ITB Kokolo : premier essai technique de navigation réussi sur le fleuve Congo

"Un rêve, aujourd’hui devenu réalité. L’ITB Kokolo rentre en exploitation au mois d’octobre prochain", lâche avec sourire l’Administrateur directeur général de la SCTP, après avoir constaté ensemble avec le ministre des Transports et voies de communication, que les moteurs du bateau ont bien propulsé lors du premier essai technique de navigation sur le fleuve Congo, le samedi 13 octobre dernier.

La réjouissance était à son comble dans le chef des navigants et autres amoureux du voyage sur le fleuve Congo, lors du premier essai technique du bateau Kokolo sur le fleuve Congo, dont l’embarquement a eu lieu, en début d’après-midi du samedi 13 octobre dernier, au Chantier naval de Ndolo, de la Société commerciale des transports et des ports (SCTP).

Un exercice normal pour les ingénieurs en construction navale, mais qui a pris les allures de fête. Car, depuis une quinzaine d’années, ce bateau n’a plus voyagé. Ceux qui étaient à l’intérieur tout comme à l’extérieur du bateau, se sont remémoré les merveilles que ce bateau apportait à Kinshasa, après un voyage vers Kisangani. La capitale s’approvisionnait abondamment en toutes sortes des denrées alimentaires en provenance du fleuve ou de la terre. Et à moindre coût.

Se fondant sur les assurances faites par l’ingénieur Tito Umba, Administrateur directeur général de l’ex-Onatra a fait savoir que Kokolo peut effectuer son premier voyage à la fin du mois d’octobre. "Surtout que les essais de navigation pour les pousseurs ont été déjà réalisés. Nous sommes très contents parce que nous sommes vraiment dans le programme et le délai est respecté comme nous l’avons dit au Premier ministre. C’est, a-t-il souligné, grâce aux efforts du Gouvernement mis ensemble avec les efforts de notre personnel que nous sommes en train de ressusciter la SCTP de ses cendres". Pour le moment, fait-il remarquer, les travaux les plus importants ont déjà été réalisés. Il ne reste que la décoration du bâtiment.

Le ministre des Transports et voies de communication, qui a tenu à assister personnellement à cette séance de travail, a loué la vision du chef de l’Etat qui est en train de se matérialiser petit à petit. "Cette vision, souligne-t-il, vise le bonheur, le bien de la population. Dans le secteur du transport fluvial particulièrement, le chef de l’Etat ne veut plus que la population voyage dans des conditions inhumaines. Où on est assis à même le sol, on dort à la belle étoile, avec son bétail et à sa valise, à côté même de la toilette. Ce n’est pas normal. Le président veut qu’on mette fin à cet état de choses […] C’est ainsi qu’avec la remise à flot de Kokolo, les congolais commenceront à voyager dignement, être logés dans des compartiments avec des douchettes et puis aller manger dans un restaurant".

Justin Kalumba n’a pas caché sa satisfaction de voir les moteurs tourner convenablement avec la puissance qu’il faut, a-t-il relevé, "en attendant que nous puissions essayer Kokolo dans tout son convoi, c’est-à-dire avec toutes les barges à passagers et à cargo, avant de procéder à l’inauguration solennelle avec les plus hautes autorités du pays ; aujourd’hui, c’est une séance essentiellement technique, mais qui prend les allures de fête", a-t-il ajouté.

Les travaux de réhabilitation du bateau Kokolo ont duré près de 20 mois. Ils ont consisté notamment au renouvellement de la coque, de la superstructure, de quatre barges de marchandises et de passagers ainsi que le circuit électrique du navire. De nouveaux moteurs ont également été installés. Le navire est aussi équipé en unités de traitement d’eau.

Pour l’équipe qui a supervisé les travaux de réhabilitation du navire, le bâtiment est suffisamment équipé pour être un "hôtel de luxe flottant".

Mesurant 52 mètres de longueur et 15 mètres de largeur avec un tirant d’air d’au moins 20 mètres de hauteur, l’ITB Kokolo compte quatre étages comportant des appartements de luxe, de première et deuxième classe. Avec une puissance de 1 390 chevaux, l’ITB Kokolo a une capacité d’accueil de 1 200 passagers et 2 000 tonnes de marchandises.

Vieux d’une quarantaine d’années, il n’a jamais connu des naufrages. Mais depuis une quinzaine d’années, ce navire n’est plus opérationnel. Au début de l’année passée, le Gouvernement avait annoncé sa réhabilitation sur fonds propres. Les travaux devraient coûter au moins 2,5 millions de dollars américains. Le bateau est destiné au transport des passagers et du cargo sur le fleuve Congo entre Kinshasa et Kisangani en passant par Mbandaka, Lisala, Bumba et Basoko.