Kikwit / Adeline Kilapi : «La DJFC a une bonne expérience d’entrepreneuriat agricole»

La Dynamique de la jeunesse féminine congolaise (DJFC), une des structures des jeunes de droit congolais qui a des représentations dans plusieurs coins de la République démocratique du Congo (RDC) dont Kikwit a, depuis des années, placé l’entrepreneuriat agricole parmi les activités de premier plan pour l’émergence de la sécurité alimentaire et l’autonomisation économique des jeunes filles. Cela se déroule dans un pays où la problématique de l’emploi constitue un problème épineux. Adeline Kilapi, vice-présidente de la DJFC antenne de Kikwit répond aux questions de Media Congo Press (MCP) en partageant l’expérience de cette structure de plus de 100 jeunes filles.

Media Congo Press (MCP) : Pourquoi recourez-vous le plus souvent à l’entrepreneuriat agricole pour les jeunes ?

Adeline Kilapi : Il faut d’abord noter plus 60 pourcent de la population congolaise vivent de l’agriculture. La RDC dispose de plus de 80 millions d’hectares de terres arables.  L’agriculture a une très grande contribution à la sécurité alimentaire. Kwilu est une province essentiellement agricole. L’agriculture  figure également parmi les Activités génératrices des revenues (AGR). Et parmi les objectifs de la DJFC, il y a la lutte contre la pauvreté. Dans notre pays en général et à Kikwit en particulier, plusieurs jeunes, filles et garçons, ont des diplômes, mêmes universitaires, mais sans emplois. Raisons pour lesquelles la DJFC a embrassé l’entrepreneuriat agricoles pour les jeunes.

Quelques jeunes de la DJFC en plein travail accompagnés d'un encadreur

Que fabriquez-vous à base des produits agricoles dans cet entrepreneuriat ? Et quels résultats ces actions apportent économiquement aux membres de votre structure ?

Depuis 2014 la DJFC s’est engagée à fabriquer beaucoup d’éléments à base des produits agricoles. Par exemple le lait liquide à base d’arachide. 10 kg d’arachides donnent 100 litres de lait liquide. Or un litre de lait liquide se vend à 5000 Francs congolais, soit 3,1 dollars. Par semaine la structure produit en moyenne 12 litres de lait liquide et génèrent 37.1 dollars. Un autre produit c’est le pain amélioré à base de farine de manioc variété Obama ou Nzazi. Des pains fabriqués à partir de 10kg de farine de manioc par exemple génèrent 20.000 Fc, 12.5 dollars. Pour des beignets, cinq kilos de farine génèrent 18000 Fc soit 11.2 dollars. Quant au wisky  à base de fougères, 10 kg donnent 25 litres, puis génèrent 875.000 Fc soit 54.6 dollars à raison de 3500 Fc le litre.  etc. La DJFC a une bonne expérience d’entrepreneuriat agricole. Plusieurs jeunes filles se prennent déjà en charges elles-mêmes et deviennent autonomes économiquement. Nos avons beaucoup de témoignages à ce sujet.

Recourez-vous aussi systématiquement au système de Champ-Ecole Paysan pour améliorer la production ?

Oui, ce système nous a beaucoup aidés afin d’accroître nos productions. Car nous apprenions des techniques culturales pratiquement. Ce système permet de comparer, grâce à l’observation,  les résultats des anciennes pratiques (Pratiques paysannes anciennes) et des résultats d’usage des techniques culturales que les ingénieurs agronomes enseignent en peu de temps. 

Quel est votre dernier mot ?

J’invite tous ceux qui dorment encore à se réveiller et  à entreprendre des activités agricoles à travers un entrepreneuriat décisif. Comme je l’ai dit au début, notre pays a plus de 80 millions d’hectares des terres arables. Pour moi par exemple, grâce au système de ‘’Champ-Ecole-Paysan’’, je preste comme si j’étais ingénieur agronome. Je n’ai même plus envie d’écrire des lettres de demande d’emploi.