Société
Un cercueil couvert du drapeau national de la RDC abandonné à même le pavé et entouré par les éléments de la police fortement armés qui sont intervenus à coup de gaz lacrymogène et des tirs en l’air.
Les images en sont largement diffusées sur les réseaux sociaux par ceux qui prenaient part à la procession funéraire de Rossy Mukendi Tshimanga, membre du mouvement citoyen "Collectif 2016" abattu lors d’une manifestation contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila.
La procession a été, selon des témoins, dispersée à coup de gaz lacrymogène et des tirs en l’air.
Elle venait de sortir de la messe organisée en la mémoire de l’"héros", qualitatif que les opposants au régime de Kinshasa et les membres des mouvements citoyens ont attribué au défunt Rossy Mukendi.
Des milliers de personnes avaient pris d'assaut samedi la cathédrale catholique de Kinshasa pour les funérailles du militant.
Les forces de l’ordre ont arrêté net le cortège qui accompagnait le mort au cimetière en scandant des slogans contre le régime, rapportent des journalistes sur place.
"Le peuple gagne toujours", est l’un des slogans repris en refrain.
« On était bien parti de la cathédrale. Lorsque nous sommes arrivés au niveau du Triomphal, on nous a interdit l’accès au Palais du peuple. C’est là qu’on nous a lancé des gaz lacrymogènes. Ils nous ont obligé de déposer le corps par terre, et le corps de Rossy est resté dans son cercueil pendant 30 min sur le sol. La police est venue après avec plusieurs jeeps, ils ont mis le corps dans le corbillard » relate Gloria Zoe, une jeune activiste du Mouvement Engagement citoyen pour le Changement (ECCHA).
D’après elle, il n’y a pas eu d’interpellations.
Sur les réseaux sociaux, les images du cercueil de Rossy trainant sur le sol au niveau du boulevard triomphal ont suscité l’indignation des internautes. La plupart ont dénoncé le manque de respect des forces de l’ordre envers la dépouille du jeune activiste.
Ces images sont la preuve que les autorités qui dirigent la RDC manquent de coeur. Des autorités qui n'arrivent plus à s'apitoyer ni à compatir aux drames individuels et collectifs. Cette indifférence justifie en partie, le désamour des congolais envers elles et leur chef. pic.twitter.com/KhYEbtA8ZF
— Christian Tungali (@christungali) 19 mai 2018
la police dément « avoir ravi » la dépouille de Rossy lors de l’enterrement
« La police a sécurisé le corps de Rossy »
Pour sa part, la police de Kinshasa dément avoir ravi le corps de Rossy Mukendi à ses proches pour l’enterrer. A en croire le Général Sylvano Kasongo, les forces de l’ordre ont plutôt sécurisé la dépouille de l’activiste à la suite des troubles que voulaient provoquer ses proches en cherchant à faire entrer de force le corps du disparu au Palais du peuple.
« Arrivé au niveau du Triomphal, ils voulaient faire entrer le corps au palais du peuple. C’est impensable. Il y a eu altercation avec la police qui devrait mettre de l’ordre. C’est comme ça que nous avons négocié avec la famille, on les a escortés jusqu’au cimetière. Ils ont inhumé eux-mêmes leur fils sans problème. La police n’a pas récupéré le corps, la police a sécurisé le corps de Rossy », a soutenu le commissaire provincial de la police, rappelant que la police avait fait le même travail, sans heurts, au moment de la levée du corps de Rossy Mukendi de la morgue.
Rossy Mukendi, 36 ans est mort le 25 février atteint par des coups de balles tirées par la police, selon ses proches, dans une paroisse de Kinshasa lors d’une manifestation appelée par le Comité laïc de coordination (CLC), une structure reconnue par l’église catholique du Congo.
Sa famille se plaignait jusque-là d’être maintenue à l’écart de la dépouille du défunt, gardée à la morgue par les services de sécurité "pour raisons d’enquête", selon la police.
Le CLC a récemment fait savoir qu’elle rompait la trêve et reprenait avec des manifestations après une période d’observation.
Une quinzaine de personnes, parmi lesquelles Rossy Mukendi, sont mortes lors des marches tenues à l’initiative des laïcs catholiques.
Le CLC a organisé sa première marche le 31 décembre 2017 pour demander au président Kabila de s'engager publiquement à quitter le pouvoir.
Deux autres marches ont eu lieu les 21 janvier et 25 février, toutes interdites par les autorités.
Un meeting de l'opposition a été autorisé et s'est déroulé fin avril dans le calme pour la première fois depuis septembre 2016 en RDC.
Des élections sont prévues le 23 décembre pour organiser le départ du président Kabila, dont le deuxième et dernier mandat a pris fin le 20 décembre 2016.
Le code à 7 caractères (précédé de « @ ») à côté du Nom est le Code MediaCongo de l’utilisateur. Par exemple « Jeanne243 @AB25CDF ». Ce code est unique à chaque utilisateur. Il permet de différencier les utilisateurs.
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Les plus commentés
Politique Tshisekedi répond à Kagame : « Les élections rwandaises sont des scénarios pré-écrits avec des résultats inchangés »
18.01.2025, 10 commentairesPolitique Patrick Muyaya répond à Kagame : “Cette diarrhée verbale est une nouvelle preuve de la fin prochaine de vos aventures en RDC !”
18.01.2025, 9 commentairesPolitique Participation de Kabila et Katumbi à l'investiture de Trump : Désiré Birihanze coupe court à la polémique
20.01.2025, 9 commentairesPolitique Investiture de Donald Trump : Serge Tshibangu seul représentant de Félix Tshisekedi
20.01.2025, 8 commentairesOnt commenté cet article
Ils nous font confiance