Femme
Mariée et mère de trois enfants, Maguy Washiloma Sambi est chauffeur de taxi depuis cinq ans environ. La trentaine révolue, cette ’’taxiwoman’’ force aujourd’hui l’admiration des passagers et du public qui la voit faire des navettes sur la ligne Pompage-Barré-Sola-UPN. Difficile en effet pour elle de passer inaperçue, vu son look attrayant : costume à l’allure d’un homme, lunettes fumées, cravate au point… Bref, elle est propre et élégante.
Audacieuse, Maguy Washiloma a pris tout son courage en mains lorsque son mari, taximan depuis belle lurette, s’est résolu à lui céder son véhicule. Désireux d’arrondir ses revenus mensuels, son époux a jugé utile de lui apprendre à conduire. A sa grande surprise, le premier jour où Maguy Washiloma a commencé à faire le taxi, elle a rapporté plus de dividendes. Le mari n’en revenait pas. Il s’est, dès lors, décidé de l’encourager à continuer dans ce métier.
"C’est mon mari qui m’a appris à conduire, alors qu’’il était taximan d’un particulier, raconte-t-elle. Quand il a acquis sa propre voiture, c’est lui-même qui était chauffeur. Au départ, il doutait de mes capacités. Mais un jour, il m’a proposé d’aller travailler. C’est lui qui m’a même donné l’argent pour me ravitailler en carburant. J’ai alors pris mon courage en main, et me suis mise au travail. A la fin de la journée, j’ai réalisé, à sa grande surprise, plus de recettes que lui. A partir de ce jour-là, j’ai gagné sa confiance, et c’était parti".
"NOUS NOUS RELAYONS AU VOLANT"
Ne disposant que d’un seul véhicule, bien qu’amorti et donc en piteux état, le couple a pris l’option de se relayer désormais au volant, chacun disposant d’un jour de travail et de repos. "Nous nous sommes alors arrangés pour que nous poussions travailler en alternant les jours", précise-t-elle. Ainsi, quand l’homme est au travail, la femme s’occupe du ménage et vice-versa. Une collaboration qui est loin de poser problèmes, confesse Maguy Washiloma.
"Nous vivons en harmonie, professe-t-elle. Nous nous entraidons pour les tâches ménagères. Je prends toujours la précaution de préparer la nourriture de deux jours. De fois, quand je ne cuisine pas, mon mari prépare le fufu et fait même la vaisselle. Il ne se gêne pas, parce qu’il sait que je suis allée chercher l’argent pour subvenir aux besoins de la famille".
PAS DE COMPLEXE D’INFERIORITE
Aujourd’hui fière d’exercer un métier que les gens, considèrent comme l’apanage des hommes, malgré les fréquentes tracasseries policières, Maguy Washiloma n’affiche aucun complexe d’infériorité face à ses collègues hommes. "Je ne suis pas gênée quand je travaille parmi les hommes, convaincue que nous avons les mêmes atouts", martèle cette dame au teint café au lait et à la taille imposante (elle mesure environ 1,75 mètre).
Même si tout n’a pas été facile pour elle, Maguy Washiloma n’a pas courbé l’échine. "Au début, les hommes voulaient s’imposer face à moi, comme ils le font au foyer avec leurs femmes. Pas du tout impressionnée, j’ai décidé de me comporter comme eux. Et depuis, tout marche comme sur des roulettes. Parfois, les chauffeurs empruntent le sens inverse ou forment une bande de plus. Au départ, je conduisais normalement comme une femme, en respectant le Code de la route. Avec l’habitude, j’ai appris à me comporter comme les autres taximen qui se faufilent en brûlant certaines règles. Sur la route donc, je ne me considère plus comme une femme", atteste Maguy Washiloma.
PLUS DE TRAVAIL TABOU
"Présentement, je ne regrette pas d’exercer ce métier de taximan, parce qu’il me permet de subvenir aux besoins de ma famille, renchérit-elle. Je suis surtout ravie quand je rentre d’une journée de travail et que je compte l’argent généré par mon travail. Je me dis parfois que si, à cette heure, j’étais en train de quémander des sous auprès d’un homme dans un bar, combien me donnerait-il ? Que gagnerai-je ?".
Ainsi, aux femmes qui ne font rien dans la vie, qui tournent les pouces dans la rue, Maguy Washiloma conseille de ne pas se faire des illusions, en croyant que tel ou tel travail est réservé uniquement aux hommes. "Comme moi je suis chauffeur de taxi, d’autres femmes peuvent le devenir comme moi, clame-t-elle. Nous pouvons aussi avoir des femmes peintres, ajusteurs, menuisiers, tôliers... Nous devrons donc avoir accès à tous les métiers pour l’honneur de la femme et de la RDC, afin de prouver à la face du monde que les Congolaises sont débout. Elles sont dynamiques. Ce qui pourra donner une bonne image à notre pays".
EN QUETE DE PARTENAIRES
Aujourd’hui, l’ambition de Maguy Washiloma est de former des femmes et laisser des empreintes à la fin de sa carrière. "J’ai toujours rêvé de former une dizaine de femmes, et pourquoi pas mes enfants, pour qu’ils soient sur mon chemin", assure-t-elle.
Le seul couac qui étouffe ses espoirs, c’est l’état vétuste de son véhicule de travail. Un handicap qu’elle tient à surmonter, grâce à l’appui des personnes de bonne volonté. "Ma voiture est très vieille. Si elle blesse un client, il attrapera le tétanos. Et des gens ne peuvent pas la prendre en location, au regard de son état. C’est donc dans cette optique que je demande à ceux qui veulent me soutenir de me contacter à mon numéro de téléphone, le 00243 89 625 7181, pour qu’un jour, ils me viennent en aide".
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