « voix consacrées de Nyboma, Théo Blaise et Solo Sita à la batterie « soum joum » de Seskain Molenga en passant par les guitares de Diblo Dibala et de Dally Kimoko », font définitivement de l’album une œuvre inédite. Ce qui à ses yeux ne fait pas l’ombre d’un doute : « Empire Bakuba Légende se présente naturellement comme une forme de restauration de la musique congolaise ». L’ancien sociétaire du célèbre Empire Bakuba aura donc ainsi réussi à restituer son aura à l’orchestre qui n’a pas vraiment survécu à la mort de Pépé Kallé.