A l’issue de la publication du calendrier électoral par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), plusieurs acteurs politiques et de la société civile sont montés au créneau pour donner leur avis au sujet de ce calendrier sur la Twittosphère.
Après un conciliabule de 2 jours, la CENI a publié, ce dimanche 06 novembre 2017, le calendrier sur le déroulement des élections présidentielles, législatives, provinciales et communales.
Outre la date du 23 décembre 2018 pour les élections combinées de la présidentielle, des législatives et des provinciales, rendue public par la CENI, figurent les dates suivantes pour les autres scrutins :
- Mercredi 6 mars 2019 élections senatoriales.
- Lundi 18 mars 2019 élection des gouverneurs et des vice-gouverneurs
- Dimanche 22 septembre 2019, élection des conseillers communaux et des secteurs
- Mercredi 4 décembre 2019, élection des conseillers urbains, bourgmestres et des chefs de secteurs.
Mais loin d'apaiser les esprits, ce calendrier, pourtant tant attendu, fait déjà l'objet de diverses prises de position dont certaines très virulentes en provenance de l’Opposition.
Ainsi, dans un communiqué de Presse, publie sur son compte Twitter, Delly Sesanga d'Envol considère que « ce calendrier manifeste un manque de volonté politique d'organiser les élections afin de sortir le pays de la crise » et fait par ailleurs savoir son rejet de la CENI. Car selon lui, la « CENI s'est illustrée une fois de plus par son manque d'indépendance et a perdu toute légitimité pour assurer l’organisation des élections libres, démocratiques, transparentes et apaisées en RD Congo. »
Point de vue que partage le président du Rassop, Felix Tshisekedi, puisqu’il déclare « Ne plus reconnaître ni la Ceni, ni le régime », et appelle les congolais à la désobéissance civile. « Peu importe la Ceni. Son calendrier sonnera le glas de ce régime malfaisant. Préparez-vous, Congolais, l'heure est venue de chasser J.Kabila », annonce-il sur son compte Twitter.
Mot que reprend pour sa part Martin Fayulu, de l’Ecide, qui affirme que la publication du « calendrier de La CENI est un non-événement pour nous. » Et demande « au Peuple de se préparer à appliquer l'art. 64 ». « Cette comédie a assez duré. Kabila doit partir ! », Ajoute-t-il.
Même son de cloche chez certains acteurs sociaux comme La Lucha RDC qui rejette le calendrier et ne reconnaît plus les autorités tout en appelant désormais aussi à la désobéissance civile.
Pour d’autres acteurs de l’opposition, ce calendrier est un affront au peuple congolais. Ainsi Mme Eve Bazaiba du MLC, qui considère que « Nangaa "et ses maitres" joue avec le feu! » car « il défie le peuple Congolais ! »
Même son de cloche à l'Alliance Pour le Progrès du Congo (APC), d’Henriette Wamu qui a déclaré que « [Corneille] Naanga a publié un calendrier irréaliste. C'est de la provocation et un manque de respect à l'égard de notre peuple.»
Propos repris par Augustin Kabuya qui a estimé sur la radio Top Congo FM que « ce que Nangaa vient de faire [publication du calendrier électoral]ce n’est qu’une provocation du peuple ». Le secrétaire national à la communication de l’UDPS exige le départ de tout le bureau de la CENI « à qui nous n’accordons pas notre confiance. »
M. Kabuya estime que son parti n’est pas concerné par « cette distraction qui n’a rien à voir avec ce qu’attend la population ». « Même si Nangaa nous dit que demain il y a élection, on ne peut pas lui faire confiance. C’est quelqu’un qui roule pour Monsieur Joseph Kabila, il faut tout pour le maintenir au pouvoir. Il n’est pas prêt pour organiser les élections que nous attendons », a-t-il renchérit.
Cela dit, tout le monde n’est pas de l’avis de l’opposition et de ces critiques acerbes vis-à-vis de ce calendrier. Ainsi, du côté du CNSA et de son président, Joseph Olenghankoy, on se félicite sur les réseaux sociaux de la « publication d'un calendrier consensuel et réaliste par la CENI ».
Et au PPRD, Henri Mova Sakanyi, le Secrétaire Général du parti, considère, sur son compte Twitter, ce calendrier comme « un grand bond en avant » qui va « nécessité l'implication de tous les acteurs » en vue des élections prochaines.
Enfin, Aubin Minaku, le Président de l'Assemblée Nationale et S.G de la Majorité Présidentielle a écrit que « le décor est planté » place désormais aux élections !
mediacongo.net / Top Congo FM