Augustin Matata ponyo ce lundi à Washington

Faut- il voir dans le voyage de Matata pour le pays de l’Oncle Sam un signe de sérénité ? Faut-il comprendre que le Premier ministre est sûr de son fait ? Faut-il enfin en déduire que les partenaires extérieurs de Kinshasa n'entendent pas se dédire sur la perception qu'ils ont de Matata Ponyo ?

Pour le coup, poser ce genre de questions, c'est y répondre. Du moins en partie. Quand le Premier ministre maintient son agenda américain, alors que le Pays est suspendu à l'initiative présidentielle, ça a l'air de tout un message.

C'est un Matata imperturbable qui a pris l'avion pour les Etats-Unis. Direction, Washington pour une conférence économique et pour une série de rencontres avec les majors de l'administration Obama ainsi que les responsables des institutions de Bretton Woods.

Par la suite, le Premier ministre s'envolera pour Chicago, capitale de l'Illinois. "En cette période de grandes manœuvres politiques, le hasard du calendrier aura permis de donner à voir que Matata a cessé de n'être qu'un paramètre national", lance un habitué des chancelleries qui comptent dans la très chic Gombe.

Kinshasa que Matata laisse grouille déjà des spéculations sur le gouvernement de « large ouverture » annoncé et surtout sur la personne appelée à l'animer. Matata II ? Pourquoi pas, font remarquer des analystes. D'abord, parce que si les concertations voulues par le président ont été un succès, c'est aussi parce que quelque part, le Gouvernement Matata s'est impliqué en mobilisant toute la logistique nécessaire.

Plus fondamentalement, notent les mêmes analystes, Matata a impulsé une dynamique générale dont les signes positifs ne souffrent d'aucun doute. Sur le front de l'Est, la montée en puissance des FARDC qui est le fait d'un faisceau des facteurs - motivation régulière des troupes, option diplomatique …-  se traduit par une stabilisation de la situation sécuritaire.

Au plan économique, la consolidation du cadre macro-économique a même été reconnue par les délégués aux concertations nationales. Cela se remarque  à travers la stabilité du taux de change, la maîtrise de l'inflation, l'augmentation continue des réserves de change.

Cette stabilité entraîne aussi le processus de dédollarisation de l'économie. Du fait de la stabilité du taux de change, la bancarisation de la paie des fonctionnaires et militaires se déroule sans fluctuation de la monnaie. Ce sérieux économique a valu à la RDC la note triple B attribuée par l'agence Moodys. Une note qui est, certes, loin d'être excellente, mais qui a le mérite de renseigner que le pays a fait quelques avancées notables.

Sur le plan social, les Kinois renouent petit à petit avec le transport en commun confortable sur fond de réhabilitation de la voirie urbaine. Kinshasa est presqu'en passe de récupérer son appellation de « Kin la belle ». Une première depuis des années.

Sur fonds propres, le Gouvernement a entrepris la construction des écoles et centres de santé.  De même que le Gouvernement Matata est - aux côtés des partenaires extérieurs -  présent sur le  front de la construction et restauration des routes.