Santé
Des moustiques génétiquement modifiés mâles stériles seront bientôt lâchés dans l’ouest du Burkina Faso. C’est la première phase d’un projet porté par "Target Malaria" et financé par la fondation Bill et Melinda Gates à hauteur de 70 millions de dollars pour lutter contre le paludisme.
Le gouvernement burkinabè à travers l’Agence nationale de biosécurité (ANB) a donné l’autorisation pour procéder aux lâchés des moustiques génétiquement modifiés, des mâles stériles sur un site d’étude à Bana ou à Sourkoudinguè, de petites localités proches de Bobo-Dioulasso dans l’ouest du Burkina Faso.
Selon les responsables du projet, l’opération va consister à lâcher au total 10 000 moustiques dans la nature.
Abdoulaye Diabaté, docteur à Ouagadougou, au Burkina Faso, le 14 septembre 2018. (VOA/Lamine Traoré)
"Nous avons eu cette autorisation pour pouvoir lâcher au plus 10 000 moustiques mâles stériles", explique Abdoulaye Diabaté, principal investigateur du projet Target Malaria.
"Quand-est-ce que nous allons les lâcher ? Cela dépend de plusieurs facteurs. Il faut que les conditions météorologiques soient extrêmement bonnes. Ça va aussi dépendre du niveau de production de ces moustiques que nous avons à l’insectarium".
Target Malaria a donc pour objectif ultime de pouvoir développer un outil génétique innovant de lutte anti vectorielle : mettre un terme au paludisme.
Déjà des inquiétudes et des avis divergents des populations de Bobo-Dioulasso, la région concernée.
"Si on corrige les risques de sorte à ce que nous n’ayons pas d’effets indésirables non maîtrisables, c’est une bonne chose", confie un Burkinabè à VOA Afrique.
A Target Malaria on rassure. Il n’y a aucun risque selon Dr Abdoulaye Diabaté, qui explique que "ce sont les mâles que nous lâchons. Et les mâles de moustiques ne piquent pas. Ça veut dire qu’ils ne peuvent transmettre aucune maladie. Nous avons les garanties nécessaires. Je veux rassurer tout le monde que les questions de sécurité sont au cœur du développement de cette technologie au sein de Target Malaria et on ne s’amuse pas avec cela".
Les communautés locales ont été impliquées dans le projet Target Malaria et elles acceptent ces lâchés de moustiques. Le docteur Léa Paré, responsable de l’engagement avec les parties prenantes pour Target Malaria, souligne que "nous avons obtenu l’acceptation de ces communautés pour notre travail sur les lâchés de moustiques stériles mâles génétiquement modifiés".
Le porte-parole du gouvernement Remis Dandjinou à Ouagadougou, au Burkina Faso, le 14 septembre 2018. (VOA/Lamine Traoré)
C’est le même son de cloche du côté du gouvernement burkinabè à travers son porte-parole Remis Dandjinou.
"Ce gouvernement a adopté il y a quelques mois de cela un décret qui fait que les populations participent à tous ce qui est le développement de la bio écologie, bioéthique dans nos régions".
Le paludisme a fait au Burkina 4.000 décès dont 3.000 chez les enfants de moins de 5 ans en 2016 selon le Programme national de lutte contre le paludisme.
Il demeure la première cause de consultation, d’hospitalisation et de décès dans le pays.
Le code à 7 caractères (précédé de « @ ») à côté du Nom est le Code MediaCongo de l’utilisateur. Par exemple « Jeanne243 @AB25CDF ». Ce code est unique à chaque utilisateur. Il permet de différencier les utilisateurs.
Les plus commentés
Politique L’opposant Fayulu apporte son soutien au cardinal Ambongo, « victime d’un traitement dégradant »
15.04.2024, 14 commentairesSociété Justice : l'ancien vice-ministre des Hydrocarbures condamné à 20 ans de prison
17.04.2024, 13 commentairesPolitique Formation du gouvernement : Kamerhe demande à Suminwa de privilégier le critère "compétence"
15.04.2024, 12 commentaires
Ils nous font confiance
Des moustiques sauvages au laboratoire à Ouagadougou, au Burkina Faso, le 14 septembre 2018.